Chez Maisadour, le poulet décolle
À la tête d'une filière structurée et bien sécurisée, la coopérative landaise est en quête de nouveaux producteurs pour couvrir une demande en hausse et assurer le renouvellement de ses troupes.
Maxime Quentin, responsable technique de Maisadour, Paul Le Bars, directeur général de Fermiers du Sud-Ouest, et Pascal Azam, directeur de la division animale de la coopérative (de gauche à droite), vantent la dynamique de la marque Saint-Sever. © Le Si
C'était au début du mois de décembre à Hagetmau. Lors de la dernière assemblée générale du groupement des producteurs de volailles du groupe Maisadour, un temps fort de la matinée était consacré à la présentation de vingt-cinq nouveaux éleveurs qui ont rejoint la coopérative dans les mois précédents. Une attention loin d'être anodine. En effet, ces nouvelles recrues incarnent la vitalité d'une filière toujours en quête de renfort.
Plus que jamais, la coopérative landaise est prête à accueillir de nouveaux aviculteurs. Elle avance pour cela de solides arguments. L'élevage de poulets en liberté, qui est principalement concerné par cette démarche, a fait ses preuves depuis longtemps. «Cette production a indéniablement participé au développement agricole de notre département, souligne Pascal Azam, directeur de la division animale du groupe. Souvent, elle a permis aux exploitants de se diversifier, avec des investissements limités».
Une production qui a fait ses preuves
Au fil du temps, Maisadour a structuré ses productions avicoles, pour proposer aujourd'hui un modèle abouti. De la sélection des animaux jusqu'à leur commercialisation, la coopérative a multiplié ses engagements pour renforcer la production et garantir un système solide à ses adhérents. «De nombreuses choses ont été faites pour sécuriser la filière à toutes les étapes et rendre le travail plus facile aux producteurs», note Maxime Quentin, le responsable technique.
Avec sa participation à la structure Fermiers du Sud-Ouest depuis 2010, Maisadour a bàti un aval solide, qui a ouvert de nouvelles perspectives de développement. «Aujourd'hui, notre marque Saint-Sever se positionne comme une alternative crédible au leader du marché, indique Paul Le Bars, directeur général des Fermiers du Sud-Ouest. Cette nouvelle dynamique permet d'afficher des velléités de croissance soutenue».
Une production qui s'est modernisée
La coopérative a aussi beaucoup oeuvré pour la modernisation du travail en élevage. Les innovations se sont même sensiblement accélérées ces dernières années. Un des derniers exemples en date concerne la mise en place d'un service d'enlèvement des volailles. Encore plus récemment, la société Élevage Service, filiale du groupe, a dévoilé un nouveau modèle de cabane mobile, plus économique et plus performant. Ce bàtiment, baptisé «le Liberté», a pour ambition de rendre les activités des éleveurs plus confortables, tout en optimisant les performances et le bien-être des animaux. «L'image d'une production chronophage est désormais désuète, estime Pascal Azam. Gràce à de nombreuses innovations, le confort de travail a énormément évolué».
Au-delà de ces avancées visibles, un travail de l'ombre a aussi été conduit en amont de la filière. C'est le cas au niveau des activités de sélection, pour lesquelles Maisadour est impliqué au sein de la Sasso (Sélection avicole de la Sarthe et du Sud-Ouest). Un partenaire qui a pour mission de sélectionner des souches de poulets qui correspondent aux exigences du marché. «L'amélioration génétique est un aspect extrêmement important de cette production, note Maxime Quentin. On travaille par exemple dans le but d'avoir plus de rusticité, de meilleurs indices de consommation, ou encore pour produire des souches auto-sexées».
«Nous n'avons jamais vu d'échec»
Outre la sélection, Maisadour est également impliqué dans l'accouvage, sans oublier, bien entendu, la fourniture d'aliments. Leader du marché dans la région, sa filiale Sud-Ouest Aliments dispose d'un savoir faire incontesté, illustré par la présence d'une unité de recherche inédite en France (Nutricia). «Si l'on a mené à bien tous ces projets, c'est bien pour sécuriser notre filière», souffle Pascal Azam.
Pour convaincre de nouveaux candidats à rejoindre l'aventure, les responsables du groupe disposent aussi d'une dernière carte à jouer. Avec un système d'indexation des prix de vente sur les coûts de production, l'élevage avicole fait certainement partie des productions les plus sûres au niveau économique. «80% du coût de production sont indexés. Le revenu est ainsi lissé dans le temps. De plus, des caisses permettent d'indemniser les éleveurs en cas de pépins, conclut Pascal Azam. Honnêtement, nous n'avons jamais observé d'échec».
Fabien Brèthes