Une volonté et des freins à la relance au congrés de la FNO
Brebis, agneaux, moutons Lors du rendez-vous annuel de la Fédération nationale ovine à Chàlons-en-Champagne le 26 avril, les discussions ont été animées autour de la production ovine car la filière reste touchée par un manque de productivité.
Dominique Barrau, entouré des représentants de la FNO, estime qu'« il faut compter sur au moins 25 000 euros de revenus par an ». © Réussir
Pour Serge Préveraud, «le rééquilibrage des aides a été une bouffée d'oxygène qui a redonné confiance et dignité aux éleveurs». Le 26avril à Chàlons-en-Champagne, le président de la Fédération nationale ovine (FNO) n'a pas caché que les revenus des producteurs français ont augmenté en 2010 gràce à ce rééquilibrage (125millions d'euros par an). Mais avec la réforme de la PAC, les éleveurs tremblent de ne pas retrouver ces aides, notamment pour la PHAE et le sort réservé au zonage. «Il est évident que pour produire, il nous faut une PAC qui nous donne des moyens sur l'ensemble du territoire», estime le président de la FNO. «Il faut compter sur au moins 25000euros de revenus par an», ajoute Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA également présent.
Même si la filière a amorcé une légère croissance avec des abattages ovins qui ont progressé de 3% en 2011, la France ne produit que 45% de la viande consommée et s'inquiète d'être concurrencée. Les filières irlandaises et britanniques redémarrent et la demande mondiale s'accroît avec une hausse de la consommation prévue de 2,2% dans les dix ans à venir.
Hausse des coûts
«Le challenge que nous avons à relever est simple: nous devons produire plus», clame le président de la Fédération nationale ovine, mais le coût de production reste le principal frein. En effet, l'indice des prix d'achat des moyens de production agricole (Ipampa) calculé par l'Institut de l'élevage est supérieur de 9% pour 2011 par rapport à 2010. Principaux touchés par la hausse des prix: les aliments achetés (+16%), le tarif de l'énergie (+19%) et les engrais (+26%).
Pour la production ovine, le défi réside également dans l'installation. 50% des éleveurs sont à remplacer dans les huit ans à venir et dans certaines régions, l'élevage ovin n'existe même plus. «Comment ramener des productions disparues dans ces zones-là et former des jeunes?», s'interroge Fabrice Génin, agriculteur en Côte-d'Or et membre du conseil d'administration de Jeunes Agriculteurs. «Il faut susciter des vocations et trouver des nouveaux moyens de financement», déclare Serge Préveraud. Dans ce cadre, la FNO a mis en place un «laboratoire d'installation» avec, entre autres, un projet de communication sur les métiers ovins qui devrait être mis en place cet automne.
Prédateurs et virus
La filière doit aussi faire face au loup. Près de 1500 attaques ont été enregistrées en 2011 faisant près de 5500 victimes (lire l'encadré). Sur ce sujet, l'assemblée de la FNO s'est chauffée face à Lionel Vilain, agronome de l'ONG France Nature Environnement. «La présence du loup, réintroduit il y a vingt ans, redevient incompatible avec l'alimentation humaine», a lancé Maurice Huet de Saône-et-Loire. «Ne croyez pas que ce sont les écologistes qui ont introduit le loup en France. Il faudra le réguler tôt ou tard mais je ne pense pas que ce soit possible d'éradiquer le loup», a répondu Lionel Vilain.
Enfin, autre facteur qui actuellement ne favorise pas la relance ovine, le virus de Schmallenberg. Ce dernier continue de faire de gros dégàts dans les élevages ovins (lire article ci-dessous). La FNO est mobilisée sur ce dossier aux côtés des groupements de défenses sanitaires (GDS) et de la FNSEA qui planche sur le sujet. «Nous avons rencontré à plusieurs reprises le ministre et son entourage pour que les éleveurs aient rapidement une indemnisation», indique Serge Préveraud. L'actuel ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, a répondu que le dossier serait prioritaire mais la décision attendue pour juin est soumise au changement de gouvernement.
Prédateurs : Le loup, mais aussi l'ours, le lynx, le vautourUn sujet qui a galvanisé les éleveurs est sans aucun doute celui de la prédation des troupeaux par le loup. Une table ronde réunissant la FNSEA, la FNO, la FNE et un économiste face à un auditoire d'éleveurs s'engage très rapidement sur le sujet de la prédation des troupeaux. Principal fautif, selon les éleveurs: le loup, mais, pas seulement! Car si le loup est surtout présent dans le massif alpin, d'autres prédateurs sévissent ailleurs: à commencer par l'ours ou les vautours dans les Pyrénées tandis que les éleveurs d'autres régions sont confrontés à la présence de lynx.
Serge Préveraud, président de la FNO, rappelle qu'en 2011, il s'agit de 4500 animaux tués par le loup. Sans compter les 1000 animaux disparus. Selon les professionnels, plus de 200 loups occupent les Alpes. Et les dispositions prises ne sont pas suffisantes. De 2004 à 2011, certes, «on est passé de 246 contrats (environ 1,3 million d'euros) à 1.301 contrats (7,5 millions d'euros) de gardiennage des troupeaux», concèdent les professionnels. Mais cela n'a pas empêché les attaques de loup de se multiplier. Chaque année, le loup coûte ainsi 10millions d'euros pour le gérer. «Pour 2012, un quota de 11 loups semble prévu, mais ce n'est qu'une goutte d'eau, estime le président de FNO. Il faudrait une vraie politique de régulation, sinon nous devrons mettre en place des actions plus musclées»
Serge Préveraud, président de la FNO, rappelle qu'en 2011, il s'agit de 4500 animaux tués par le loup. Sans compter les 1000 animaux disparus. Selon les professionnels, plus de 200 loups occupent les Alpes. Et les dispositions prises ne sont pas suffisantes. De 2004 à 2011, certes, «on est passé de 246 contrats (environ 1,3 million d'euros) à 1.301 contrats (7,5 millions d'euros) de gardiennage des troupeaux», concèdent les professionnels. Mais cela n'a pas empêché les attaques de loup de se multiplier. Chaque année, le loup coûte ainsi 10millions d'euros pour le gérer. «Pour 2012, un quota de 11 loups semble prévu, mais ce n'est qu'une goutte d'eau, estime le président de FNO. Il faudrait une vraie politique de régulation, sinon nous devrons mettre en place des actions plus musclées»