Aides PAC : veiller à n'exclure aucun éleveur
Le mardi 3 décembre à Paris, le conseil d'administration de la Fédération nationale ovine s'est réuni pour définir les clés de répartition de l'enveloppe de 125 millions d'euros obtenue par la FNO pour la nouvelle PAC. La FNO a rendu sa copie à Stéphane le Foll, lequel présentera le 17décembre la déclinaison française de la PAC lors d'un Conseil supérieur d'orientation. Au préalable, la FNO avait consulté ses fédérations régionales, dont celle d'Aquitaine présidée par Jean-Michel Anxolabéhère.
Conformément aux demandes de la région Aquitaine, la FNO a proposé au ministère une formule de redistribution de l'aide ovine qui tienne compte aussi du critère territorial. © Le Sillon
Afin de ne pénaliser aucun système d'élevage, «il serait opportun d'avoir, au-delà de l'aide de base, des aides spécifiques optionnelles basées sur des critères structurants pour la filière ovine quels que soient les territoires et non pas rester sur un critère uniquement de productivité qui restreint fortement l'accès à une bonification de l'aide pour les systèmes les plus extensifs ou transhumants et souvent présents dans les zones les plus difficiles», argumente Jean-Michel Anxolabéhère. La FRO Aquitaine avait donc plaidé pour une aide de base conjuguée à des aides spécifiques (aide à l'amélioration de la productivité des troupeaux, aide aux démarches «signes officiels de qualité»).
Au final, le choix retenu par la fédération nationale est proche de celui prôné par l'Aquitaine. La FNO propose en effet une formule qui combine une aide de base et des mesures optionnelles (lire ci-dessous). Elle pose aussi comme préalable les principes suivants: maintien du plancher actuel, pas de plafond ni de dégressivité. Pour Patrick Etchégaray, membre de la section ovine de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques, la proposition nationale «correspond bien» à la position départementale. «Dès le début, nous avons demandé que l'augmentation de l'aide permette de répartir l'enveloppe obtenue par la FNO en tenant compte de la réalité de nos élevages et de nos territoires».
Concilier territoires et productivité
Même satisfecit pour Jean-Michel Anxolabéhère, lequel s'était fait le porte-parole de la région pour une répartition des aides qui «concilie territoires et productivité». Selon lui, «le fait d'avoir accueilli le congrès de la FNO à Biarritz, les visites d'élevages qui ont été organisées lors de ce congrès et la récente venue du président Préveraud à nos assises ovines auront contribué à bien montrer et faire prendre en compte nos spécificités». M.Anxolabéhère espère maintenant que le ministère ira dans le même sens que la FNO.
Il attend aussi «des avancées sur le second pilier». Mesure phare de la politique de montagne, «l'ICHN doit bénéficier d'une augmentation de son enveloppe et de son montant». La FNO a aussi «bon espoir» que soit instituée une MAE (mesure agrienvironnementale) destinée aux surfaces pastorales. Ceci dit, «une PAC aussi bien ajustée soit-elle, ne permettra pas de tout régler», estime-t-il. D'où la nécessité de «poursuivre la structuration des filières pour une revalorisation de nos produits, améliorer la technicité et gagner en productivité». Selon le président de la FRO, la rénovation des bàtiments d'élevage et l'amélioration des outils de production constituent ainsi «un enjeu majeur et un sujet de mobilisation» pour la FNO et les instances concernées.
PMTVA : rétablir la vérité
Pour ce qui est des bovins et de l'aide au maintien du troupeau de vaches allaitantes (PMTVA), «en ce moment, on entend tout et n'importe quoi», regrette Alain Cazaux, membre du bureau de la Fédération nationale bovine Ce que demande la FNB, résume-t-il, c'est «200 euros par vache», en se «basant sur les enveloppes annoncées par François Hollande». La FNB souhaite également «que l'engraissement soit lié à une contractualisation encadrée par l'interprofession qui prenne en compte les coûts de revient». Autre principe incontournable: «Toutes les vaches allaitantes doivent être primées!» martèle M. Cazaux.
Quant aux critères d'éligibilité des troupeaux, la section bovine de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques, tout comme les Fédérations régionales d'Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, propose un plafonnement «à déterminer» et une convergence pour les génisses. Et si seuil il doit y avoir, «nous proposons un minimum de 7 vaches qui équivaut à celui des 50 brebis exigé pour l'aide ovine» explique Alain Cazaux qui entend couper court, une bonne fois pour toutes, aux diverses rumeurs «totalement infondées» qui circulent actuellement dans la nature!
Guy Mimbielle
Aide ovineLa proposition, en matière d'attribution pour l'aide ovine, que la FNO ira porter au ministère est celle-ci:
» Une aide de base de 19€/brebis (0,4 agneau vendu/brebis et seuil de 50 têtes).
» Une majoration de contractualisation de 3€/brebis (prévisionnel +adhérent d'OPC ou contrats).
» Une aide à la performance de 6€/brebis (productivité 0,8 Agneaux vendus ou démarche qualité: SOQ ou CCP).Cette aide serait accessible d'office aux JA pendant 3 ans.
» Une aide de base de 19€/brebis (0,4 agneau vendu/brebis et seuil de 50 têtes).
» Une majoration de contractualisation de 3€/brebis (prévisionnel +adhérent d'OPC ou contrats).
» Une aide à la performance de 6€/brebis (productivité 0,8 Agneaux vendus ou démarche qualité: SOQ ou CCP).Cette aide serait accessible d'office aux JA pendant 3 ans.