Repli d’estives : plus de 100 rotations sur 2 jours
Prévues initialement en début du mois de septembre, les opérations de repli d’estives ont finalement été repoussées à lundi 19 et mardi 20-, suite à la demande d’une immense majorité de bergers, en raison de la canicule et la sécheresse qui ont entraîné de graves répercussions par rapport à l’alimentation en plaine des animaux.
Prévues initialement en début du mois de septembre, les opérations de repli d’estives ont finalement été repoussées à lundi 19 et mardi 20-, suite à la demande d’une immense majorité de bergers, en raison de la canicule et la sécheresse qui ont entraîné de graves répercussions par rapport à l’alimentation en plaine des animaux.
«En bas ça aurait été une vraie catastrophe en raison de la sécheresse et de la spéculation en cours sur le fourrage», explique René Mouniague, berger à Escot, monté en estives au sein de la cabane d’Aule, en compagnie de Serge Lechardoy d’Ogenne-Camptort, et de leurs 900 brebis. L’IPHB lui a permis, grâce à l’hélicoptère affrété par la société Héli Béarn, de redescendre en sus du matériel, quelque 600 fromages conçus durant la saison.
« Tout le monde n’a pas forcément conscience, mais six jours de plus d’estives, c’est en moyenne 2.500 € d’économisés par les bergers par rapport à la nourriture de leur bétail», explique Didier Hervé, le directeur de l’IPHB.
Concernant le matériel, l’initiative démarrée il y a quelques années, avec l’héliportage de trayeuses, est en plein essor. Pour preuve, cette année, elles ont été au chiffre de cinq à être ainsi transportées sur les hauteurs pyrénéennes. Une opération impossible à réaliser sans l’hélicoptère.
Chiffres doublés
Si de plus en plus de bergers montent une trayeuse électrique en estive, c’est qu’un constat s’est imposé : lorsqu’une bête est trait à la machine, elle s’y habitue et produit une belle quantité de lait, le retour brutal d’une traite à la main l’indispose, l’animal retient son lait et produit moins. «Pire encore, renchérit Didier Hervé, l’homme doit multiplier d’efforts sur ses mains, ce qui lui créé d’importantes tendinites et autres inflammations. Or, la main, c’est l’outil principal d’un agriculteur en général et d’un berger en particulier. Dès lors, chacun comprend qu’il faut maintenir le confort de travail de tous en montant ce matériel».
À l’image de celui héliporté à Peyrelue pour Rémi Loustau, afin de lui permettre de faire son fromage de brebis, qu’il redescendra vers la mi-septembre. Tout cela au prix d’un parfait professionnalisme du pilote, Philippe Tisné, leur pire ennemi, le vent, ayant eu la très mauvaise idée de se lever juste avant le délicat héliportage. Mais la bataille fut remportée avec brio par ce magicien de l’air, avant que le dieu Eole ne prenne sa revanche quelques minutes plus tard en poussant les nuages pour boucher l’accès aux estives. La victoire finale reviendra aux hommes dans les jours suivants. Et c’est très bien ainsi.
Fabrice Borowczyk