Enseignement supérieur Montardon
Une nouvelle génération d’étudiants tient à des valeurs essentielles
Étudiantes à Montardon, Sabrina Martinez et Lise Rocca envisagent de s’installer dans l’élevage même si leurs parents ne sont pas exploitants.
Étudiantes à Montardon, Sabrina Martinez et Lise Rocca envisagent de s’installer dans l’élevage même si leurs parents ne sont pas exploitants.
Originaire d’Asson, Sabrina Martinez, actuellement en classe de 1re année BTS ACSE, avait déjà intégré le lycée de Montardon pour préparer un bac STAV Production agricole. Pourtant, dans sa famille, le seul lien avec l’agriculture remonte à son grand-père qui a travaillé dans une porcherie.
La qualité de l’enseignement et de l’infrastructure l’a amené à continuer à Montardon : «Vu que je veux m’installer plus tard et que personne ne pourra m’aider dans ma famille pour la compta, j’ai choisi le BTS ACSE ; je pourrai demander de l’aide plus facilement pour tout ce qui est technique sur les animaux.»
Pour l’aider à se positionner, Sabrina a fait des stages dans divers élevages (bovin et porcin). Si pour l’instant, sa priorité reste d’acquérir des bases par les études, puis de l’expérience, en partant salariée, elle envisage une création ou une reprise d’exploitation. « J’ai été informée lors du forum des BTS ACSE qu’une structure comme le répertoire à l’installation pourra m’aider. » Et Laurent Duffau, son professeur coordonnateur, d’ajouter : «il y a beaucoup d’offres, notamment des éleveurs en montagne qui s’inscrivent au répertoire départemental de l’installation de la chambre d’agriculture. Il existe des systèmes clé en main, il faut ensuite trouver la formule qui va bien [location, achat, portage de foncier…].»
Maîtriser toute la chaîne
Quant à la Gersoise Lise Rocca, elle est allée au lycée agricole de Beaulieu Auch, près de chez elle, où elle a obtenu son bac STAV Production agricole. Aujourd’hui en 2e année de BTS Productions animales, elle a choisi Montardon «parce qu’il avait une bonne réputation et je savais qu’il allait m’ouvrir pas mal de portes pour la suite. J’ai pu effectuer plusieurs stages, pas mal travailler sur les porcs mais je me tourne davantage sur les bovins allaitants.»
Lise pense poursuivre avec une licence Valorisation des produits du terroir en alternance à Montardon. «Mon objectif si je veux arriver à m’installer est de pouvoir tout produire et tout gérer, de l’alimentation jusqu’à la transformation et à la vente des produits. Je pense que pour ma poursuite et mon projet d’installation, [l’alternance] peut être quelque chose de bien parce que, j’aurai déjà un pied dans le monde du travail, avec un peu de rémunération et de l’expérience en plus.»
Partir de zéro
Le grand-père de Lise avait une exploitation, reprise par son oncle mais son père n’a pas souhaité intégrer le milieu agricole. «J’ai l’avantage d’avoir un oncle avec des terres et des bâtiments [et dont les enfants ne reprendront pas l’activité] mais vu qu’il est uniquement en cultures, il faudra partir de zéro pour la partie élevage.»
Comme l’explique Laurent Duffau, les situations de Sabrina et Lise sont de plus en plus fréquentes : «De plus en plus de jeunes qui ne sont pas issus du milieu agricole ou très éloignés souhaitent revenir à des valeurs essentielles de la société […] Et souvent avec des formats où ils essaient de maîtriser le produit jusqu’au bout et pas de rentrer dans un système à grande échelle ou industriel. » Selon ce professeur « La grosse tendance aujourd’hui est de s’installer sur de petites structures et de créer de la valeur ajoutée : la demande du consommateur est là, ils sont donc en phase avec ce que demande la société.»
T. L.