Relance de la production ovine : ça va être sportif
Ensemble, on peut tout exploser», s’est exclamé Michèle Baudoin, secrétaire générale de la Fédération nationale ovine lors de la table ronde «Inn’Ovin ou la stratégie gagnante» du 30 avril. Elle a résumé en une phrase la volonté de la FNO durant son congrès annuel, en Alsace, de fédérer tous les éleveurs autour d’un projet commun: relancer la filière ovine au travers du programme Inn’Ovin.
La Fédération nationale ovine a demandé à Gérard Baglin, préparateur mental de l’équipe de football de Caen, et à Vincent Collet, entraîneur de l’équipe de France de basket-ball, de développer leur expérience du côté du sport pour en faire un parallèle avec la filière ovine: «Le manque de cohésion d’une équipe est un facteur qui bloque les performances», «les joueurs faisaient trop référence au manque de chance et pas assez à leur prise en charge quotidienne», «pour le tailleur de granit, ce n’est pas le dernier coup qui entame la pierre mais l’ensemble des coups», «le gros du travail pour retrouver une équipe compétitive a été de retisser du lien entre les joueurs», etc.
Jean-Christophe Haas, directeur commercial chez Kuhn, a lui donné son expérience sur le management de «talents, tous disparates» au sein de son entreprise. L’âme de l’entreprise et ses valeurs en assurent la cohésion. Pour lui, «la clef, c’est de donner du sens. De plus, il faut avoir une stratégie claire, lisible dans et à l’extérieur de l’entreprise. Chacun doit savoir où va le bateau!». Des phrases chocs comme «il n’y a pas de croissance sans investissement et sans innovation; il n’y a pas d’investissement sans profit et il n’y a pas de profit sans travail» ont donc rythmé la table ronde. Mais à entendre les questions de la salle, il n’est pas sûr que les éleveurs aient bien saisi l’intérêt de ce discours: «Comment faire le lien avec la production ovine?», interroge un éleveur.
Quel lien avec la production ovine?
La comparaison était hardie, innovante mais valable comme l’explique Michèle Baudoin: «Inn’Ovin, c’est revoir les bâtiments, le fonctionnement de l’exploitation, etc. les jeunes générations ne veulent peut-être pas assumer ce que les anciens ont vécu toute leur vie. Ils réclament du temps pour les loisirs, la famille… C’est une révolution dans la tête des agriculteurs. les cédants doivent investir pour transmettre dans des conditions viables et vivables».
Inn’Ovin, le nouveau programme de développement de la filière ovine a été acté, entre autres, par le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, au salon international de l’agriculture 2015. Il prend la suite de la Reconquête ovine, avec «des actions mieux ciblées et moins dispersées», selon Franck Dieny, secrétaire général adjoint de la Fédération nationale bovine. Des problèmes de gouvernance et d’orientation ont été soulevés. Reste que pour Inn’Ovin, déjà, dans les couloirs du congrès, traînent des rumeurs sur «la non-reconnaissance par la profession de gens placés sur le terrain». Visiblement, jouer collectif, donner du sens, recréer une âme ne sera probablement pas suffisant pour combler le déficit des 500 installations par an.
Partenariat entre la FN Safer et la FNO |
Dans le but de faciliter l’accès au foncier et à son financement, une convention de partenariat a été signée entre la FNSafer et la Fédération nationale ovine (FNO), lors de son congrès qui s'est déroulé en Alsace les 29 et 30 avril. La Fédération nationale des Safer s’est engagée à s’investir dans le repérage des cédants et des candidats à l’installation en production ovine, le stockage foncier pour favoriser le transfert d’exploitations, la recherche d’apporteurs de capitaux pour le foncier (non bâti), la «location-vente» (ou vente progressive), le maintien de producteurs (transfert de foncier loué notamment) et l’étude de formules de groupements fonciers agricoles. Pour Lucien Barge, secrétaire général de la FNSafer, «les Safer s’attachent aujourd’hui à travailler de plus en plus avec les filières notamment dans l’attribution du foncier». |