Coop de France s’engage dans une stratégie d’influence

«On veut être plus influent, mieux exister sur la scène publique, lancer des messages politiques», a expliqué le délégué général de Coop de France, Pascal Viné, lors du congrès le 16 décembre, souhaitant en particulier «exister à l’échelon européen» via Coop de France 2020. La campagne de communication, de retour à la TV et dans la presse en décembre, est au cœur de ce projet stratégique.

Un autre levier porte sur l’articulation entre le régional et le national : «Les messages doivent être en cohérence pour amplifier la voix de notre mouvement», a-t-il souligné. Exemple à suivre, l’action menée pour obtenir l’extension de la mesure de suramortissement. Les coopératives ont «réussi à faire évoluer la loi grâce au soutien des parlementaires».

En prise directe avec les marchés et les consommateurs

Le président Philippe Mangin a, lui, souligné les dimensions économique et agroalimentaire du projet stratégique Coop de France 2020. «Notre économie doit retrouver sa performance et sa compétitivité», a-t-il déclaré devant le ministre de l’économie, Emmanuel Macron. «Le modèle coopératif apporte des solutions économiques et sociales réalistes et concrètes : c’est tout l’objet de notre projet stratégique pour les cinq prochaines années. Celui-ci vise à réaffirmer notre fédération comme un syndicat national d’entreprises dont les adhérents sont en prise directe avec les marchés, les clients finaux et les consommateurs».

Coop de France 2020 porte l’ambition pour les coopératives de relever le défi de la compétitivité et de la création de valeur. Et Philippe Mangin de souligner le «besoin que l’Europe et l’État les accompagnent». «À Bruxelles, les prix! À Paris, les charges! À nos entreprises, la conquête de valeur!», a-t-il martelé. Le syndicat réclame une PAC intégrant de meilleurs outils de gestion de crise, une politique nationale qui engage de nouvelles réformes économiques et sociales.

«Porter une voix différente»

À l’attention des coopératives, Philippe Mangin a expliqué que «la conquête de valeur exige innovation et structuration des filières». Les coopératives se posent en acteurs incontournables de l’agroalimentaire. Elles représentent 40% du chiffre d’affaires généré par le secteur, une marque sur trois. Leur syndicat souhaite le revendiquer, «porter une voix différente». «Coop de France n’est pas un syndicat corporatiste, a insisté Pascal Viné. On prend part aux débats de société», en se positionnant «face aux enjeux de consommation».

En quête d’un «new deal» avec les distributeurs, le syndicat a donné la parole au directeur général délégué de Carrefour, Jérôme Bédier, lors d’une table ronde sur la création de valeur dans les filières alimentaires. «On est dans une économie qui, de plus en plus, sera dirigée par le consommateur, a-t-il expliqué. Les agriculteurs, industriels et distributeurs ont eu tendance à pousser les produits». Jérôme Bédier a estimé qu’à l’avenir, tous devront davantage «être attentifs à ce que dira le consommateur». Une vision dans laquelle le projet stratégique Coop de France 2020 prend tout son sens. «Trop souvent, des produits sont sortis sans explications au consommateur», qui se trouve «rassuré quand il entend les différents stades de la filière dire des choses ensemble», conclut Philippe Mangin.