Des canards nourris au mais bio
À Nerbis, Gilles Coudroy a décidé de convertir un tiers de ses surfaces cultivées en bio, plus par intérêt pour la démarche que pour des raisons purement économiques.
En zones vulnérables, la préservation de l'eau est d'une impérieuse nécessité. L'agriculture biologique peut être une solution tout indiquée dans ces secteurs. C'est pourquoi en 2009, Pierre Jouglain, conseiller bio de la chambre d'agriculture des Landes, a engagé une démarche auprès des 900 agriculteurs du Sud Adour, pour les inviter à découvrir l'agriculture biologique. « Le Grenelle de l'environnement veut que les surfaces cultivées en bio représentent 6 % de la surface agricole en 2012. Dans cette zone, en 2009, il n'y avait que 1,3 % d'agriculteurs bio. J'ai donc engagé cette démarche de prospection ».
Mais faire évoluer les mentalités n'est pas chose facile, quoi qu'en pensent les textes de loi. À ce jour, seuls seize exploitants se sont convertis, portant la part des terres cultivées en bio à 2 % des surfaces totales. « L'impact de la démarche n'a pas été énorme », reconnaît Pierre Jouglain. Pour autant, les nouveaux convertis ne regrettent pas leur choix. Ils encouragent même leurs collègues à les imiter, à l'instar de Gilles Coudroy, qui a ouvert les portes de son exploitation de Nerbis mardi après-midi. Démarche qualité
C'est suite à une journée de démonstration sur les techniques de désherbage alternatif en 2009 que l'agriculteur s'est intéressé à l'éventualité de travailler ses terres sans désherbants ni chimie. Après deux ans de réflexion, il se lance aujourd'hui dans l'aventure du bio. « Je possède une trentaine d'hectares de mais et de céréales, mais je produis surtout 4.000 canards que j'élève, gave, prépare et vends en direct. Pendant vingt ans, j'ai délaissé les cultures parce que 95 % de mon résultat est fait gràce à la conserve. Aujourd'hui, j'ai décidé de recommencer à m'occuper de mes terres pour diminuer les désherbants et enrayer leur baisse de fertilité. Avec la réintroduction de rotations, le bio devrait m'y aider. »
Les canards gavés ne pouvant pas arborer l'estampille AB (le gavage est interdit en agriculture biologique), Gilles Coudroy n'est pas sûr de pouvoir valoriser sa démarche. « Je ne sais pas si j'y trouverai un intérêt économique, mais la démarche de l'agriculture biologique m'intéresse fortement, explique l'éleveur. Déjà , dès le départ, j'ai souhaité sauvegarder une souche ancienne, croisement entre un canard de Barbarie et une cane commune, ce qui s'est révélé être un argument porteur. Je ne sais pas si l'argument bio changera grand-chose mais, pour moi, il s'agit avant tout d'une démarche qualité ». Pour démarrer, l'agriculteur a converti au bio un tiers de ses surfaces, les plus proches de chez lui pour pouvoir les surveiller quotidiennement. « Le plus important va être de gérer l'herbe. Ce qui m'inquiète un peu, c'est qu'en Chalosse, on peut parfois la regarder pousser pendant dix jours sans pouvoir intervenir »
Malgré tout, l'homme reste confiant et s'équipera prochainement d'une bineuse pour l'aider dans sa tàche. « Aujourd'hui, les matériels sont de plus en plus performants et permettent de détruire le potentiel germinatif des adventices », assure Pierre Jouglain. L'assolement permet également de rompre le cycle des adventices. À cet effet, Gilles Coudroy vient d'implanter sur certaines de ses parcelles une couverture hivernale, mélange d'avoine et de trèfle. Cette association devrait en outre permettre de piéger beaucoup d'azote et de produire une bonne quantité de matières organiques dont pourra profiter la culture suivante.
Cécile Agusti Couverture hivernale
La révision de la directive nitrates de 2009 impose à tous les agriculteurs situés en zones vulnérables d'implanter une couverture hivernale sur leurs sols. Sont considérées comme telles, les cultures d'hiver (blé, triticale), les cultures intermédiaires pièges à nitrates (CIPAN), les repousses de colza, les cultures dérobées et le mulching pour le mais grain. À noter pour le mulching que dans les zones du Sud Adour et des Gaves, l'enfouissement des résidus broyés est facultatif du fait du risque de battance. Dans les terres inondables, l'absence de broyage est tolérée. Enfin dans les sols composés à plus de 25 % d'argile, l'absence de couverture hivernale est autorisée.
Mais faire évoluer les mentalités n'est pas chose facile, quoi qu'en pensent les textes de loi. À ce jour, seuls seize exploitants se sont convertis, portant la part des terres cultivées en bio à 2 % des surfaces totales. « L'impact de la démarche n'a pas été énorme », reconnaît Pierre Jouglain. Pour autant, les nouveaux convertis ne regrettent pas leur choix. Ils encouragent même leurs collègues à les imiter, à l'instar de Gilles Coudroy, qui a ouvert les portes de son exploitation de Nerbis mardi après-midi. Démarche qualité
C'est suite à une journée de démonstration sur les techniques de désherbage alternatif en 2009 que l'agriculteur s'est intéressé à l'éventualité de travailler ses terres sans désherbants ni chimie. Après deux ans de réflexion, il se lance aujourd'hui dans l'aventure du bio. « Je possède une trentaine d'hectares de mais et de céréales, mais je produis surtout 4.000 canards que j'élève, gave, prépare et vends en direct. Pendant vingt ans, j'ai délaissé les cultures parce que 95 % de mon résultat est fait gràce à la conserve. Aujourd'hui, j'ai décidé de recommencer à m'occuper de mes terres pour diminuer les désherbants et enrayer leur baisse de fertilité. Avec la réintroduction de rotations, le bio devrait m'y aider. »
Les canards gavés ne pouvant pas arborer l'estampille AB (le gavage est interdit en agriculture biologique), Gilles Coudroy n'est pas sûr de pouvoir valoriser sa démarche. « Je ne sais pas si j'y trouverai un intérêt économique, mais la démarche de l'agriculture biologique m'intéresse fortement, explique l'éleveur. Déjà , dès le départ, j'ai souhaité sauvegarder une souche ancienne, croisement entre un canard de Barbarie et une cane commune, ce qui s'est révélé être un argument porteur. Je ne sais pas si l'argument bio changera grand-chose mais, pour moi, il s'agit avant tout d'une démarche qualité ». Pour démarrer, l'agriculteur a converti au bio un tiers de ses surfaces, les plus proches de chez lui pour pouvoir les surveiller quotidiennement. « Le plus important va être de gérer l'herbe. Ce qui m'inquiète un peu, c'est qu'en Chalosse, on peut parfois la regarder pousser pendant dix jours sans pouvoir intervenir »
Malgré tout, l'homme reste confiant et s'équipera prochainement d'une bineuse pour l'aider dans sa tàche. « Aujourd'hui, les matériels sont de plus en plus performants et permettent de détruire le potentiel germinatif des adventices », assure Pierre Jouglain. L'assolement permet également de rompre le cycle des adventices. À cet effet, Gilles Coudroy vient d'implanter sur certaines de ses parcelles une couverture hivernale, mélange d'avoine et de trèfle. Cette association devrait en outre permettre de piéger beaucoup d'azote et de produire une bonne quantité de matières organiques dont pourra profiter la culture suivante.
Cécile Agusti Couverture hivernale
La révision de la directive nitrates de 2009 impose à tous les agriculteurs situés en zones vulnérables d'implanter une couverture hivernale sur leurs sols. Sont considérées comme telles, les cultures d'hiver (blé, triticale), les cultures intermédiaires pièges à nitrates (CIPAN), les repousses de colza, les cultures dérobées et le mulching pour le mais grain. À noter pour le mulching que dans les zones du Sud Adour et des Gaves, l'enfouissement des résidus broyés est facultatif du fait du risque de battance. Dans les terres inondables, l'absence de broyage est tolérée. Enfin dans les sols composés à plus de 25 % d'argile, l'absence de couverture hivernale est autorisée.