Après 6 mois éloignés des établissements, les élèves ont repris les cours
Ce 1er septembre, la majorité des 138.000 élèves, des 36.726 apprentis et des 35.604 étudiants de l’enseignement agricole ont regagné leur établissement, bien souvent pour la première fois depuis près de six mois. En effet, cette rentrée a revêtu une dimension quelque peu inédite en raison de la pandémie du Covid qui sévit.
«Nous fournirons des masques pour protéger les agents des établissements d’enseignement, a déclaré Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture dans un message vidéo adressé au corps enseignant, le 31 août dernier, alors qu’ils faisaient leur prérentrée. Nous avons aussi débloqué des moyens supplémentaires afin de pouvoir accompagner les élèves en difficulté». Rappelons que l’enseignement agricole relève de la compétence du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et non de celui de l’Éducation.
Une voie professionnelle d’excellence
Cette rentrée a donné l’occasion au ministre de dresser un bilan de la dernière année scolaire. En juin dernier, 92% des 75.850 candidats aux épreuves des différents examens (hors bac S) ont obtenu un diplôme. De plus, le taux d’insertion professionnelle des titulaires du bac professionnel est de 80% et celui des BTSA, de 90%.
«Alors qu’on estime à près d’un 1,8 million, le nombre de jeunes sans diplôme, sans travail et sans qualification dans notre pays, l’enseignement agricole, majoritairement professionnel, offre une palette de cursus et de diplômes incroyable» qui permet à chacun de trouver sa voie, s’est réjoui Julien Denormandie. Dans les établissements, les 192 exploitations agricoles, en partie converties à l’agriculture biologique, constituent un excellent support pédagogique.
«L’agriculture est un choix d’avenir pour ces jeunes car c’est un secteur qui recrute et qui continuera à recruter», ont déclaré la FNSEA et JA dans un communiqué commun. Pour les deux syndicats, les lycées agricoles sont des viviers d’agriculteurs en devenir «alors que la moitié des agriculteurs partira à la retraite d’ici dix ans. Ce défi démographique est une opportunité pour reprendre le flambeau de nos exploitations», ajoute le communiqué.
Aussi, les deux syndicats d’agriculteurs se réjouissent-ils «de pouvoir s’appuyer sur les 805 établissements, les 18 écoles d’enseignement supérieur et les 140 centres de formations d’apprentis, publics comme privés pour former les jeunes à relever ces défis».
Les enjeux de formation malgré la crise
«La crise sanitaire ne doit pas faire oublier les enjeux de la formation que ces jeunes poursuivent», a affirmé le ministre dans un second message adressé cette fois-ci aux élèves. Aussi, souhaite-t-il «renforcer les ponts entre l’enseignement technique et l’enseignement supérieur afin de faciliter la poursuite d’études supérieures pour toutes celles et tous ceux d’entre vous qui le souhaitent». Et il tient à ce que la transition agro-écologique soit davantage intégrée à l’ensemble des cursus d’enseignement.
En rejoignant leur établissement, de nombreux élèves projettent déjà de poursuivre leur formation à l’étranger, quel que soit le diplôme qu’ils préparent. C’est pourquoi Julien Denormandie a rappelé les opportunités de formation qu’offre le programme de l’Union européenne Erasmus+ que l’enseignement agricole a su saisir. Chaque année, près de 20.000 apprenants de l’enseignement agricole bénéficient d’une mobilité en Europe ou à l’international dont 5.000 à 6.000 dans le programme Erasmus+.