Du boeuf pour les Chinois
La consommation de viande bovine en Chine ne peut pas être satisfaite par la seule production nationale. Ce manque est responsable, en partie, de la flambée des prix selon une étude de l'Institut de l'élevage.
Depuis quelques années, la production de viande bovine ne progresse plus, constatent les experts de l'institut de l'élevage dans une étude sur la Chine (Idele-Chine n° 4) publiée en décembre. Loin d'être la viande la plus consommée par les Chinois, elle a pourtant considérablement progressé. Le manque de disponibilités est reconnu par les pouvoirs publics chinois qui font état d'une baisse de 1 % en 2011 par rapport à 2010.
Une production en recul
La production de viande bovine en Chine aurait été en 2011 de 5,55 millions de tonnes croit savoir l'USDA (département de l'agriculture américain). Les autorités chinoises avancent le chiffre de 6,48 millions de tonnes : quoi qu'il en soit, les deux chiffres sont en baisse par rapport à 2010 et pour 2012, l'USDA table sur une poursuite du recul avec 5,54 millions de tonnes produites.
Selon Jean-Marc Chaumet, agroéconomiste au département économie de l'Institut de l'élevage, une des raisons de ce repli est la longueur du cycle de production de la viande bovine. « L'éleveur bovin peut attendre un an à un an et demi avant de toucher un revenu. Ce n'est pas le cas en élevage porcin et avicole, qui sont des activités de cycle court ». En outre, face à la flambée du coût de l'alimentation, le prix payé à l'éleveur ne suffit pas pour générer un revenu intéressant. L'inflation incite aussi de nombreux éleveurs à chercher un travail plus rémunérateur, notamment en ville. « Les salaires y sont plus élevés. Et le surplus d'argent peut être envoyé à la famille qui est restée à la campagne ». Dans ce contexte d'essoufflement de la production, les prix au détail ont flambé en 2012. Un kilogramme de viande bovine coûte deux fois plus qu'un kilogramme de viande porcine : ce prix a triplé depuis 2000.
Face au repli des disponibilités chinoises, les pouvoirs publics se sont tournés vers le marché mondial. Les ouvertures commerciales vers la Chine se font ainsi de plus en plus nombreuses. En 2012, ce devrait être près de 60 000 tonnes de viande bovine qui auront été importées dont près de 30.000 tonnes depuis l'Australie en octobre et novembre. L'Uruguay a aussi pu saisir des opportunités : la Chine se place au septième rang des acheteurs de viande uruguayenne. Le Canada a aussi tiré son épingle du jeu avec 1.700 tonnes équivalent carcasse envoyées vers la Chine, qui a aussi autorisé le Costa Rica à exporter.
Les portes s'ouvrent les unes après les autres. Mais ce n'est pas le cas de nombreux pays. Ainsi, l'Union européenne est toujours bloquée par un embargo ESB (encéphalo spongiforme bovine). Face à cette porte close, la France est sur le point de trouver un accord avec le Japon, connu pour être très exigeant d'un point de vue sanitaire. « Si nous parvenons à exporter vers le Japon, ce sera un argument majeur pour convaincre la Chine de la qualité sanitaire de nos productions », rapporte-t-on notamment au ministère de l'économie, des finances et de l'industrie. Priorité stratégique française
Même analyse chez FranceAgriMer qui parle d'un éventuel « effet tàche d'huile » après l'ouverture du marché japonais. Taiwan et la Corée du sud semblent d'ores et déjà intéressés. Et la Chine reste une priorité dans la stratégie à l'export de la France et pas seulement pour la viande bovine. Ceci dit, les productions françaises correspondent surtout à des marchés de niche (restaurants par exemple). Un des marchés plus communs serait celui des abats dont les Chinois sont friands. Parallèlement à une stratégie commerciale, les pouvoirs publics chinois orientent le budget agricole vers des aides au secteur de l'élevage bovin. Un rapport du centre d'études et de prospective du ministère de l'agriculture sur le commerce international agricole de la Chine mentionne que « dans le cadre du XIIe plan quinquennal (2011-2015), le gouvernement a prévu de nouvelles mesures pour l'agriculture : modernisation des infrastructures agricoles, augmentation du revenu des agriculteurs ». Et les fonds destinés à l'amélioration génétique du cheptel ont été multipliés par trois entre 2010 et 2011, passant de 2,3 millions d'euros à 7,6 millions d'euros, précise M. Chaumet. Pour 2013, le gouvernement chinois devrait poursuivre sa politique de soutien en augmentant encore le budget alloué à l'amélioration génétique du cheptel.
La production de viande bovine en Chine aurait été en 2011 de 5,55 millions de tonnes croit savoir l'USDA (département de l'agriculture américain). Les autorités chinoises avancent le chiffre de 6,48 millions de tonnes : quoi qu'il en soit, les deux chiffres sont en baisse par rapport à 2010 et pour 2012, l'USDA table sur une poursuite du recul avec 5,54 millions de tonnes produites.
Selon Jean-Marc Chaumet, agroéconomiste au département économie de l'Institut de l'élevage, une des raisons de ce repli est la longueur du cycle de production de la viande bovine. « L'éleveur bovin peut attendre un an à un an et demi avant de toucher un revenu. Ce n'est pas le cas en élevage porcin et avicole, qui sont des activités de cycle court ». En outre, face à la flambée du coût de l'alimentation, le prix payé à l'éleveur ne suffit pas pour générer un revenu intéressant. L'inflation incite aussi de nombreux éleveurs à chercher un travail plus rémunérateur, notamment en ville. « Les salaires y sont plus élevés. Et le surplus d'argent peut être envoyé à la famille qui est restée à la campagne ». Dans ce contexte d'essoufflement de la production, les prix au détail ont flambé en 2012. Un kilogramme de viande bovine coûte deux fois plus qu'un kilogramme de viande porcine : ce prix a triplé depuis 2000.
Face au repli des disponibilités chinoises, les pouvoirs publics se sont tournés vers le marché mondial. Les ouvertures commerciales vers la Chine se font ainsi de plus en plus nombreuses. En 2012, ce devrait être près de 60 000 tonnes de viande bovine qui auront été importées dont près de 30.000 tonnes depuis l'Australie en octobre et novembre. L'Uruguay a aussi pu saisir des opportunités : la Chine se place au septième rang des acheteurs de viande uruguayenne. Le Canada a aussi tiré son épingle du jeu avec 1.700 tonnes équivalent carcasse envoyées vers la Chine, qui a aussi autorisé le Costa Rica à exporter.
Les portes s'ouvrent les unes après les autres. Mais ce n'est pas le cas de nombreux pays. Ainsi, l'Union européenne est toujours bloquée par un embargo ESB (encéphalo spongiforme bovine). Face à cette porte close, la France est sur le point de trouver un accord avec le Japon, connu pour être très exigeant d'un point de vue sanitaire. « Si nous parvenons à exporter vers le Japon, ce sera un argument majeur pour convaincre la Chine de la qualité sanitaire de nos productions », rapporte-t-on notamment au ministère de l'économie, des finances et de l'industrie. Priorité stratégique française
Même analyse chez FranceAgriMer qui parle d'un éventuel « effet tàche d'huile » après l'ouverture du marché japonais. Taiwan et la Corée du sud semblent d'ores et déjà intéressés. Et la Chine reste une priorité dans la stratégie à l'export de la France et pas seulement pour la viande bovine. Ceci dit, les productions françaises correspondent surtout à des marchés de niche (restaurants par exemple). Un des marchés plus communs serait celui des abats dont les Chinois sont friands. Parallèlement à une stratégie commerciale, les pouvoirs publics chinois orientent le budget agricole vers des aides au secteur de l'élevage bovin. Un rapport du centre d'études et de prospective du ministère de l'agriculture sur le commerce international agricole de la Chine mentionne que « dans le cadre du XIIe plan quinquennal (2011-2015), le gouvernement a prévu de nouvelles mesures pour l'agriculture : modernisation des infrastructures agricoles, augmentation du revenu des agriculteurs ». Et les fonds destinés à l'amélioration génétique du cheptel ont été multipliés par trois entre 2010 et 2011, passant de 2,3 millions d'euros à 7,6 millions d'euros, précise M. Chaumet. Pour 2013, le gouvernement chinois devrait poursuivre sa politique de soutien en augmentant encore le budget alloué à l'amélioration génétique du cheptel.