Premier acteur français de l’asperge, la Copadax poursuit sa dynamique
Leader français de la production d’asperges, la coopérative basée à Castets (Landes) poursuit sa dynamique malgré une récolte 2022 délicate.
Leader français de la production d’asperges, la coopérative basée à Castets (Landes) poursuit sa dynamique malgré une récolte 2022 délicate.
Après une année 2021 record du point de vue commercial, la campagne 2022 a été plus difficile pour la production d’asperges dans le Sud-Ouest. «On a vécu une saison plus délicate, avec notamment un décalage quasi constant entre l’offre et la demande», confirme Christophe Paillaugue, président de la Copadax, qui a tenu son assemblée générale en décembre dernier.
Habituellement, le sud-ouest de la France débute sa récolte dès février, de manière plus précoce que les autres bassins européens, et profite ainsi du contexte favorable de début saison. Cette fois, les premières asperges ont tardé à arriver «Toute la production est arrivée quasiment en même temps sur le marché. Parallèlement, la consommation a eu du mal a démarrer», précise-t-il.
Si les ventes ont ensuite été porteuses jusqu’à la semaine de Pâques, période stratégique pour la filière, les courbes de la production et de la consommation se sont croisées en mai. Et tandis que la récolte restait très importante partout en Europe sous l’effet des conditions climatiques chaudes et ensoleillées, la demande fléchissait brutalement pour les mêmes raisons, entraînant la baisse des prix et une fin de saison anticipée.
«Le marché a été planté alors qu’on avait encore les frigos pleins. On a demandé à nos producteurs de stopper progressivement la récolte, d’abord sur les jeunes plantations, puis sur les autres, explique le président. On a arrêté avec une quinzaine de jours d’avance par rapport à une année normale».
2534 tonnes en 2022
Cette campagne 2022 a été marquée également par un soutien de la part de certaines enseignes de la grande distribution qui s’est fait moins sentir que les années précédentes. Durant la période Covid (en2020 et2021), les distributeurs avaient consenti des efforts plus importants pour assurer la mise en avant des produits locaux de saison. Au final, la Copadax a traité 2 534 tonnes d’asperges en 2022. «On a atteint 95% de notre prévisionnel, indique Christophe Paillaugue. Les résultats se situent malgré tout dans la moyenne des cinq dernières années, même si c’est vrai que l’on sortait d’un exercice 2021 exceptionnel… Cette campagne a confirmé aussi que les notions de qualité et de précocité restent deux axes majeurs pour optimiser la valorisation de nos asperges».
Une diversification porteuse
Avec un tel volume, la coopérative installée à Castets s’inscrit comme le premier opérateur français de la filière, mais aussi un acteur qui compte sur l’échiquier européen. Elle réunit désormais 35 adhérents pour 470 hectares d’aspergeraies, dont une soixantaine en Agriculture biologique (AB).
«Le bio subi un contexte moins porteur, confie le président. Il y a un petit marché, certes, mais qui n’est pas extensible. On ne cherche pas forcément à développer les surfaces, même si ça nous sert au niveau technique, car il y a des pratiques que l’on peut dupliquer, notamment sur la mécanisation».
En 2023, la Copadax prévoit 70ha de nouvelles plantations. Un chiffre se situant bien au-delà du besoin de renouvellement qui s’élève à environ une quarantaine d’hectares par an. «La dynamique est bonne et on dispose d’un vrai savoir-faire localement, souffle Christophe Paillaugue. On cherche toujours quelques producteurs chaque année pour remplir nos objectifs de développement». La structure affiche donc l’ambition d’atteindre un volume de 3 000 tonnes d’asperges en 2025.
Outre ce légume emblématique, des productions de diversification ont été mises en place par la coopérative au fil du temps. L’activité poireaux, créée en 2007, poursuit sa progression, avec 66 hectares et 2 540 tonnes commercialisées l’an dernier. La production de carottes fanes, qui s’est élevée à 641 908 bottes vendues, a vécu une saison difficile en 2022, en raison du climat. De plus, 428 tonnes de patates douces ont été traitées lors de cette campagne marquée par des rendements corrects. Pour gérer de telles productions, la Copadax poursuit son plan d’investissement et de modernisation de sa station, notamment au niveau de son quai d’expédition et de ses capacités de stockage.