Malgré le risque influenza, l’optimisme demeure chez Maïsadour
La coopérative landaise a réaffirmé sa volonté de pérenniser ses filières animales lors de l’assemblée générale des organisations de producteurs palmipèdes et volailles de chair qui s’est tenue ce mardi 8 novembre à Mugron.
La coopérative landaise a réaffirmé sa volonté de pérenniser ses filières animales lors de l’assemblée générale des organisations de producteurs palmipèdes et volailles de chair qui s’est tenue ce mardi 8 novembre à Mugron.
Pour la quatrième fois, l’exercice écoulé a été marqué par une vague d’influenza aviaire. Pour les éleveurs de Maïsadour, cela s’est traduit par 5,5 millions d’animaux perdus. En volailles de chair, le volume de production s’élève à 11,6 millions de têtes, en baisse de 5,5% par rapport à l’année précédente. En palmipèdes, si les mises en place augmentent de 20% en un an, le nombre d’animaux traités (832 000) est en recul de 6%.
Et l’incertitude plane sur la saison à venir, les autorités ayant décidé ce 10 novembre de passer l’ensemble du territoire en niveau de risque élevé (lire par ailleurs). «Ces dernières semaines, l’influenza aviaire s’est fortement développée dans l’Ouest et le nombre de cas en élevage et dans la faune sauvage est en nette augmentation», a souligné durant cette assemblée générale Michel Prugue, président de Maïsadour.
Même si à date, les départements historiques (Pyrénées-Atlantiques, Landes, Gers et Hautes-Pyrénées) n’ont pas été touchés, Maïsadour travaille depuis février, avec l’ensemble des parties prenantes des filières volailles et palmipèdes, à l’élaboration d’un plan de biosécurité à l’échelle du territoire. Il prévoit le renforcement des mesures de biosécurité, le développement de plans de contrôle efficaces, l’optimisation du pilotage de la gestion de crise et la mise en place d’un zoning spécifique de production, baptisé plan Adour.
Baisser la densité
«Ce plan vise à faire baisser la densité des élevages pendant la période à risque, du 15 décembre au 15 janvier, précise Bernard Tauzia, président des producteurs de volailles de chair. L’objectif est d’avoir un nombre limité d’animaux dans les communes les plus à risque, notamment en Chalosse, mais aussi dans le Gers et les Pyrénées-Atlantiques».
Sur l’ensemble du territoire, le vide sanitaire est estimé à 500 000 canards et 600 000 volailles. À l’échelle de Maïsadour, cela représente 250 000 volailles et 100 000 canards qui ne seront pas mis en place. «Nous sommes responsables de nos élevages, mais aussi de la sécurité des filières», affirme Chantal Brèthes, présidente des producteurs de palmipèdes, qui insiste sur «la nécessité absolue pour chacun de respecter toutes les mesures de biosécurité.»
Plan de développement
Malgré ce climat incertain, le groupe coopératif est confiant en l’avenir. Il a ainsi réaffirmé sa volonté de trouver de nouveaux producteurs. «Le renouvellement des générations, c’est le chantier de demain, souligne Bernard Tauzia. Nous avons la volonté de retrouver notre niveau d’avant influenza aviaire grâce à un vrai plan de développement en interne». Michel Prugue a ainsi annoncé la mobilisation de 6,5 millions d’euros sur cinq ans pour accompagner l’installation de nouveaux éleveurs et faciliter la transmission des élevages. En palmipèdes, un groupe de travail a même été mis en place, car dans les cinq prochaines années, le nombre de départs en retraite pourrait impacter la production de 900.000 canards. «Il sera difficile de créer de nouveaux élevages, mais nous pouvons protéger ceux que l’on a», estime Chantal Brèthes.
La reprise à 100% des parts de FSO (Fermiers du Sud Ouest) par Maïsadour en juillet dernier, l’investissement, en partenariat avec Vivadour, dans la création de l’unité de trituration Graine d’Alliance à Saint-Sever, l’implication dans la démarche Palmi G Confiance ou encore le développement de l’agroforesterie pour améliorer le bien-être animal sont d’autres signes forts de la volonté de Maïsadour de pérenniser ses filières animales.
«En tant que coopérative, c’est à nous de trouver des solutions pour que le métier passion d’éleveur, indispensable à notre souveraineté, reste attractif et économiquement durable», a conclu Michel Prugue.
Cécile Agusti