Aquitanima 2015 : entre tradition et innovation

Cette double dimension demande un équilibre permanent. Les organisateurs doivent en effet jongler pour garder un salon dynamique, qui sert de vitrine et d’outil de promotion numéro1 au niveau local. Un exercice qui passe tout d’abord par quelques changements dans la mise en place même du salon. Ce dernier va durer ainsi un jour de plus. Aquitanima dispose donc de plus de temps pour organiser ses différents concours (trois jours au lieu de deux).

La superficie du salon explose aussi, avec une Ferme Aquitaine qui s’étalera sur 10.000 m2 (4.000 m2 en 2014). De quoi présenter au public toutes les filières de production, organiser un parcours de l’enfant avec les JA, mais aussi mettre en place des démonstrations sur un ensemble de matériels et techniques de production innovants. Enfin, dernier détail pratique, l’arrivée du tram depuis peu jusqu'au parc des Expositions devrait changer la donne. «Cela nous rapproche de Bordeaux et de la métropole. C’est un lien que l’on doit encore renforcer», estime Dominique Graciet, président de la chambre régionale d’agriculture d’Aquitaine.

Solidarité et innovation

Parmi les nouveautés de ce cru 2015, l’arrivée du Vinithon. Un événement créé par la chambre d’agriculture de Gironde et qui, pour sa deuxième édition, s’associe fortement au salon. Afin de communiquer sur les actions menées, mais aussi afin de collecter plus de bouchons. Car l’objectif est simple: collecter un maximum de bouchons de liège pour les recycler, et reverser les bénéfices à l’association Agir Cancer Gironde. Une action qui montre la solidarité de la filière agricole.

Tous les pôles habituels du salon seront tournés vers un objectif commun: l’innovation. Cela passera par une conférence sur le retour de l’utilisation du cheval dans la vigne pour le pôle Equitaine, par la présentation d’un grand projet de méthaniseur (Dordogne) lors d’Aquitanima, etc. Autre rendez-vous, le 12 mai au matin se tiendront, pour la première fois, les États généraux de l’innovation. Pour Bruno Millet, directeur de la chambre d’agriculture d’Aquitaine, «il s’agira notamment de réfléchir sur toutes les technologies extérieures aujourd’hui intégrées à l’agriculture et au machinisme».

Transition vers la grande région

Enfin, dans le cadre de la future grande région, les organisateurs ont décidé d’anticiper et de s’ouvrir plus que jamais au Limousin et au Poitou-Charentes. Une façon de préparer la transition en douceur pour 2016. Dans chaque pôle, une plus grande place sera réservée aux filières de production des régions voisines. Que ce soit pour les races bovines, pour Equitaine, etc. «On se prépare dès cette année, et les autres régions ont été invitées à venir nombreuses pour participer et pour visiter le salon», annonce Dominique Graciet.

Pour Jean-Pierre Raynaud, vice-président du conseil régional en charge de l’agriculture, «la future grande région va être un poids lourd français dans l’agriculture et l’agroalimentaire, que ce soit par l’économie, l’emploi, les productions sous signes officiels de qualité, etc. Le salon doit montrer toute cette force». Une diversité qui se verra aussi autour des incontournables du salon. L’espace gastronomie d’Aquitaine, le marché des producteurs à partir du 12mai, le concours de Bordeaux Vins d’Aquitaine rythmeront notamment les dix jours d’un salon que le grand public ne devrait pas bouder.

Sylvain Desgroppe