Affaire de vocation et de raison au forum de l'installation
Après la version béarnaise du forum de Montardon en janvier, une journée d'information spécifique au Pays basque a eu lieu le vendredi 18 mars au lycée Jean Errecart de St Palais.
Devant un parterre d'élèves issus de quatre établissements locaux — Errecart, Frantses Enia (Garazi), CDFAA d'Hasparren et Centre de formation d'Ostabat —, la matinée de ce forum à l'installation en Pays basque a permis à quatre jeunes installés de dévoiler leur parcours personnel.
C'est ainsi qu'Elodie Teillagorry d'Aren a exposé les caractéristiques de son atelier de transformation fermière qu'elle a créé chez ses parents naisseurs engraisseurs de porcs. Émilie Garay d'Orègue a ouvert un atelier chèvres et expliqué les grandes étapes de cette création. Iban Pébet de Bussunarits, quant à lui, investit son énergie dans l'élevage de bovins lait. Pour finir, le jeune installé Bonzon d'Orsanco a fait part de son intention de se convertir aux bovins viande en abandonnant progressivement l'activité ovins viande créée dans le temps par son grand-oncle.Profession de foi et conseils de prudence De même, l'auditoire de bac pro n'a pas perdu une miette des propos de Joseph Lapébie, conseiller en installation de la chambre d'agriculture. Le syndicat Jeunes Agriculteurs, promoteur de cette journée consacrée à l'installation, a tenu aussi à favoriser une séance d'immersion dans le monde du travail afin que la relève de demain puisse appréhender la réalité du terrain en prise directe, soit chez Mathieu Ladeuix à Larribar, soit chez Benat Oyhenart à Orsanco. Orsanco avec sa petite dizaine d'exploitations constitue un havre de paix et d'orthodoxie sanitaire alors même que certains villages limitrophes subissent les attaques récurrentes de l'agalactie. Il est classé en zone montagne. À 27 ans, le jeune agriculteur compte déjà cinq ans d'installation dans la ferme familiale d'Artzia. Suite au départ à la retraite anticipé de son père, il a fondé avec sa mère Florence un GAEC, impulsant une nouvelle dynamique et un développement conséquent aux deux ateliers existants : ovins lait et bovins allaitants.
Ses interlocuteurs du jour étaient une vingtaine de bacs pro issus du lycée Errecart et de Frantses Enia, tous candidats à la reprise de l'affaire familiale. Bien secondé par sa mère, Beà±at a fait part de son potentiel théorique (niveau BTS) et de sa connaissance du terrain, dans une analyse pleine de maturité. L'attention de ses auditeurs ne s'est pas démentie et les questions ont fusé : comment aborder un PDE, quels investissements privilégier, que penser de la transformation fermière ou encore sous quel angle envisager une association avec un tiers ? Réponse à tant de curiosité juvénile, de sages conseils et quelques règles d'or : surtout, aimer l'activité qu'on va embrasser, ne pas s'associer à la légère, choisir les bons investissements, ceux qui privilégient l'essentiel, à savoir l'outil de production, veiller en permanence à la rentabilité de cet outil en éliminant sans pitié les bêtes à problèmes, échanger et communiquer. Et toujours participer, chaque fois que faire se peut, aux réunions d'information car tout change si vite à notre époque que l'atelier « pas trop mal » peut vite se transformer en atelier « très très mal ».
Michel Bengoechea
C'est ainsi qu'Elodie Teillagorry d'Aren a exposé les caractéristiques de son atelier de transformation fermière qu'elle a créé chez ses parents naisseurs engraisseurs de porcs. Émilie Garay d'Orègue a ouvert un atelier chèvres et expliqué les grandes étapes de cette création. Iban Pébet de Bussunarits, quant à lui, investit son énergie dans l'élevage de bovins lait. Pour finir, le jeune installé Bonzon d'Orsanco a fait part de son intention de se convertir aux bovins viande en abandonnant progressivement l'activité ovins viande créée dans le temps par son grand-oncle.Profession de foi et conseils de prudence De même, l'auditoire de bac pro n'a pas perdu une miette des propos de Joseph Lapébie, conseiller en installation de la chambre d'agriculture. Le syndicat Jeunes Agriculteurs, promoteur de cette journée consacrée à l'installation, a tenu aussi à favoriser une séance d'immersion dans le monde du travail afin que la relève de demain puisse appréhender la réalité du terrain en prise directe, soit chez Mathieu Ladeuix à Larribar, soit chez Benat Oyhenart à Orsanco. Orsanco avec sa petite dizaine d'exploitations constitue un havre de paix et d'orthodoxie sanitaire alors même que certains villages limitrophes subissent les attaques récurrentes de l'agalactie. Il est classé en zone montagne. À 27 ans, le jeune agriculteur compte déjà cinq ans d'installation dans la ferme familiale d'Artzia. Suite au départ à la retraite anticipé de son père, il a fondé avec sa mère Florence un GAEC, impulsant une nouvelle dynamique et un développement conséquent aux deux ateliers existants : ovins lait et bovins allaitants.
Ses interlocuteurs du jour étaient une vingtaine de bacs pro issus du lycée Errecart et de Frantses Enia, tous candidats à la reprise de l'affaire familiale. Bien secondé par sa mère, Beà±at a fait part de son potentiel théorique (niveau BTS) et de sa connaissance du terrain, dans une analyse pleine de maturité. L'attention de ses auditeurs ne s'est pas démentie et les questions ont fusé : comment aborder un PDE, quels investissements privilégier, que penser de la transformation fermière ou encore sous quel angle envisager une association avec un tiers ? Réponse à tant de curiosité juvénile, de sages conseils et quelques règles d'or : surtout, aimer l'activité qu'on va embrasser, ne pas s'associer à la légère, choisir les bons investissements, ceux qui privilégient l'essentiel, à savoir l'outil de production, veiller en permanence à la rentabilité de cet outil en éliminant sans pitié les bêtes à problèmes, échanger et communiquer. Et toujours participer, chaque fois que faire se peut, aux réunions d'information car tout change si vite à notre époque que l'atelier « pas trop mal » peut vite se transformer en atelier « très très mal ».
Michel Bengoechea