Aller au contenu principal

Directive nitrate: fin du contentieux entre Bruxelles et la France

Confirmée formellement le jeudi 8 décembre par la Commission européenne, la France n’est plus en contentieux quant à l’application de la directive “nitrates”. Les efforts continus du monde agricole ont permis de faire basculer la situation. Pour autant, un deuxième contentieux relatif aux zones vulnérables n’est lui toujours pas réglé.

file-La France a réussi à faire reconnaître la valeur de son modèle agronomique.
La France a réussi à faire reconnaître la valeur de son modèle agronomique.

Dans un communiqué du jeudi 8 décembre, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll salue la décision prise par la Commission européenne de mettre fin au contentieux engagé à l’encontre de la France sur l’application de la directive Nitrates. Pour rappel, la France avait été condamnée le 4 septembre 2014, par la Cour de Justice de l’Union européenne, pour ne pas être parvenue à respecter la directive de 1991, relative aux nitrates et les pollutions d’origine agricole. En «précontentieux» depuis 2010, elle risquait de devoir payer une amende de plus de 20 millions d’euros.

Stéphane Le Foll a tenu à féliciter «l’énorme travail accompli par les agriculteurs et les services de l’État», dans la résolution de cette situation problématique. Les bonnes pratiques, instaurées par bon nombre d’entre eux, comme le stockage de fumier au champ ont donné des résultats concluants. Thierry Coué, président de la FRSEA Bretagne, commente: «Après six ans d’un processus long et pénible, on a réussi à faire reconnaître l’agronomie à la française». Concrètement, il explique qu’il y avait 78 points à régler dans les programmes d’action.

Reconnaissance du modèle français

Par exemple, la Commission européenne reprochait à la France le stockage du fumier au champ. «Il a fallu prouver avec les instituts techniques que le stockage au champ ne faisait pas de fuite dans l’environnement», illustre-t-il. Deux autres points techniques satisfont le syndicat majoritaire: une bande enherbée de cinq mètres permet d’épandre dans les pentes et le stockage du fumier ne nécessitera pas de fumière entre deux bandes.

«La levée de ce premier contentieux relève du Programme d’action nationale (PAN) sur la directive nitrates. On a réussi à faire comprendre à l’Europe que notre modèle agronomique était le système le plus respectueux de l’environnement. La France est un pays varié (plaines, montagnes), il n’est en rien homogène», réagit de son côté Thierry Coué, président de la FRSEA de Bretagne.

En Bretagne justement, la politique voulue par l’Europe a amené les agriculteurs à devoir retarder leurs dates d’épandage. Les cultures de maïs sont essentiellement concernées. Par ces effets, Thierry Coué alerte néanmoins des risques de «télescopage» entre les différentes politiques menées sur l’air et sur l’eau. En effet, la concentration des dates d’épandages posera tôt ou tard la question des impacts sur la qualité de l’air.

La FNSEA demande une vision d’ensemble

Mais «attention à ne pas balader le monde agricole. On demande qu’il y ait une vision d’ensemble et non pas par silo. Parce que ces directives veulent dire des mises aux normes pour nous agriculteurs. Ça a un coût et dans le contexte actuel de crise ce n’est pas possible», analyse le syndicaliste. À l’échelle européenne, huit Etats-membres demeurent toujours en contentieux sur le dossier nitrates.

Si le contentieux engagé avec la France sur le programme d’action nationale relatif à la directive Nitrates est levé, en revanche, «un autre contentieux n’est toujours pas réglé, celui des zones vulnérables. La Commission trouve que la France n’en a pas assez», explique Thierry Coué. Les classements de ces zones sont en cours de discussions et sont censés aboutir à un accord en 2017.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

L'Agenda de votre semaine

Réunion d'informations, sortie culturelle, conférence débat, portes ouvertes : retrouvez tous les événements  organisés…

Un revenu pour ceux qui vous nourrissent !

Quand les plates-formes logistiques et les centres commerciaux auront remplacé nos cultures,
Quand les électrons des…

la surtaxe Trump revient sur le tapis

Les filières alimentaires du bassin de l’Adour demeurent dans l’attente de voir ou non l’application de potentielles surtaxes…

Vendanges : lever les freins à l’insertion et répondre au problème de main-d’œuvre

Pour cette campagne 2024, l’Anefa 64, l’association Transition et la commune de Monein ont uni leurs forces au profit d’un…

AOP Ossau-Iraty : une adaptation aux réalités du territoire

Pour répondre aux défis climatique et économique, et ainsi être mieux en phase avec son temps, le syndicat de défense de l’AOP…

Dans les Landes, la FDSEA et JA sont passés à l’action

Dans la soirée de ce dimanche 17 novembre, la FDSEA des Landes et Jeunes Agriculteurs ont entamé, comme prévu, un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon