Après la pluie… encore de la pluie !
Que ce soit dans les Landes ou les Pyrénées-Atlantiques, les cumuls pluviométriques de ces dernières semaines sont quasiment au double des chiffres enregistrés à la même période l’an dernier…
Depuis le début de ce mois de janvier, les fossés affichent de forts débits. Pourtant, les précipitations arrosent abondamment dans le Sud-Ouest depuis bien plus longtemps. «C’est vrai que si la pluie tombe de façon importante depuis la fin du mois d’octobre, ce n’est qu’à partir de la mi-janvier que l’on voit de l’eau s’écouler des drains par le biais des fossés», constate ainsi Julien Boyer, conseiller à la chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques.
Dans un premier temps, l’eau tombée est d’abord venue combler le déficit hydrique du sol, dû en partie à la sécheresse des mois précédents. «L’été a été très sec et le début de l’automne aussi». Aujourd’hui, le scénario est pour le coup largement inversé.
Le bilan hydrique dans le Sud-Ouest est excédentaire
Avant ce long épisode pluvieux, les sols des Pyrénées-Atlantiques et des Landes étaient extrêmement secs. Mais aujourd’hui, le bilan hydrique est excédentaire. «Grosso modo, les quantités de précipitations sont le double par rapport à l’an passé», souligne Julien Boyer.
«Les relevés effectués dans le réseau de stations déployées dans tout le département basco-béarnais confirment cette tendance presque unanimement : les quantités de précipitations ont quasiment doublé. La palme revient à Hasparren qui enregistre cette année un cumul de 850 mm d’eau sur la période du 1er novembre 2017 au 31 janvier 2018.»
Des cumuls de précipitations au-dessus de 2016
À Saint-Palais, sur cette même période, la station enregistre une somme de précipitations égale à 540,2 mm (soit autant de litres par mètre carré). «L’an dernier, à cette époque, on était à 342 mm. Depuis le début du mois de février, la pluie est quasiment continue…» En Béarn, même constat. Oloron enregistre un cumul de 362,2 mm tandis qu’il était de 122,2 mm l’an passé.
Dans les Landes, si les écarts ne sont pas aussi marquants, «l’année reste particulièrement humide…», affirme Julien Rabe, conseiller à la chambre d’agriculture. Du coup, les lacs sont donc logiquement quasiment tous remplis, «à part le réservoir du Gabas qui le sera très rapidement si ça continue comme cela».
Si ces abondantes précipitations étaient les bienvenues pour combler le déficit hydrique de l’an dernier et recharger les nappes phréatiques, les deux conseillers soulèvent une inquiétude : si les pluies ne cessent d’ici ces prochaines semaines, il sera forcément compliqué pour les agriculteurs de rentrer dans les champs à temps…
B. Ducasse