Épilogue cruel pour l'abattoir
Très engagés sur ce dossier, les responsables professionnels de l'élevage déplorent la mise en liquidation judiciaire de l'abattoir de l'agglomération paloise. Des solutions vont devoir être trouvées.
Le dénouement est douloureux. La liquidation judiciaire de la société Point Viande, propriétaire de l'abattoir de Lons, a été prononcée, mardi 10 juillet, par le tribunal de commerce de Pau. L'activité devrait être stoppée dès cette fin de semaine. En amont, la décision n'est pas sans conséquence pour la filière bovine du département.
Depuis plusieurs mois, les représentants des éleveurs se sont fortement mobilisés autour de ce dossier. À quatre reprises, ils ont rencontré l'administrateur judiciaire. La dernière entrevue en date s'est déroulée jeudi 5 juin. Alain Cazaux, président de l'interprofession bovine d'Aquitaine et Guy Estrade, vice-président de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques en ont profité pour réitérer les attentes de la profession et creuser la question d'une éventuelle reprise. Les principaux utilisateurs de l'abattoir ainsi que des représentants de la communauté d'agglomérations de Pau étaient conviés à ce rendez-vous. Un manque de volumes
« Le noeud du problème a été clairement identifié, commente Alain Cazaux. L'abattoir était en situation de sous-production très importante ». Alors que le seuil de rentabilité de la structure se situait aux alentours de 12.000 tonnes par an, le volume actuel dépassait péniblement les 5.000 tonnes. Bien loin du point d'équilibre financier donc. D'autant que des investissements de mise aux normes s'imposaient, à très courte échéance. Or, depuis la vente de l'établissement par la ville de Pau en 2006, la gestion relevait totalement d'une société privée. Elle échappait ainsi à la filière, mais aussi aux pouvoirs publics.
Toutefois, les responsables professionnels de l'élevage regrettent que leur proposition de création d'une société d'économie mixte (SEM) n'ait pas trouvé d'écho auprès de la communauté d'agglomérations et de sa présidente. « Nous sommes restés sans réponse », déplore Alain Cazaux.
Aujourd'hui, la décision de fermeture suscite de nombreuses interrogations. « Le monde l'élevage est directement impacté », note le responsable. Dès à présent, la question de la réaffectation des volumes traités sur le site de Lons se pose. Au-delà , c'est toute l'organisation des activités d'abattage du Sud-Ouest qu'il convient de repenser. Là non plus, les professionnels n'entendent pas rester les bras croisés. D'ores et déjà , ils souhaitent engager une véritable réflexion collective autour de ce sujet. « Nous allons tàcher de rencontrer les différents opérateurs du département afin de faire le point ».
Malgré la baisse constatée, de longue date, au niveau des volumes d'animaux abattus, le département des Pyrénées-Atlantiques demeure un important bassin d'élevage. Et même si la grande majorité des ateliers est actuellement orientée vers la production d'animaux maigres, les acteurs qui accompagnent la filière (Interprofession, chambre d'agriculture et syndicats), tàchent d'encourager l'engraissement et la finition des bovins. Cette stratégie, qui répond à la baisse de rentabilité constatée sur les productions traditionnelles, semble déjà porter ses fruits.
L'absence de tout abattoir de taille industrielle dans le bassin de l'Adour sonne comme une aberration. Dans l'état actuel des choses, un seul outil de ce type est recensé dans le grand Sud-Ouest. Il est situé à Castres, dans le Tarn, à plus de trois heures de route du département ! Les structures locales constituent des solutions de repli cohérentes, mais elles affichent des capacités plus modestes. « Dans le bassin de l'Adour aussi, nous devons être en mesure de disposer d'un tel outil », affirme le président de l'Interprofession. Fabien Brèthes
Depuis plusieurs mois, les représentants des éleveurs se sont fortement mobilisés autour de ce dossier. À quatre reprises, ils ont rencontré l'administrateur judiciaire. La dernière entrevue en date s'est déroulée jeudi 5 juin. Alain Cazaux, président de l'interprofession bovine d'Aquitaine et Guy Estrade, vice-président de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques en ont profité pour réitérer les attentes de la profession et creuser la question d'une éventuelle reprise. Les principaux utilisateurs de l'abattoir ainsi que des représentants de la communauté d'agglomérations de Pau étaient conviés à ce rendez-vous. Un manque de volumes
« Le noeud du problème a été clairement identifié, commente Alain Cazaux. L'abattoir était en situation de sous-production très importante ». Alors que le seuil de rentabilité de la structure se situait aux alentours de 12.000 tonnes par an, le volume actuel dépassait péniblement les 5.000 tonnes. Bien loin du point d'équilibre financier donc. D'autant que des investissements de mise aux normes s'imposaient, à très courte échéance. Or, depuis la vente de l'établissement par la ville de Pau en 2006, la gestion relevait totalement d'une société privée. Elle échappait ainsi à la filière, mais aussi aux pouvoirs publics.
Toutefois, les responsables professionnels de l'élevage regrettent que leur proposition de création d'une société d'économie mixte (SEM) n'ait pas trouvé d'écho auprès de la communauté d'agglomérations et de sa présidente. « Nous sommes restés sans réponse », déplore Alain Cazaux.
Aujourd'hui, la décision de fermeture suscite de nombreuses interrogations. « Le monde l'élevage est directement impacté », note le responsable. Dès à présent, la question de la réaffectation des volumes traités sur le site de Lons se pose. Au-delà , c'est toute l'organisation des activités d'abattage du Sud-Ouest qu'il convient de repenser. Là non plus, les professionnels n'entendent pas rester les bras croisés. D'ores et déjà , ils souhaitent engager une véritable réflexion collective autour de ce sujet. « Nous allons tàcher de rencontrer les différents opérateurs du département afin de faire le point ».
Malgré la baisse constatée, de longue date, au niveau des volumes d'animaux abattus, le département des Pyrénées-Atlantiques demeure un important bassin d'élevage. Et même si la grande majorité des ateliers est actuellement orientée vers la production d'animaux maigres, les acteurs qui accompagnent la filière (Interprofession, chambre d'agriculture et syndicats), tàchent d'encourager l'engraissement et la finition des bovins. Cette stratégie, qui répond à la baisse de rentabilité constatée sur les productions traditionnelles, semble déjà porter ses fruits.
L'absence de tout abattoir de taille industrielle dans le bassin de l'Adour sonne comme une aberration. Dans l'état actuel des choses, un seul outil de ce type est recensé dans le grand Sud-Ouest. Il est situé à Castres, dans le Tarn, à plus de trois heures de route du département ! Les structures locales constituent des solutions de repli cohérentes, mais elles affichent des capacités plus modestes. « Dans le bassin de l'Adour aussi, nous devons être en mesure de disposer d'un tel outil », affirme le président de l'Interprofession. Fabien Brèthes