CUMA : plaidoyer pour le modèle collectif
Le temps d'une semaine, les CUMA d'Aquitaine ont ouvert leurs portes pour dévoiler leur fonctionnement mais aussi des initiatives concrètes pour maîtriser les coûts de production et gérer le temps de travail des agriculteurs.
À Mazerolles, les élus, qui avaient répondu à l'appel de la Fédération départementale des CUMA des Landes, se sont montrés réceptifs aux arguments délivrés par les dirigeants du réseau. © Le Sillon/F. B.
Réunissant plus d'un agriculteur sur deux, les coopératives d'utilisation de matériel agricole (CUMA) participent incontestablement à la compétitivité des exploitations agricoles en Aquitaine. Producteurs, élus et partenaires du monde agricole sont parfaitement conscients de cela. Mais pour se préparer aux enjeux de demain, une piqûre de rappel ne fait pas de mal.
C'est dans cet esprit que les CUMA d'Aquitaine ont ouvert leurs portes, du 12 au 16 novembre derniers. L'opération «la semaine des CUMA en Aquitaine» était orchestrée dans le cadre du mois de l'économie sociale et solidaire. Après un rendez-vous organisé à Gomer, dans les Pyrénées-Atlantiques, c'est la CUMA de Mazerolles, près de Mont-de-Marsan dans les Landes, qui accueillait les visiteurs, le vendredi 16novembre dernier.
Des élus réceptifs
Plusieurs élus du territoire avaient répondu à l'appel, parmi lesquels Geneviève Darrieusecq, présidente de l'agglomération montoise, Robert Cabé et Renaud Lahitète, conseillers généraux, ou encore Maryline Beyris, conseillère régionale, ainsi que des représentants de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). Tous se sont montrés réceptifs aux arguments des dirigeants du réseau. «Nos organisations sont bien identifiées, mais nous voulons faire la démonstration par l'exemple que les CUMA ont de l'avenir et sont en mesure de relever les défis qui se présentent», commente Yvan Alquier, président de la Fédération départementale des CUMA des Landes et vice-président des Fédérations régionale et nationale.
Pour étayer ce raisonnement, les organisateurs avaient fait le choix d'articuler cette matinée autour des interventions de plusieurs responsables de CUMA locales. Leurs témoignages, passionnés et souvent saisissants, ont permis de se rendre compte que le modèle collectif est susceptible de s'adapter à des activités nouvelles et variées. Outre les traditionnels travaux liés aux cultures, de nombreuses CUMA landaises se sont penchées vers d'autres opérations, plus insolites, comme celles liées à la filière mais semence, à la gestion des effluents ou encore à la transformation de produits. Ce dernier sujet attire notamment l'attention, car une réflexion est menée au niveau de la Fédération nationale des CUMA, afin de voir comment profiter des opportunités offertes par les circuits courts et les démarches d'approvisionnement local.
Au cours de cette rencontre, la preuve a été faite que les modèles collectifs constituent une réponse aux problématiques de main-d'oeuvre rencontrées de manière de plus en plus récurrente au sein des exploitations. En ce sens, mais aussi parce qu'elles permettent une maîtrise des charges de mécanisation, les CUMA constituent des outils efficaces pour dynamiser l'installation des jeunes.
Des revendications
«Aujourd'hui, on s'aperçoit que le nombre d'adhérents des CUMA se maintient malgré la baisse des effectifs d'exploitants. Ainsi, le taux de pénétration au sein du milieu agricole augmente régulièrement. Pour autant, il va falloir s'adapter à de nouvelles exigences et être de plus en plus efficaces», commente Yvan Alquier.
Dans ce contexte, le responsable a profité de l'occasion pour faire part des revendications de son réseau. Il a notamment tàché de convaincre les élus présents de l'importance du soutien apporté par leurs collectivités. Dans un contexte de budgets de plus en plus contraints et en pleine période de renégociation de la politique agricole commune pour 2014, une reconduction des soutiens apportés aux structures collectives est demandée (tout comme le renforcement des enveloppes accordées dans le cadre des prêts moyen terme spéciaux).
Fabien Brèthes