Dominique Graciet veut « faciliter la vie des agriculteurs »
Lors de ses voeux, le président Dominique Graciet a évoqué les élections, la conjoncture régionale 2012, la réforme de la PAC et la contestation de l'extension des zones vulnérable.
Concernant la réforme de la politique agricole commune, le président Dominique Graciet souhaite que « les premiers hectares, soit jusqu'à 30 ou 50 hectares exploités, puissent être surprimés ». © Le Sillon
Pour la chambre régionale d'agriculture, la date d'élection sera le 12mars prochain» a expliqué Dominique Graciet, président de la chambre régionale, en présentant ses voeux à la presse le 8 janvier dernier. En effet, dans la foulée des élections au sein de ses cinq chambres départementales — dont les résultats finaux seront proclamés le 6 février —, la chambre régionale d'agriculture tiendra sa session d'installation le 12 mars, avec à la clé l'élection de son nouveau président, des membres de son nouveau bureau et de ceux des différentes sessions. Enfin, le 20 mars ce sera au tour de l'Assemblée permanente des chambres d'Agriculture (APCA) de tenir sa session d'installation à Paris pour constituer, là aussi, son nouveau bureau.
Autre actualité évoquée par le président Graciet ce 8janvier, la conjoncture 2012 dans les grandes filières régionales. Avec comme constat pour la viticulture, «une petite récolte mais un marché qui se reprend et des prix en léger mieux». Pour les grandes cultures, 2012 fut une année «de rêve surtout en situation irriguée» et sur les fruits et légumes, «une année meilleure que la précédente».
2012, année de contraste
Pour ce qui est de l'élevage, le président de la chambre d'agriculture souligne des situations très contrastées. Il note ainsi sur les volailles l'érosion des marges liée au renchérissement de l'énergie, et ce, malgré les efforts d'indexation des prix de reprise sur ceux des aliments. Sur le marché porcin, la situation est, selon lui, intermédiaire tandis que le secteur laitier reste un vrai problème. Toutefois Dominique Graciet pointe un espoir de voir «sur le marché spot une hausse de 15% des prix pour la fin du premier semestre 2013».
Au final, l'élu a souligné que le revenu régional agricole global devait être en 2012 en augmentation d'environ 10% par rapport à celui de 2011, soit une hausse proche de celle enregistrée au niveau national. Autrement dit, l'agriculture régionale est sur une bonne tendance globale. Cela dit, «si l'agriculteur aquitain ne sera pas au chômage en 2013, il ne faut pour autant pas lui compliquer la vie et lui permettre d'investir sur le stockage de la ressource en eau, de contrer l'hémorragie foncière et de consolider les filières».
Sur-primer les premiers hectares
La ferme aquitaine et ses 43.000 exploitations réalisent 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont 3 milliards à l'export. Ainsi, l'Aquitaine a beau être la région «numéro un» au plan national en valeur, elle ne l'est pas sur le plan du revenu moyen régional par agriculteur car ses exploitations sont de petite taille.
Ce point constitue un des enjeux majeurs sur lesquels portent aujourd'hui les discussions concernant l'évolution de la politique agricole commune, dont la réforme est en cours, avec un calendrier qui a déjà pris du retard. «Au regard de la situation des exploitations de polyculture élevage, a expliqué Dominique Graciet, la position sur ce dossier est de demander que les premiers hectares, soit jusqu'à 30 ou 50 hectares exploités, puissent être sur-primés. Et ce, d'environ 1,5».
«Ne pas laisser casser l'élevage»
Quant à l'arrêté d'extension des zones vulnérables, le président de la chambre régionale d'agriculture a fustigé l'État, et notamment le préfet coordinateur de bassin, «resté sourd malgré une opposition unanime et des revendications cohérentes à vouloir imposer son programme renforcé qui conduit à mettre en danger l'élevage des nouvelles zones, mais aussi, celui des anciennes zones» (lire également en page10 de cette édition).
Un programme qui nécessiterait sur la totalité du bassin, un investissement global, toutes zones confondues, de 60 à 100 millions d'euros. «On n'est pas là pour laisser casser l'élevage», tempête Dominique Graciet. Une position d'autant plus cohérente qu'il a été pointé que les pollutions visées n'ont pas uniquement l'élevage pour origine, mais aussi des grandes cultures.
M.-N. C.