Couverture hivernale : l'acharnement de l'AGPM a été payant
La PAC et le verdissement, tel était le thème de la réunion d’information organisée le 31 mars à Montardon par la section céréales de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques en collaboration avec l’AGPM.
La PAC et le verdissement : « Le sujet est particulièrement d’actualité, il faut agir vite et les agriculteurs sont demandeurs d’informations, » résume Bernard Artigusse, président de la section céréales de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques. Pour preuve, ils étaient une bonne centaine d’agriculteurs, le 31 mars dernier, à l’amphithéâtre de l’AGPM, aussi bien céréaliers que éleveurs.
« Mobilisation récompensée »
Dans le cadre de l’application de la réforme de la Politique agricole commune, l’AGPM a défendu les exploitations spécialisées en maïs. L’association a ainsi obtenu la mise en œuvre d’un principe d’équivalence à la diversité d’assolement via une mesure de couverture hivernale des sols. « Nos équipes sont mobilisées depuis 2011 pour essayer de trouver des solutions autres que la diversité des cultures », insiste Daniel Peyraube, le nouveau président de l’AGPM.
« Le dossier du mulching a été rejeté au dernier moment, poursuit-il. Nous avons réussi à obtenir la couverture hivernale des sols mais cette équivalence doit être encadrée par une certification comme le demande le règlement européen ». D’où la démarche de certification volontaire contrôlée par un organisme certificateur. « L’acharnement et la mobilisation de nos équipes se sont avérés payants, se félicite le président de l’AGPM. Même si la difficulté sera la gestion du semis après la récolte, car il est important à nos yeux que cette démarche ait un sens agronomique ». Cette solution permettra de bénéficier des aides PAC au titre du verdissement, tout en conservant une dominante de maïs dans l’assolement.
« Avec la diversité des cultures, les surfaces d’intérêt écologique et le maintien des prairies permanentes, le verdissement est l’emblème de la nouvelle PAC » commente Thomas Joly, de l’AGPM. La diversité s’applique sur les terres arables uniquement, c’est-à-dire SAU, prairies permanentes, autres utilisations, cultures pérennes.
À noter aussi que les prairies temporaires de plus de 5 ans (c’est-à-dire les prairies qui ne sont pas rentrées dans une rotation de cultures depuis 2010) doivent passer en prairies permanentes dès 2015. « Ce qui n’est pas sans conséquence pour les éleveurs », s’inquiète Marc Dupouy, responsable de la section bovine de la FDSEA 64. En effet, ceux dont les surfaces fourragères sont constituées de prairies temporaires de plus de 5 ans se retrouvent dans le même cas de figure que les maïsiculteurs spécialisés.
Si les terres arables sont composées à plus de 75 % de maïs, l’agriculteur peut donc faire appel au dispositif de certification qui l’engage sur une période de 3 ans (sauf en cas de retour de l’exploitation au critère de diversité d’assolement réglementaire), avec un coût annuel de 220 €/HT à régler auprès de l’organisme certificateur (OCACIA/A-Ver).
Les engagements du cahier des charges devront être respectés sur la totalité des surfaces de l’exploitation, c’est-à-dire qu’une couverture hivernale des sols devra être implantée sur 100 % des terres arables, au plus tard dans les 15 jours qui suivent la récolte du maïs (ou d’une autre culture).
Pour 2015-2016, l’ensemble des exploitations engagées dans le dispositif sera audité sur place par l’organisme certificateur OCACIA/A-Ver. Cet audit se tiendra entre le 15 novembre 2015 et le 1er février 2016 et visera à vérifier le respect du cahier des charges. Sur cette base, OCACIA/
A-Ver délivrera ou non le certificat indispensable au versement de l’aide verdissement. Pour les agriculteurs qui s’engagent dans la « certification maïs », Thomas Joly recommande « d’adapter la précocité des variétés dès ce printemps pour assurer ensuite un maximum de levée des couverts ».