Croissance externe à Lur Berri
En prenant une participation majoritaire dans l'entreprise Labeyrie Fine food, Lur Berri a fait le choix de se positionner sur les marchés « festif-plaisir » qui, paradoxalement, résistent plutôt bien en période de crise.
Fait marquant de l'exercice, le chiffre d'affaires consolidé du groupe Lur Berri s'est accru de 85 %, passant de 610 millions à 1 128 millions d'euros ! Cette spectaculaire progression s'explique en grande partie par la prise de participation majoritaire par la coopérative en janvier de Labeyrie Fine Food (lire zoom ci-contre). L'assemblée générale, le 7 décembre à Aicirits, a donné l'occasion au président Sauveur Urrutiaguer et au directeur général Olivier Gémin de revenir sur cette décision et sur les principaux événements d'importance qui ont jalonné l'exercice.
Dans la filière viande, Arcadie Sud-ouest, « cinquième groupe français multi-viandes », a racheté les Ets Soler à Castelnaudary fin 2011. En foie gras, la perspective du passage en parcs collectifs s'est concrétisée par le dépôt d'un brevet (Armonia) et le lancement de la distribution de cet équipement. En appro-céréales, la Saga Bouet a acheté le site Pourtau à Pouillon (40). En légumes surgelés, Pinguin Lutosa — bien implanté sur le marché européen —, a repris l'activité du breton Cecab. En matière de distribution, Lur Berri est désormais partenaire d'autres opérateurs du Sud-Ouest dans l'entreprise Sud-Ouest Motoculture. Ce rapide — et incomplet — inventaire illustre la diversité accrue du groupe dont les métiers de base restent le végétal et les filières animales.
Progression constante depuis 5 ans, sauf en porc
À l'exception du secteur porcin (- 7,5 %), tous ces secteurs enregistrent depuis 5 ans une augmentation des tonnages. La collecte de mais (avec notamment les 435 000 tonnes et le rendement moyen record de106 qx de la récolte de 2011) a progressé de 68 %. Idem pour l'agrofourniture (+ 58 % en 5 ans), les semences (+ 39 % cette année) et les légumes (+ 8 %, soit 3 200 ha). Les tendances sont assez comparables dans le pôle animal (+ 26 % en palmipèdes tout comme en bovins en 5 ans), même si l'exercice 2011-2012 fait plutôt apparaître une certaine stabilité, voire un léger recul : + 1 % en bovin, - 2 % en ovin, - 2,5 % en porcs, + 0,1 en palmipèdes Ce bilan chiffré n'occulte pas pour autant les difficultés particulières qu'impose la conjoncture aux opérateurs, coopératifs en particulier. La flambée des cours de matières premières, profitable aux céréaliers, pénalise les acheteurs que sont les éleveurs. Dans un tel contexte, il faut « faire le dos rond », commente Olivier Gémin, en matière de fabrication d'aliment pour écrêter les hausses de coût. Par ailleurs, les relations avec les distributeurs font l'objet d'àpres discussions, en raison de marchés tendus, notamment celui des viandes. Ce contexte a d'ailleurs conduit Arcadie Sud-ouest à engager un plan d'action de réduction des charges, lequel prévoit la fermeture de trois sites. Marché tendu aussi pour les magasins de libre-service, d'où la nécessité d'une « réadaptation de l'offre », explique Olivier Gemin qui citait parmi les pistes envisagées la « double enseigne » pour élargir en un même lieu la gamme de produits proposés (ex : M. Bricolage-Gamm vert). De telles orientations s'inscrivent dans une logique de réduction des charges : impératifs auxquels sont aussi confrontés les agriculteurs. Tel était d'ailleurs le sens du propos de Jean-Marie Séronie, directeur général du réseau national de centres de gestion Cerfrance. Invité par les responsables de la coopérative à livrer son analyse sur les actions à mettre en oeuvre dans les exploitations, M. Séronie passait en revue les tendances observées dans divers départements, tant en grandes cultures qu'en élevages. Sensible augmentation de la demande de matières premières, ouverture et dérégulation du commerce, volatilité des prix, pacte écologique, tels sont quelques-uns des éléments de la nouvelle donne. Cet environnement contribue à amplifier les écarts d'efficacité entre les agriculteurs les plus performants et ceux qui le sont moins. « Ce n'est plus forcément en augmentant les charges variables que l'on obtient les meilleurs résultats » observe ainsi M. Séronie. En tout cas, il apparaît « capital » de maîtriser les coûts de production, notamment en élevage allaitant. « Il faut aussi pouvoir résister quand ça va mal et savoir profiter des opportunités ». Bref, pour rester compétitif, l'agriculteur doit s'adapter. Le message n'est pas forcément très nouveau Sauf que désormais, il faut s'adapter très vite et dans tous les domaines : technique, tactique, managérial, stratégique Guy Mimbielle Labeyrie Fine Food
En faisant le choix d'un prise de participation majoritaire (62,9%) chez Labeyrie Fine Food, Lur Berri accroît sa présence sur les marchés «festif-plaisir», explique Olivier Gemin. L'activité repose sur 5 piliers : saumons fumé et autres poissons, foie gras et autres dérivés du canard, blinis et tartinables, crevettes et autres crustacés, traiteur-surgelés.
Le groupement des producteurs de Lur Berri en est le fournisseur exclusif de foie gras (3,2 millions de canards par an).
Labeyrie Fine foods emploie 3814 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 756 millions d'euros(+ 6,7%), dont 60% sur le marcché français, 25% sur le marché briotrannique et 15% sur les autres pays européens.
À l'exception du secteur porcin (- 7,5 %), tous ces secteurs enregistrent depuis 5 ans une augmentation des tonnages. La collecte de mais (avec notamment les 435 000 tonnes et le rendement moyen record de106 qx de la récolte de 2011) a progressé de 68 %. Idem pour l'agrofourniture (+ 58 % en 5 ans), les semences (+ 39 % cette année) et les légumes (+ 8 %, soit 3 200 ha). Les tendances sont assez comparables dans le pôle animal (+ 26 % en palmipèdes tout comme en bovins en 5 ans), même si l'exercice 2011-2012 fait plutôt apparaître une certaine stabilité, voire un léger recul : + 1 % en bovin, - 2 % en ovin, - 2,5 % en porcs, + 0,1 en palmipèdes Ce bilan chiffré n'occulte pas pour autant les difficultés particulières qu'impose la conjoncture aux opérateurs, coopératifs en particulier. La flambée des cours de matières premières, profitable aux céréaliers, pénalise les acheteurs que sont les éleveurs. Dans un tel contexte, il faut « faire le dos rond », commente Olivier Gémin, en matière de fabrication d'aliment pour écrêter les hausses de coût. Par ailleurs, les relations avec les distributeurs font l'objet d'àpres discussions, en raison de marchés tendus, notamment celui des viandes. Ce contexte a d'ailleurs conduit Arcadie Sud-ouest à engager un plan d'action de réduction des charges, lequel prévoit la fermeture de trois sites. Marché tendu aussi pour les magasins de libre-service, d'où la nécessité d'une « réadaptation de l'offre », explique Olivier Gemin qui citait parmi les pistes envisagées la « double enseigne » pour élargir en un même lieu la gamme de produits proposés (ex : M. Bricolage-Gamm vert). De telles orientations s'inscrivent dans une logique de réduction des charges : impératifs auxquels sont aussi confrontés les agriculteurs. Tel était d'ailleurs le sens du propos de Jean-Marie Séronie, directeur général du réseau national de centres de gestion Cerfrance. Invité par les responsables de la coopérative à livrer son analyse sur les actions à mettre en oeuvre dans les exploitations, M. Séronie passait en revue les tendances observées dans divers départements, tant en grandes cultures qu'en élevages. Sensible augmentation de la demande de matières premières, ouverture et dérégulation du commerce, volatilité des prix, pacte écologique, tels sont quelques-uns des éléments de la nouvelle donne. Cet environnement contribue à amplifier les écarts d'efficacité entre les agriculteurs les plus performants et ceux qui le sont moins. « Ce n'est plus forcément en augmentant les charges variables que l'on obtient les meilleurs résultats » observe ainsi M. Séronie. En tout cas, il apparaît « capital » de maîtriser les coûts de production, notamment en élevage allaitant. « Il faut aussi pouvoir résister quand ça va mal et savoir profiter des opportunités ». Bref, pour rester compétitif, l'agriculteur doit s'adapter. Le message n'est pas forcément très nouveau Sauf que désormais, il faut s'adapter très vite et dans tous les domaines : technique, tactique, managérial, stratégique Guy Mimbielle Labeyrie Fine Food
En faisant le choix d'un prise de participation majoritaire (62,9%) chez Labeyrie Fine Food, Lur Berri accroît sa présence sur les marchés «festif-plaisir», explique Olivier Gemin. L'activité repose sur 5 piliers : saumons fumé et autres poissons, foie gras et autres dérivés du canard, blinis et tartinables, crevettes et autres crustacés, traiteur-surgelés.
Le groupement des producteurs de Lur Berri en est le fournisseur exclusif de foie gras (3,2 millions de canards par an).
Labeyrie Fine foods emploie 3814 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 756 millions d'euros(+ 6,7%), dont 60% sur le marcché français, 25% sur le marché briotrannique et 15% sur les autres pays européens.