Dialogue et visites aux “Rencontres à la ferme”
Le samedi 12 septembre, le public est invité à venir dialoguer avec les agriculteurs basques et béarnais dans 12 exploitations dans le cadre des “Rencontres à la ferme” organisées par la FDSEA et les JA des Pyrénées-Atlantiques. «Mieux se connaître pour mieux se comprendre», tel est le slogan de cette opération destinée à instaurer — ou favoriser — le dialogue entre habitants qui partagent le même territoire rural. Un dialogue d’autant plus nécessaire que les besoins de la société et ceux des agriculteurs peuvent paraître antinomiques.
Au fil des dernières décennies, la place et le rôle des agriculteurs dans la société ont profondément changé, puisqu’ils ne représentent plus que 3% de la population. De plus, la campagne, lieu de production agricole, est aujourd’hui considérée avant tout comme un cadre de vie, un paysage. La cohabitation dans les villages avec de nouvelles populations, les préoccupations environnementales, la nécessité de maintenir des terres en état de produire de la nourriture, la reconnaissance de la valeur du métier d’agriculteur sont autant de problématiques auxquelles sont désormais confrontés les agriculteurs.
Face à ces évolutions, les organisations professionnelles multiplient les démarches afin de donner une vision réelle du métier et des pratiques agricoles. Ainsi, depuis plusieurs années, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs organisent une journée de visite et d’échanges dans des exploitations agricoles. Intitulé Rencontres à la ferme, ce rendez-vous est, cette année, fixé au samedi 12 septembre dans douze exploitations du Béarn et du Pays basque.
Vision réaliste du métier d’agriculteur
«La question agricole doit être abordée dans sa globalité et toute sa diversité: culturelle, économique, sociale, éthique…» explique la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques. Et, sur tous ces aspects, «les agriculteurs sont les mieux placés pour apporter leur contribution aux débats de société». Ces “Rencontres à la ferme” sont, précisément, l’occasion pour les agriculteurs des cantons concernés d’expliquer la manière dont ils produisent tout en prenant soin des richesses naturelles. Le message s’adresse à leurs proches voisins: ceux-ci vivent à proximité des exploitations agricoles sans toutefois bien connaître leur fonctionnement, les contraintes et obligations auxquelles les agriculteurs sont confrontés.
D’un côté, les consommateurs souhaitent une alimentation de qualité et saine. De l’autre, les exploitants ont le souci de la maîtrise de leurs coûts de production. Les techniques qu’ils utilisent sont souvent assimilées à des modèles intensifs, perçus négativement par la société. Face à ces incompréhensions, les agriculteurs qui ouvrent les portes de leur exploitation jouent la carte de la transparence: ils permettent de montrer leur ferme de l’intérieur et de tordre le cou aux préjugés.
Les messages qu’ils délivrent s’adressent aussi aux nombreux maires et conseillers départementaux présents à ces visites. Celles-ci sont ainsi l’occasion de rappeler à ces élus de proximité l’importance économique que représente encore l’agriculture en Béarn et Pays basque.
Guy Mimbielle
Les 12 exploitations ouvertes à la visite» L’EARL Bareille (Claude Bareille) à Orriule (canton de Sauveterre): élevage de veaux sous la mère. |