Des estives à portée de pales
Tandis que troupeaux et bergers ont regagné leurs estives, l'hélicoptère assure le transport du matériel pour les cabanes les plus isolées, gràce aux opérations organisées par l'IPHB.
Les héliportages se répartissent sur trois périodes. Après avoir desservi la montagne basse début juin, l'approvisionnement de la montagne haute se termine en fin de mois. Les opérations de replis sont programmées pour septembre.
Mardi 21 juin, à proximité du lac de Fabrèges, au coeur de la vallée d'Ossau. Autour de l'appareil, le pilote professe ses dernières recommandations. Se tenir accroupi en approche de l'hélicoptère et interdiction totale de contourner l'engin par l'arrière, sous peine de finir en confettis. En descendant, veiller à bien tenir la porte latérale. Une dernière chose : surtout ne pas toucher à ces petites manettes rouges, à l'intérieur de la cabine. Ce sont les commandes d'éjection des portières
Bien que rompus à cet exercice, une quinzaine de bergers transhumants écoute religieusement les instructions. Dans quelques minutes, l'hélicoptère procédera aux ravitaillements de leurs estives de haute montagne. L'Institution patrimoniale du Haut-Béarn (IPHB), reconnue pour ses opérations de soutien au pastoralisme organise, depuis de nombreuses années, l'héliportage de matériel pastoral. Gràce à la société Héli Béarn, basée à Uzein, le matériel de traite, les bidons de lait et autres pierres de sel de quelque soixante-dix bergers arrivent à destination en un temps record.
Au-dessus des sommets, où seules quelques plaques de neige font de la résistance, le temps change à une vitesse inattendue. De dangereux nuages noirs pointent. Il ne faut pas s'attarder. Après quelques rotations, c'est au tour de la famille Guedot, dont l'exploitation est basée à Rébénacq. Cédric prend place à l'intérieur de l'appareil. L'hélicoptère va le déposer sur l'estive, à 2 400 mètres d'altitude, avant de revenir chercher le matériel. Le paquetage du berger
Trois minutes suffisent pour bondir au-dessus des sommets et plonger vers la cabane. L'estive se situe aux alentours du lac d'Artouste. « On peut y accéder par le petit train, mais cela prend plusieurs heures », explique Cédric. L'hélicoptère s'éloigne puis revient un quart d‘heure plus tard, avec sa cargaison. À l'intérieur, les bergers ont disposé des sacs de sel ainsi que des ustensiles indispensables à la vie dans la cabane. « On ne trait pas les brebis à la montagne, précise le jeune éleveur. Toutes celles qui montent sont taries. Les premières arriveront demain et les dernières vers le 10 juillet ». Même s'ils redescendront régulièrement dans la vallée, Cédric et son frère Christophe s'apprêtent à passer l'essentiel de la période estivale avec leurs brebis. « Il s'agit principalement d'un travail de surveillance. Malgré tout, on a besoin d'amener le sel et quelques matériels ». Gràce aux opérations d'héliportage, le transport ne prend seulement que quelques minutes, contre plusieurs heures de marche. « C'est un gain de temps considérable. Surtout dans une période où les travaux de récolte des foins battent leur plein en bas de la vallée. De plus, l'héliportage a permis d'améliorer les conditions de vie dans la cabane ».
De retour sur la zone de décollage, Didier Hervé, le directeur de l'IPHB, confirme le caractère indispensable de cette démarche, « Dans notre secteur, nous avons 150 estives occupées par les bergers. Environ la moitié n'est accessibles qu'à pied ou en hélicoptère. Si l'on n'organise pas de telles opérations pour faciliter le travail, il est à craindre que ces estives restent vides ».L'hélicoptère ou la mule
Les héliportages se répartissent sur trois périodes. Après avoir desservi la montagne basse début juin, l'approvisionnement de la montagne haute se termine en fin de mois. Les opérations de replis sont, quant à elles, programmées pour le milieu du mois de septembre. Elles permettront notamment de descendre les volumineux fromages, fabriqués durant tout l'été. Au total, ce sont près de cent tonnes de matériels et de fromages qui seront transportées par le biais de l'hélicoptère. Pendant la saison, l'IPHB confie également au « muletage du Haut-Béarn » les transports de ravitaillements pour les transhumants qui le souhaitent.
Loin d'être démodées, ces opérations participent au maintien et même à la modernisation du pastoralisme. « Il n'y a qu'à regarder l'àge des bergers réunis aujourd'hui », relève Didier Hervé. En effet, la présence de nombreux jeunes éleveurs témoigne de la vitalité de cette agriculture de montagne. D'ailleurs, l'expérience des frères Guedot est bien représentative de ces jeunes bergers qui n'ont pas hésité à reprendre le flambeau des élevages familiaux. Ainsi, l'hélicoptère devra encore longtemps faire son ballet au-dessus des sommets.Fabien Brèthes
Bien que rompus à cet exercice, une quinzaine de bergers transhumants écoute religieusement les instructions. Dans quelques minutes, l'hélicoptère procédera aux ravitaillements de leurs estives de haute montagne. L'Institution patrimoniale du Haut-Béarn (IPHB), reconnue pour ses opérations de soutien au pastoralisme organise, depuis de nombreuses années, l'héliportage de matériel pastoral. Gràce à la société Héli Béarn, basée à Uzein, le matériel de traite, les bidons de lait et autres pierres de sel de quelque soixante-dix bergers arrivent à destination en un temps record.
Au-dessus des sommets, où seules quelques plaques de neige font de la résistance, le temps change à une vitesse inattendue. De dangereux nuages noirs pointent. Il ne faut pas s'attarder. Après quelques rotations, c'est au tour de la famille Guedot, dont l'exploitation est basée à Rébénacq. Cédric prend place à l'intérieur de l'appareil. L'hélicoptère va le déposer sur l'estive, à 2 400 mètres d'altitude, avant de revenir chercher le matériel. Le paquetage du berger
Trois minutes suffisent pour bondir au-dessus des sommets et plonger vers la cabane. L'estive se situe aux alentours du lac d'Artouste. « On peut y accéder par le petit train, mais cela prend plusieurs heures », explique Cédric. L'hélicoptère s'éloigne puis revient un quart d‘heure plus tard, avec sa cargaison. À l'intérieur, les bergers ont disposé des sacs de sel ainsi que des ustensiles indispensables à la vie dans la cabane. « On ne trait pas les brebis à la montagne, précise le jeune éleveur. Toutes celles qui montent sont taries. Les premières arriveront demain et les dernières vers le 10 juillet ». Même s'ils redescendront régulièrement dans la vallée, Cédric et son frère Christophe s'apprêtent à passer l'essentiel de la période estivale avec leurs brebis. « Il s'agit principalement d'un travail de surveillance. Malgré tout, on a besoin d'amener le sel et quelques matériels ». Gràce aux opérations d'héliportage, le transport ne prend seulement que quelques minutes, contre plusieurs heures de marche. « C'est un gain de temps considérable. Surtout dans une période où les travaux de récolte des foins battent leur plein en bas de la vallée. De plus, l'héliportage a permis d'améliorer les conditions de vie dans la cabane ».
De retour sur la zone de décollage, Didier Hervé, le directeur de l'IPHB, confirme le caractère indispensable de cette démarche, « Dans notre secteur, nous avons 150 estives occupées par les bergers. Environ la moitié n'est accessibles qu'à pied ou en hélicoptère. Si l'on n'organise pas de telles opérations pour faciliter le travail, il est à craindre que ces estives restent vides ».L'hélicoptère ou la mule
Les héliportages se répartissent sur trois périodes. Après avoir desservi la montagne basse début juin, l'approvisionnement de la montagne haute se termine en fin de mois. Les opérations de replis sont, quant à elles, programmées pour le milieu du mois de septembre. Elles permettront notamment de descendre les volumineux fromages, fabriqués durant tout l'été. Au total, ce sont près de cent tonnes de matériels et de fromages qui seront transportées par le biais de l'hélicoptère. Pendant la saison, l'IPHB confie également au « muletage du Haut-Béarn » les transports de ravitaillements pour les transhumants qui le souhaitent.
Loin d'être démodées, ces opérations participent au maintien et même à la modernisation du pastoralisme. « Il n'y a qu'à regarder l'àge des bergers réunis aujourd'hui », relève Didier Hervé. En effet, la présence de nombreux jeunes éleveurs témoigne de la vitalité de cette agriculture de montagne. D'ailleurs, l'expérience des frères Guedot est bien représentative de ces jeunes bergers qui n'ont pas hésité à reprendre le flambeau des élevages familiaux. Ainsi, l'hélicoptère devra encore longtemps faire son ballet au-dessus des sommets.Fabien Brèthes