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Production bovine : le salut par l'exportation

La Fédération nationale bovine (FNB) propose de créer au sein de l'interprofession un GIE "export" pour accompagner les entreprises sur les marchés des pays tiers. L'exportation permettrait d'amorcer une revalorisation des prix à  la production et de faire passer les hausses à  la distribution.

Nous devons exporter pour tirer les prix à  la hausse ». À quelques jours de l'assemblée générale de la Fédération nationale bovine qui se tient à  Autun (Saône-et-Loire), les 2 et 3 février, Pierre Chevalier son président est convaincu que les exportations vers les pays tiers peuvent redonner de la trésorerie aux éleveurs qui en sont dépourvus depuis trois ans de crise. À condition bien entendu de s'en donner les moyens. Et le président de déplorer la frilosité des entreprises « qui ne sont pas dynamiques, qui sont sclérosées et qui ne cherchent pas le marché export » y compris la plus grande d'entre elles (Bigard sans la nommer). Depuis quelques mois en effet, le marché mondial est porteur. De nouveaux débouchés sont apparus sur le pourtour méditerranéen. Surtout la Turquie qui est très demandeuse actuellement mais aussi l'Égypte, l'Algérie, le Maroc et même la Tunisie, la crise politique n'ayant pas interrompu les courants d'échange. Les Français ratent le coche La Russie pourrait revenir sur le marché avec la levée récente de l'embargo qui frappait les exportations européennes. Et les pays traditionnellement exportateurs d'Amérique latine, comme l'Argentine, ont moins de disponibilités. Les agriculteurs locaux se sont tournés vers les céréales et les oléagineux plus rémunérateurs, au détriment de l'élevage. Du coup, des pays comme l'Allemagne et l'Irlande se sont engouffrés dans la brèche. Mais pas les Français, ou du moins timidement. Et quand certaines entreprises franchissent le pas, « c'est pour se concurrencer et casser les prix », déplore Guy Hermouet, vice-président de la FNB chargé de la section engraissement. Aussi la FNB propose la création d'un GIE “export” au sein d'Interbev. Histoire de regrouper les forces « plutôt que d'y aller en ordre dispersé ». Le moyen aussi d'assurer la prise en charge des formalités administratives et de veiller à  la sécurité des paiements face à  d'éventuels clients peu sûrs. Toujours en atttente d'une revalorisation En tout cas, les professionnels comptent beaucoup sur l'export pour tirer les prix vers le haut et faire passer des revalorisations à  la grande distribution. On se souvient que le conflit avec le principal abatteur à  l'automne n'a pas permis d'engranger des augmentations de prix sur les femelles, les jeunes bovins s'en sortant un peu mieux gràce d'ailleurs aux courants d'exportation. « Si la grande distribution ne veulent pas revaloriser le prix de la viande, elles y seront contraintes par l'export », assure Guy Hermouet. La FNB revendique une hausse immédiate de 10 % au détail pour rattraper les retards accumulés. Et sans tenir compte de l'augmentation récente du prix des céréales et de l'aliment du bétail qui plombe la trésorerie des éleveurs.  Bien entendu, le ministre de l'Agriculture est très attendu sur ce dossier. Mais aussi sur la mise en place des machines à  classer qui empoisonne les relations interprofessionnelles, la révision des cotations dont le dysfonctionnement n'a que trop duré et l'observatoire des prix et des marges dont la FNB conteste les conclusions. À la demande de Pierre Chevalier, le rapport définitif prévu pour juin prochain devrait prendre en compte l'analyse des coûts de production dans les élevages. Le ministre très attendu Surtout, le président de la FNB espère une nouvelle initiative de Bruno Le Maire sur la contractualisation. Des expérimentations ont été lancées à  la FNB sur des contrats de filière sur le jeune bovin. Sans résultats jusqu'à  présent, à  cause des réticences des entreprises. « J'en appelle au ministre pour qu'il signe un décret faute d'accord interprofessionnel », comme dans le lait et les fruits et légumes, a-t-il plaidé. Le ministre devra également se montrer vigilant sur le front international avec la reprise des négociations avec le Mercosur. La Commission européenne serait prête à  offrir un contingent supplémentaire de 250.000 tonnes au Brésil. En contrepartie d'un contrat sur les Rafales, suppute Jean-Pierre Fleury, le secrétaire général de la FNB. Les éleveurs n'accepteraient pas que l'agriculture soit une fois de plus la variable d'ajustement des négociations internationales. FCO : une bombe à  retardement ?« La vaccination du cheptel de souche contre la FCO n'avance pas », déplore Jean-Pierre Fleury. En cause, les laboratoires qui ont multiplié par trois le prix des vaccins, depuis que la prophylaxie n'est pas obligatoire et que l'État s'est désengagé de la prise en charge des vaccins.
Aujourd'hui, le coût de la vaccination est devenu insupportable pour les éleveurs, d'autant plus qu'ils doivent faire face à  de graves difficultés de trésorerie. Les enjeux sont considérables. La FNB redoute l'éventuelle apparition de nouveaux foyers qui remettraient en cause les courants commerciaux qui sont en train de se rétablir.
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