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Adapter le bàtiment pour une conversion lait-viande

En 2012, Régine et Pierrick Berthelot ont arrêté la production laitière pour mettre en place un atelier naisseur-engraisseur en vaches allaitantes tout en réutilisant le bàtiment existant. Retour sur expérience.

file-Le manque de quotas et les contraintes de la production laitière, sans oublier la passion pour l'atelier viande, ont poussé Pierrick Berthelot et sa femme Régine à  changer de production. © Réussir
Le manque de quotas et les contraintes de la production laitière, sans oublier la passion pour l'atelier viande, ont poussé Pierrick Berthelot et sa femme Régine à  changer de production. © Réussir
Mi-décembre, Eilyps a donné rendez-vous aux éleveurs de bovins viande sur l'exploitation de Régine et Pierrick Berthelot à  Pacé en Ille-et-Vilaine pour faire le point sur des sujets comme l'alimentation, la valorisation des fourrages, la santé Installé depuis 1989 et rejoint par sa femme Régine en 1992, Pierrick Berthelot a débuté en GAEC avec sa mère (retraite en 1996) avec 93 hectares, 197.000 litres de lait, 30 jeunes bovins et 10 vaches allaitantes de race Limousine. En 2001, conséquence de la faible rentabilité de la production allaitante et de son éloignement avec le siège de l'exploitation, les éleveurs vendent leur cheptel allaitant pour se consacrer au lait et à  l'engraissement de taurillons. Puis, en 2008, les exploitants commencent à  réfléchir à  la possibilité de reconstituer un troupeau allaitant, le quota étant limité pour un couple. Ils acquièrent alors trois vaches Salers, choisies pour leur rusticité. «Ma femme, suite à  des problèmes de santé a pris un mi-temps à  l'extérieur, nous avons alors décidé de remplacer les laitières par des allaitantes, production que j'affectionne et qui permet de s'affranchir de l'astreinte de la traite», explique Pierrick Berthelot. «De plus, mon fils était plus intéressé par l'élevage de bovins viande». Constitution d'un troupeau allaitant En avril2012, l'activité laitière est stoppée, le quota transféré en droits à  primes vaches allaitantes. Quarante Charolaises d'un même troupeau sont achetées, les éleveurs n'arrivant pas à  trouver autant de reproductrices de race Salers. Aujourd'hui, le cheptel est constitué de 58 vaches allaitantes (43 Charolaises, 13 Salers, 2 croisées), de 44 génisses viande et de 64 jeunes bovins sur 105 hectares (dont 48ha d'herbe, 19 de mais et 8 de colza). Le but étant d'atteindre 80 vêlages par an et 70 taurillons pour 1,5 UTH. Quelques modifications ont été nécessaires pour adapter le bàtiment, déjà  amorti, à  ce nouvel atelier. «J'ai changé les cornadis, non adaptés pour les veaux. Mon objectif est aujourd'hui d'aménager un espace de contention, essentiel à  mes yeux, à  la place de la nurserie et de créer des cases pour les veaux, à  l'emplacement du bloc traite», poursuit l'éleveur. L'alimentation a également été revue. «Les éleveurs laitiers qui passent en allaitant, ont tendance à  suralimenter leurs animaux», remarque Loic Quéméré, directeur technique à  Eilyps. Outil d'analyse C'est pourquoi, il a présenté l'outil AgriNIR, analyseur infrarouge portatif, pour connaître la valeur des fourrages et ainsi optimiser leur valorisation, les coûts alimentaires, améliorer les performances des animaux (caler les apports aux objectifs) et sécuriser leur santé (acidose, colostrum), pour une marge d'erreur de 4 à  6%. La ration de base des femelles est composée d'ensilage de méteil et de foin. Elle devrait être complétée par des minéraux et vitamines pour les gestantes. Les taurillons sont au mais à  volonté pour un objectif de croissance d'1,5 kg/jour. «Je vais également leur acheter du correcteur azoté. Les veaux ne sont pas complémentés. Les femelles vêlent à  30 mois sur deux périodes, une de février à  avril et l'autre en août - septembre. Je souhaiterais aller vers plus d'inséminations, notamment sur l'ensemble des génisses, mais j'ai encore des difficultés à  détecter l'ensemble des chaleurs», souligne l'éleveur. Cyrielle Delisle 1 - Entreprise de conseil en élevages, issue de la fusion entre BCEL35 et BC35. Un colostrum de qualité Cette journée a également été l'occasion de rappeler «qu'un colostrum de qualité représente la meilleure prévention pour les veaux. Or sa qualité passe par une bonne alimentation des gestantes. Toutefois, le veau ne profite du bénéfice de la prise colostrale que si elle est précoce et en quantité suffisante», précise Patrick Antoine, vétérinaire du Clasel.Les insuffisances, excès ou déséquilibres alimentaires des mères impactent en effet la santé des veaux. L'approche alimentaire des gestantes doit être prise en compte deux mois avant vêlage, période de forts besoins des vaches. La ration doit ainsi être équilibrée en énergie et protéines sans oublier les minéraux (calcium, phosphore, magnésium, sodium) et oligoéléments (sélénium, cuivre, zinc, iode).
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