Monotraite : alternative d'avenir ?
Le Comité national de la brebis laitière (CNBL) a tenu son assemblée générale le vendredi 13 septembre, au centre départemental de l'élevage ovin à Ordiarp.
Le Comité national de la brebis laitière avait choisi le Centre ovin d'Ordiarp pour tenir son assemblée générale, le 13 septembre dernier. Ce rendez-vous s'inscrivait dans une suite de deux jours qui a proposé aux nombreux participants diverses visites d'exploitations chez des sélectionneurs des trois races du bassin, d'un cayolar à Ahusquy et d'une fromagerie artisanale locale. Elle a aussi donné lieu à des débats passionnés, surtout à propos de la monotraite, entre les nombreux professionnels présents.
Monotraite, ange ou démon ?
Enaut Haritschelar présidait pour la dernière fois cette assemblée, avant de passer le flambeau à son successeur, lequel devait être désigné dans l'après-midi, entre les deux présidents du Rayon Roquefort (qui dispose de deux OS) et celui de Corse. « Véritable interface entre recherche et développement, la CNBL s'occupe des trois bassins de production de France, chacun honoré d'une AOP, le Roquefort (70 %), l'Ossau-Iraty (20 %) et le Brocciu corse (5 %). Récemment, les bergers de Provence ont demandé à nous rejoindre. C'est accepté mais ils ne pourront pas participer à la présidence tournante », nous confie M. Haritschelar. En revanche, quid du Comité national ? Depuis 2002, il réunit les représentants des trois bassins, à parité entre producteurs et transformateurs (6+6) ainsi que deux représentants du commerce. Il est tenu à trois réunions annuelles et son travail est relayé par les divers organismes de développement, l'INRA, l'Institut de l'Élevage mais aussi par les chambres d'agriculture, les contrôles de performances, les centres d'insémination
Au sein de la CNBL, cinq groupes techniques s'attachent à éplucher des thèmes précis comme l'amélioration génétique, l'alimentation des brebis, l'appui technique, la traite mécanique, l'informatique et les automatismes d'élevage. Tour à tour, des spécialistes ont donc évoqué les dernières données concernant l'amélioration génétique à partir de la génomique, par exemple. À partir d'un corpus de 830 879 brebis issues de 2 091 élevages, la sélection génomique apparaît comme pouvant contribuer à l'amélioration génétique, de façon quasi certaine. À condition d'optimiser les coûts.
Quant au système de la monotraite journalière, il est expérimenté en particulier au lycée agricole de Saint-Affrique (Aveyron). Ou encore en Corse. Pour certains, ce système permet, avec des races comme la Lacaune, à grosse capacité de contenance de la mamelle, d'être une solution d'avenir. En effet, il permet de rendre moins contraignante la fonction d'éleveur et d'économiser sur les concentrés et la main-d'oeuvre, malgré la baisse de production constatée. Idem dans le bassin corse où le système est aussi analysé. Et du côté des Pyrénées-Atlantiques, qu'en est-il ? Silence radio jusqu'à ce que Enaut Haritschelar réponde : « Il semblerait qu'en estive certains producteurs fermiers ne traient plus qu'une fois par jour, en raison du travail ». Au sein de la CNBL, on étudie tous les cas de figure. Tel l'impact d'une formule mixte : les 60 premiers jours de lactation, les plus productifs, on pratique la bitraite. Puis, on passe à la monotraite. Cependant, le président d'Onetik rappelle alors que c'est interdit par le cahier des charges, tant en Roquefort qu'en Ossau-Iraty. On débouche donc sur une autre question, restée à ce jour sans réponse : le cahier des charges d'une AOP est-il à jamais immuable ou peut-on lui apporter des modifications quand surgissent de nouvelles nécessités ? Michel Bengoechea
Chiffres
» Les Pyrénées-Atlantiques
- Premier département français en nombre de producteurs : 2 236.
- Deuxième département français en nombre de brebis : 526 728.
- Premier département d'Aquitaine en ovins viande.
- Second bassin ovins lait de France.
» En France
- 5 039 exploitations.
- 1 383 000 brebis laitières.
- 270 millions de litres de lait transformés en fromages, dont 40 % en AOP.
Enaut Haritschelar présidait pour la dernière fois cette assemblée, avant de passer le flambeau à son successeur, lequel devait être désigné dans l'après-midi, entre les deux présidents du Rayon Roquefort (qui dispose de deux OS) et celui de Corse. « Véritable interface entre recherche et développement, la CNBL s'occupe des trois bassins de production de France, chacun honoré d'une AOP, le Roquefort (70 %), l'Ossau-Iraty (20 %) et le Brocciu corse (5 %). Récemment, les bergers de Provence ont demandé à nous rejoindre. C'est accepté mais ils ne pourront pas participer à la présidence tournante », nous confie M. Haritschelar. En revanche, quid du Comité national ? Depuis 2002, il réunit les représentants des trois bassins, à parité entre producteurs et transformateurs (6+6) ainsi que deux représentants du commerce. Il est tenu à trois réunions annuelles et son travail est relayé par les divers organismes de développement, l'INRA, l'Institut de l'Élevage mais aussi par les chambres d'agriculture, les contrôles de performances, les centres d'insémination
Au sein de la CNBL, cinq groupes techniques s'attachent à éplucher des thèmes précis comme l'amélioration génétique, l'alimentation des brebis, l'appui technique, la traite mécanique, l'informatique et les automatismes d'élevage. Tour à tour, des spécialistes ont donc évoqué les dernières données concernant l'amélioration génétique à partir de la génomique, par exemple. À partir d'un corpus de 830 879 brebis issues de 2 091 élevages, la sélection génomique apparaît comme pouvant contribuer à l'amélioration génétique, de façon quasi certaine. À condition d'optimiser les coûts.
Quant au système de la monotraite journalière, il est expérimenté en particulier au lycée agricole de Saint-Affrique (Aveyron). Ou encore en Corse. Pour certains, ce système permet, avec des races comme la Lacaune, à grosse capacité de contenance de la mamelle, d'être une solution d'avenir. En effet, il permet de rendre moins contraignante la fonction d'éleveur et d'économiser sur les concentrés et la main-d'oeuvre, malgré la baisse de production constatée. Idem dans le bassin corse où le système est aussi analysé. Et du côté des Pyrénées-Atlantiques, qu'en est-il ? Silence radio jusqu'à ce que Enaut Haritschelar réponde : « Il semblerait qu'en estive certains producteurs fermiers ne traient plus qu'une fois par jour, en raison du travail ». Au sein de la CNBL, on étudie tous les cas de figure. Tel l'impact d'une formule mixte : les 60 premiers jours de lactation, les plus productifs, on pratique la bitraite. Puis, on passe à la monotraite. Cependant, le président d'Onetik rappelle alors que c'est interdit par le cahier des charges, tant en Roquefort qu'en Ossau-Iraty. On débouche donc sur une autre question, restée à ce jour sans réponse : le cahier des charges d'une AOP est-il à jamais immuable ou peut-on lui apporter des modifications quand surgissent de nouvelles nécessités ? Michel Bengoechea
Chiffres
» Les Pyrénées-Atlantiques
- Premier département français en nombre de producteurs : 2 236.
- Deuxième département français en nombre de brebis : 526 728.
- Premier département d'Aquitaine en ovins viande.
- Second bassin ovins lait de France.
» En France
- 5 039 exploitations.
- 1 383 000 brebis laitières.
- 270 millions de litres de lait transformés en fromages, dont 40 % en AOP.