Bruxelles s’engage dans le soutien des marchés
Sollicité depuis plusieurs semaines, le commissaire européen à l’agriculture, Janusz Wojciechowski, a donné son accord à la mise en place de mesures de soutien de marché pour les secteurs les plus perturbés par la crise du Coronavirus.
La Commission de Bruxelles devrait adopter officiellement, le 30 avril, après l’accord des États membres, une série de mesures pour soutenir les marchés agricoles malmenés par la crise du Coronavirus.
La première porte sur le déclenchement d’un stockage privé pour les produits laitiers (poudre de lait, beurre, fromages) et la viande bovine, ovine et caprine. La mesure permettra de retirer temporairement des produits du marché pour une période comprise entre 2 et mois et 5 et 6 mois selon les produits. Bruxelles devrait y consacrer 80 millions d’euros (dont 30 millions pour le lait) pour couvrir les frais de stockage.
La Commission a également donné son accord à l’introduction de flexibilités dans la mise en œuvre des programmes de soutien des marchés du vin, des fruits et légumes, de l’huile d’olive, de l’apiculture et des programmes de distribution de lait, de produits laitiers et de fruits et légumes dans les écoles.
Enfin, les produits laitiers, la pomme de terre et l’horticulture, pourront bénéficier pendant six mois de dérogations exceptionnelles aux règles de la concurrence européennes. Concrètement, ces secteurs auront la possibilité de prendre des décisions concertées pour stabiliser le marché, telles que la planification de la production, le retrait des produits du marché pour les fleurs et les pommes de terre ou de stockage par les opérateurs privés.
La FNSEA demande un budget additionnel
Tout en remerciant la Commission pour ses propositions, le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, invite l’exécutif de Bruxelles à aller plus loin, notamment pour les filières viticoles et horticoles. À savoir l’octroi «de fonds européens de soutien spécifiques pour les fleurs dont l’activité a été complètement stoppée, et pour la viticulture et les boissons alcoolisées qui souffrent à la fois de l’arrêt de la restauration et, depuis des mois, des taxations américaines».
De son côté la FNSEA et les A prennent acte des propositions de la Commission, mais demandent aussi que des réponses soient apportées à certains secteurs non ciblés par Bruxelles comme les volailles de chair. Ainsi que sur les importations qui risquent d’aggraver les déséquilibres de marché.
Avant tout, le syndicalisme majoritaire attend que des moyens financiers suffisants soient débloqués. «Il nous faut un budget additionnel à la hauteur dans le temps… L’efficacité des mesures dépendra des montants réellement nouveaux qui seront alloués», précisent les deux organisations.