Des ventes de mais engagés très tôt
Méconnu il y a encore quelques années, le marché à terme constitue aujourd'hui un outil incontournable pour la commercialisation du mais.
Aujourd'hui, la majorité des organismes stockeurs proposent des produits basés sur le circuit commercial du marché à terme. Après deux années particulièrement difficiles et dans un contexte de forte volatilité des cours, les producteurs ont eu tendance à engager très tôt une partie de leur récolte au cours de cette campagne.
Franck Camet-Lassalle, d'Euralis, en témoigne : « On estime que plus de la moitié de la récolte a été vendue avant le 15 septembre, c'est un phénomène nouveau ». Même s'il reste difficile d'évaluer les volumes précis, Cédric Poeydomenge, directeur adjoint de l'AGPM, confirme cette situation, « les quantités engagées sont difficilement vérifiables, mais il semble effectivement que nous nous situons dans ces proportions là auparavant ce phénomène existait surtout sur le marché des céréales à paille ». Ce dernier observe que les producteurs ont engagé des volumes dès que le prix du mais a dépassé leurs objectifs de vente. Ainsi, dès le printemps, certains d'entre eux ont commercialisé une partie de leur récolte autour de 135 à 140 euros par tonne. « Le prix moyen de la campagne sera, par conséquent, différent du prix le plus haut observé », analyse-t-il.
Toutefois, selon lui, ce mode de commercialisation trouve toute sa légitimité dans le contexte actuel, « il faudra juger de la pertinence des choix sur deux ou trois campagnes mais, quoi qu'il en soit, les producteurs ont tout intérêt à alimenter le marché quand les prix montent ». De plus, en commercialisant le mais au-dessus de son coût de revient, cette stratégie permet de garantir la rentabilité de la production. Cependant, un tel fonctionnement oblige les producteurs à connaître avec précision les seuils de rentabilité correspondant à leurs exploitations.
Fabien Brèthes