Agriculture durable : les lauréats 2020 officiellement distingués
La Fondation pour une agriculture durable en Nouvelle-Aquitaine a remis officiellement, le lundi 11 octobre, les prix de son concours qui récompense les agriculteurs qui, par leurs initiatives et leurs pratiques innovantes, font évoluer les pratiques de la profession.
La cérémonie était organisée au siège de la caisse du Crédit Agricole d’Aquitaine à Bordeaux. Un lieu bien choisi, puisque la banque verte régionale est l’un des membres fondateurs de la Fondation en 2009, avec Bayer Cropscience, la Safer Nouvelle-Aquitaine, le groupe Maïsadour et EDF.
«Notre objectif est d’accompagner les agriculteurs dont les initiatives visent à améliorer la durabilité des systèmes de production», explique en préambule Bruno Millet, délégué général. Avec le président de la fondation, Francis Massé, ils défendent la qualité de leur concours. «Pour postuler, il suffit de monter un dossier très simple, où en deux pages, on décrit la réalisation de son projet, car l’objectif est de pouvoir constater sur le terrain.»
Cinq experts proches des milieux agricoles vont étudier ces dossiers. Ils vérifient que le projet est bien abouti, avec un minimum de recul sur l’aspect économique notamment, que l’équilibre entre les trois piliers du développement durable (social, économie, environnement) est assuré, et que la solution proposée peut être dupliquée. Sept des treize dossiers déposés en 2020 ont passé cette première étape, avant la visite de terrain.
Par deux, les experts se rendent en effet dans les exploitations. «Pour nous, l’objectif est de bien comprendre les dossiers, de les enrichir. Conventionnel, biologique, on ne favorise aucune pratique. Le point important, c’est la durabilité du système mis en place», précise Yves de Garsignies. Le jury rend alors son verdict. Ainsi en 2020, il a distingué cinq lauréats. Chacun a gagné 1.500 €, voire 2.000 € pour le lauréat coup de cœur.
Un palmarès diversifié
Parmi les lauréats de ce concours, Jules et Stéphanie Charmoy installés au GAEC La Ferme des Charmes à Saint-Aquilin (24). Ils ont équipé leur exploitation en polyculture élevage (bovin et porcin) d’un méthaniseur, l’objectif étant de ne plus consommer d’énergie fossile grâce à l’économie circulaire. À Mugron (40), Benoît Cabannes a repensé tout son élevage de canards à foie gras, notamment par la mutualisation, pour tendre vers une autonomie alimentaire.
Autre élevage primé, le GAEC Vincent à Measnes (23). Cet élevage de bovins allaitants a installé un verger, créé une réserve collinaire et mis en place un système d’irrigation goutte-à-goutte. Quant à Philippe et Paul Carretero, du Château Rioublanc (Saint-Ciers-d’Abzac, 33), leur application Vititag, développée en interne, permet de manager l’équipe de salariés, et de garantir une meilleure gestion de l’exploitation et plus de traçabilité.
Le coup de cœur du jury, pour ce palmarès 2020, a été pour Pierre Antoine Raimbourg et Sophie Latapie, de la ferme écologique de Gorce (Esse, 16). Élevage extensif, intensification bocagère, réduction des intrants, maximisation de tous les produits de l’exploitation via un développement de l’autonomie et des compétences, c’est une nouvelle façon de penser l’élevage qui a été récompensée par la Fondation.
Chaque année depuis 2017, un chercheur voit aussi sa thèse soutenue par une dotation de 2.500 € délivrée par la fondation. C’est Anthony Bernard qui en bénéficie en 2020 pour ses travaux sur la génétique des noyers et l’adaptation au changement climatique. Enfin, c’est une première, la fondation s’associe au concours Agrinove. Elle retient chaque année l’un des trois lauréats, pour lequel elle contribue à la dotation à hauteur de 5.000 €.
Sylvain Desgroppes