Euralis : fortunes diverses selon les pôles
Mention très bien pour le pôle agricole et les semences Dégradation des résultats pour le pôle alimentaire, telle est l'impression d'ensemble qui résulte de l'analyse des chiffres de l'exercice 2011 présentés lors de l'assemblée générale d'Euralis, ce jeudi 9 février 2012 à Pau. Commentés par le président Christian Pèes et le directeur général Pierre Couderc, le bilan a été l'occasion de revenir sur la flambée des cours des matières premières et les excellents rendements de la collecte de mais avec les incidences heureuses pour les céréaliers mais pénalisantes pour les éleveurs.
Commentés par le président Christian Pèes et le directeur général Pierre Couderc, les chiffres confirment le dynamisme des pôles agricole et semences mais aussi le difficile contexte concurrentiel pour l'activité plats cuisinés/salades de Stalaven. Â
Dans ce contexte qualifié «d'exigeant» par Christain Pèes, la coopérative a poursuivi la réorganisation de ses branches d'activité. Conséquence directe de l'excellent niveau de collecte (de l'ordre de 850.000 tonnes), le chiffres d'affaires du pôle agricole (appro, céréales, magasins) a réalisé un bond de 19% (dont +29% pour le seul secteur des céréales).
En interne, la réorganisation de ce pôle s'est concrétisée par un important travail de réduction des charges. Petite révolution dans le paysage agricole régional, plusieurs OS (dont Euralis, Maisadour et Vivadour) ont décidé de mettre en commun leurs capacités de stockage pour optimiser la collecte et limiter les coûts de logistique. L'économie réalisée est estimée à 4 euros la tonne (soit 20%). À l'attention des autres opérateurs susceptibles d'être intéressés par ce partenariat, M.Couderc rappelle que «la porte reste ouverte à tous».
Autres nouveautés, l'offre de services a été élargie. La nouvelle «boite à outils céréales» comporte diverses formules de rétribution des ventes : en fonction de sa propre situation, l'agriculteur a la possibilité de choisir entre plusieurs options, voire de les combiner pour concilier bon niveau de prix et gestion du risque vis-à -vis de la volatilité des marchés. De plus en plus de coopérateurs (25% cette année) vendent ainsi leur mais avant récolte, voire même avant semis.
Bonnes ventes des semences
L'autre source de satisfaction des deux responsables du groupe coopératif béarnais réside dans l'excellent score des ventes (+9,4%) de semences (tant en mais (+11%) qu'en tournesol (+26%) auprès d'une clientèle élargie. Pierre Couderc rappelait à cet égard la forte progression des parts de marchés dans les pays de l'Est où la coopérative a densifié ses réseaux commerciaux (notamment en Bulgarie, Ukraine et Russie).
Ce débouché - qui représente désormais le tiers des ventes de semences d'Euralis - nécessite toutefois certaines précautions spécifiques. M.Couderc rappelait ainsi que ces ventes s'effectuent auprès de distributeurs (et non pas directement auprès d'agriculteurs) et qu'une politique clients sélective a été mise en oeuvre afin de se prémunir contre le risque (bien réel) d'impayés.
Restructuration au pôle alimentaire
Troisième volet de l'activité d'Euralis, le pôle alimentaire englobe depuis octobre 2010 le secteur du foie gras (avec notamment les marques Montfort et Rougié) et la branche traiteur. Ce pôle affiche certes un résultat en légère progression (+2,7%) mais la branche plats cuisinés/salades de la filiale bretonne Stalaven est confrontée à une rude concurrence et un contexte de consommation peu favorable. D'où l'annonce d'un plan de restructuration. Cette restructuration ne concerne nullement l'activité foie gras, ni la région Sud-Ouest.
Plan de sauvegarde de l'emploi
Le plan qui vient d'être présenté aux délégués du personnel impacte en effet des sites de production en Bretagne et dans la région Nord. Est ainsi envisagée la fermeture des plates-formes logistiques de Pont-Sainte-Marie et de La Tour du Pin. La télévente de la BU Jean Stalaven sur ces sites ainsi que celle de Perpezac-Le-Noir seraient regroupées sur Thiais, les Essarts et Yffiniac. Les productions des sites de Roye (80) seraient rapatriées sur l'usine de Dunkerque et de Chateaurenard (45).
«L'ensemble conduirait à la suppression nette de 110 postes et au transfert de 36 postes. 50 postes seraient proposés au reclassement interne». Par ailleurs, un investissement de 7millions d'euros serait réalisé sur le site d'Yffiniac pour accueillir les productions des sites de Saint-Agathon et de Saint-Brieuc «Pour accompagner ces évolutions, nous prévoyons la mise en oeuvre d'un plan de sauvegarde de l'emploi mettant l'accent sur les dispositifs qui favorisent le reclassement et la formation» ajoute M. Couderc.
Renforcement en Asie
Concernant l'activité foie gras le groupe affiche des ambitions à l'international avec un renforcement des équipes en Amérique du Nord et en Asie, en particulier en Chine où un projet de production et d'abattage d'un million de canards est engagé à destination de la restauration locale aux perspectives prometteuses en raison de l'ouverture de nombreux hôtels de luxe
Au final, toutes activités confondues, Euralis affiche une hausse de 10,6% de son chiffre d'affaires et réaffirme sa volonté de poursuivre sa politique de désendettement.
Guy MimbielleChiffres clés de 2011En 2011, le chiffres d'affaires du groupe Euralis s'établit à 1,326milliard d'euros soit une progression (à périmètre comparable) de + 10,6 %.
Le résultat d'exploitation progresse quant à lui de 17,7%, passant de 19,9millions d'euros en 2010 à 23,4 en 2011.
Le résultat net est également en forte hausse : il était de 6,7millions d'euros en 2010. Il se chiffre cette année à 8,4millions d'euros, soit une augmentation de 25,3%.
Autre chiffre-clé, le ratio dettes/fonds propres passe de 1,20 à 0,92. Cette réduction confirme la politique de désendettement mise en oeuvre depuis deux ans. Cet endettement qui était de 279millions d'euros en 2009 a été ramené à 209 aujourd'hui.
Le résultat d'exploitation progresse quant à lui de 17,7%, passant de 19,9millions d'euros en 2010 à 23,4 en 2011.
Le résultat net est également en forte hausse : il était de 6,7millions d'euros en 2010. Il se chiffre cette année à 8,4millions d'euros, soit une augmentation de 25,3%.
Autre chiffre-clé, le ratio dettes/fonds propres passe de 1,20 à 0,92. Cette réduction confirme la politique de désendettement mise en oeuvre depuis deux ans. Cet endettement qui était de 279millions d'euros en 2009 a été ramené à 209 aujourd'hui.