Rapport Chalmin : la FNSEA attend des travaux complémentaires
Dans un courrier adressé à Bruno Le Maire, le nouveau président de la FNSEA ne cache pas sa déception sur les conclusions de l'observatoire des prix et des marges, au sujet de la viande bovine. Xavier Beulin dénonce une communication « hàtive » devant la presse, « avant que l'observatoire n'ait été réuni pour débattre des premières conclusions ».
En premier lieu, le président de la FNSEA déplore que le rapport se contente de mesurer une marge agrégée, c'est-à -dire celle de l'industrie et la distribution réunies, sans distinguer ce qui relève de chacun des maillons de la filière. « Bien évidemment la FNSEA attend des travaux complémentaires qui permettront de désagréger cette marge brute » précise Xavier Beulin. Surtout il dénonce que la communication qui a été faite porte sur le fait qu'il n'y a aucune marge « inexpliquée » à l'aval.
La FNSEA comme Philippe Chalmin reconnaissent la nécessité de faire un travail « structurel » sur la filière bovine pour améliorer sa compétitivité, son organisation, « afin que les éleveurs ne demeurent pas une simple variable d'ajustement ». Mais poursuit Xavier Beulin « les efforts à entreprendre ne sauraient occulter le débat sur les charges et les distorsions de concurrence nées des contraintes sociales, environnementales et sanitaires, ou encore sur les négociations en cours à l'OMC ou au Mercosur qui risquent de casser définitivement notre élevage français ».
Avant de conclure au sujet de l'observatoire, « loin de nous de jeter le bébé avec l'eau du bain, bien au contraire. Les erreurs de jeunesse peuvent être corrigées. Apprenons-lui à marcher et à grandir, loin des passions médiatiques et hors des feux des projecteurs ; il ne s'en portera que mieux ».
L'incompréhension des éleveurs
Quelques jours plus tôt, la Fédération nationale bovine s'était interrogée sur la pertinence des conclusions de l'Observatoire. Surtout sur le fait que la grande distribution n'avait pas gonflé ses marges. Et de conseiller aux pouvoirs publics de faire preuve de plus de clairvoyance en renforçant les moyens d'analyse de l'Observatoire.
Les éleveurs de race à viande du Massif Central se montrent encore plus véhéments en considérant que les conclusions de l'étude sont « affligeantes ». Un rapport « rempli d'incertitudes, marqué par des données incomplètes ». Et de viser le recours à un groupe privé britannique « dont le travail et l'indépendance peuvent être largement discutés » plutôt qu'aux données de l'Insee. Au bout du compte « gràce à ce tour de passe-passe et à différents calculs et conventions obscures, la hausse de marges des industriels et de la distribution a été miraculeusement divisée par deux par les services de FranceAgriMer pour s'établir a à peine plus de 1 € ».