Cages collectives: plus que 18 mois pour s'y mettre
À 18 mois de l'échéance, seules 40 % des salles de gavage sont aux normes. C'est pourquoi, l'Itavi (Institut technique aviculture) et le Cepso (centre d'étude des palmipèdes), en collaboration avec le Cifog (comité interprofessionnel du foie gras) avaient convié ce mardi 26 mars à Mont-de-Marsan les professionnels des palmipèdes à foie gras pour une journée d'information.
Au menu de cette journée d'informations qui se tenait dans le cadre de Foie gras expo, toute la réglementation, les études et les nouveautés concernant la production: de la santé et l'hygiène, à l'alimentation, l'agroforesterie, la conduite de l'élevage, en passant bien sûr par le bien-être animal et les logements collectifs. Sur ce dernier sujet, Joanna Litt, de l'Itavi, a développé le projet de création de la norme ISO du bien-être animal qui devrait être mise en place d'ici 2015. Des études sont d'ores et déjà menées par l'Itavi pour identifier les pratiques d'élevage permettant de réduire les lésions sur les animaux.
L'institut a par ailleurs analysé les premiers retours d'expériences suite au passage au logement collectif qui concerne 40% des salles de gavage. Sur l'échantillon, une légère augmentation de la consommation (+2%) est constatée en logement collectif. Le poids du foie et des cuisses est le même. Celui du magret augmente un peu. Autre amélioration, le taux de non-retour important l'été. Sur ce critère cependant, l'effet gaveur est plus important que l'effet logement.
Moins de temps de travail en épinettes
Une autre étude, menée par la chambre d'agriculture des Landes sur soixante élevages, s'est penchée sur les temps de travaux. Elle montre que le passage au logement collectif induit un gain de temps de 40% sur la mise en gavage, soit 30 à 45minutes par bande. En gavage (contention, gavage et surveillance), la perte est de 30 secondes par animal, soit 5 heures par bande. Malgré des animaux plus vigoureux, à l'attrapage, le producteur gagne 10% de temps. Au nettoyage de la salle, il y aurait une perte de temps. Mais sur ce point, les avis de la salle divergent.
Au final, Nathalie Castetbon, technicienne palmipède à la chambre d'agriculture, estime que 8 heures de plus par bande sont nécessaires en logement collectif. «Sur une année, c'est 0,1 UTH en plus». Le travail est cependant jugé moins pénible par les gaveurs qui sont satisfaits du changement. L'analyse des comptabilités de ces exploitations montre par ailleurs une perte de 0,4 smic/UTHp (unité de travail) en raison notamment des investissements nécessaires à la mise aux normes.
Cette étude s'est enfin penchée sur les volumes d'effluents produits. Les canards consomment en effet moins d'eau en logement collectif. Sur dix ateliers avec fosse couverte, présentant 6 modèles de logements collectifs, sur 36 bandes, le volume de lisier était de 27 litres par canard, contre une référence à 45litres par canard en logement individuel. «L'information est remontée auprès de l'Itavi pour validation au niveau national afin que soient révisées les normes de stockage» ajoute la technicienne.
Il n'y aura pas de nouveau délai
Marie-Pierre Pé, animatrice du Cifog, a quant à elle rappelé que la France avait bénéficié d'un délai de cinq ans pour la mise aux normes exigée par l'Europe et qu'il n'y aurait pas de rallonge. «Le 1er janvier 2016, 100% des élevages devront être aux normes et il y aura des contrôles» insiste-t-elle, précisant que 25% des gaveurs envisagent d'arrêter leur activité.
Pour ces investissements, le taux d'aide est passé de 21,30€/place en 2012, à 17€ en 2013. «En 2014, c'est le quid. Il semblerait qu'il y ait une dernière fenêtre jusqu'au 30 juin, mais pour l'heure, pas d'enveloppe FranceAgriMer fléchée. Nous restons très mobilisés et demandons une enveloppe de 6 millions d'euros pour accompagner les gaveurs à hauteur de 12€/place».
Dominique Maurel