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Euralis garde des bases solides

Désendettement, investissement et nouvelle gouvernance marquent la stratégie du groupe qui affiche sa volonté de proximité avec ses adhérents. Dans un marché chaotique, Euralis redresse la barre avec un résultat net en progression de 12 millions d'euros.

file-Christian Pèes, président du groupe Euralis, François Thabuis, président des Jeunes Agriculteurs, et Laurent Jubert, ancien directeur général de Champagne céréales, ont débattu de la gouvernance dans les coopératives. © Le Sillon
Christian Pèes, président du groupe Euralis, François Thabuis, président des Jeunes Agriculteurs, et Laurent Jubert, ancien directeur général de Champagne céréales, ont débattu de la gouvernance dans les coopératives. © Le Sillon
Réuni le mercredi 12 février à  Pau en assemblée générale, le groupe Euralis a présenté les résultats de son exercice 2012-2013 et dévoilé les axes de développement qui devraient lui permettre d'atteindre les deux milliards d'euros de chiffre d'affaires à  l'horizon 2020. Le président Christian Pèes et le directeur Pierre Couderc voient dans l'évolution positive du chiffre d'affaires le fruit de la stratégie mise en oeuvre autour du «projet agricole». Deux maîtres mots accompagnent cette stratégie: désendettement et investissement. Le groupe aura réduit sa dette de 80 millions d'euros en 4 ans et il envisage d'accroître ses investissements de 38 millions d'euros (+40%) durant l'exercice en cours. Cette politique offensive intervient au terme d'une année qui aura fortement impacté les activités agricoles et la consommation. Dans ce contexte, le groupe garde néanmoins l'ambition «d'oser l'excellence et l'international», assure le président Pèes. Et selon lui, la charte mais du Sud-Ouest ou le développement de la production de foie gras témoignent de la possibilité de concilier exigences de qualité et garantie de qualité. Le chiffre d'affaires réalisé par Euralis à  l'export continue ainsi de progresser et atteint désormais 28%. Quatre pôles et quatre territoires Cette progression globale n'occulte pas pour autant des évolutions différentes selon les branches d'activités. Pierre Couderc mentionnait ainsi la progression du pôle agricole (622 millions d'euros contre 605 l'année précédente). Ce pôle regroupe les productions végétales: 954.000 tonnes de céréales collectées et 1,34 million de tonnes commercialisées. À noter la poursuite du processus de mutualisation de la collecte avec les autres opérateurs de la région. L'élevage est aussi partie intégrante de ce premier pôle: Christian Pèes revenait sur le récent rapprochement opéré avec la Celpa ainsi que le renforcement du partenariat avec Sanders. Ces initiatives confirment «le renforcement d'Euralis dans l'élevage», constate le président. Accompagnement et progrès Concernant la distribution (libres-services agricoles), il mentionnait la vente, via le réseau Point vert, de produits alimentaires (fromages, glaces, volailles charcuteries) élaborés par quelque 300 coopérateurs. 500 références figurent ainsi au rayon «Table des producteurs» de ces enseignes, preuve que la coopération peut aussi être très présente et active dans les circuits courts. Cette action a permis d'accroître (+7%) le chiffre d'affaires des magasins. Elle est aussi une illustration du type d'«accompagnement personnalisé» qui est proposé aux adhérents, au travers des «contrats de progrès». Cet accompagnement prend en compte à  la fois l'exploitation dans sa globalité et la diversité des territoires du Sud-Ouest, qui demeurent le coeur d'activité d'Euralis. Du piémont pyrénéen jusqu'à  Toulouse et Bordeaux, en passant par le secteur Adour-Leyre, chacun de ces quatre territoires dispose désormais d'une gouvernance spécifique. Ce nouvel échelon intermédiaire entre l'adhérent et le conseil d'administration est destiné à  répondre au mieux aux attentes des coopérateurs, affirment de concert MM.Pèes et Couderc. Les semences toujours en pointe Autre pôle en fort développement, le secteur des semences affiche un chiffre d'affaires en progression (+13%) dont 20% pour le mais et 30% pour le tournesol. Le directeur général justifie cette hausse par des gains de parts de marchés. Pour ce faire, les moyens commerciaux ont été renforcés (recrutement de 55 collaborateurs supplémentaires). Un effort important est consenti en matière de recherche et développement (+15% de budget). La production dans le Sud-Ouest et en Ukraine a été accrue (+3000 hectares). 9 millions d'euros sont de plus prévus sur l'exercice 2013-2014 pour augmenter la capacité industrielle des sites semenciers. Au chapitre des nouveautés, M. Couderc citait enfin les prometteuses performances des variétés de «dentés tropicaux» sur le créneau des mais semi-précoces. Concernant le pôle alimentaire, on se souvient des difficultés qu'avait connu par le passé le secteur, notamment de l'activité traiteur. Le contexte reste encore difficile et le chiffre d'affaires enregistre un recul de 6%. Toutefois, la restructuration opérée porte ses fruits: la filiale Jean Stalaven renoue avec la croissance avec une hausse du chiffre d'affaires de 4%. Idem pour Qualité traiteur. Du nouveau pour Montfort Quant au foie gras, Rougié enregistre une hausse de ses ventes de 2,8% avec la poursuite du fort développement des ventes sur le marché asiatique: +36% en deux ans. Sur ce point, Christian Pèes réaffirmait — une nouvelle fois! — que la mise en place d'une filière de production de 500.000 canards en Chine (dont 300.000 à  brève échéance) a pour seul objectif d'approvisionner le marché de la restauration de luxe entre Shanghai et Pékin. Saisir cette opportunité constitue aussi un moyen de promouvoir le foie gras et de défendre cette production désormais prise pour cible par certains groupes de pression, au nom du bien-être animal. Face aux opposants au gavage, la filière doit plus que jamais «rester unie», insiste le président d'Euralis. Pierre Couderc présentait quant à  lui le nouveau positionnement commercial de la marque Montfort avec la déclinaison de quatre produits différents pour répondre aux demandes distinctes des consommateurs en matière de goût et de texture. Il confirmait aussi le développement d'une filière de produits de la mer, en l'occurrence du homard bleu — «toute la pêche a été vendue» —, et du Canadien pour le marché américain Les priorités et le reste Enfin, quatrième et dernier pôle du groupe, les participations et le développement. Sa mission est d'aider les adhérents à  diversifier leur production. Illustration parmi d'autres, la création de la filiale commune de nutrition animale entre Sanders et Fipso vise à  mieux valoriser la production locale de céréales. Quels que soient les secteurs d'activité, toutes les stratégies mises en oeuvre s'inscrivent dans la volonté de «favoriser le dynamisme de l'agriculture du Sud-Ouest, construire des marques fortes et durables et investir dans des marchés en forte croissance» résument les deux dirigeants. Ces choix supposent que d'autres secteurs ont été «dé-priorisés» voire abandonnés: Pierre Couderc citait par exemple une activité de découpe-distribution de viande. Mais, après une décennie (2000-2010) de forte croissance externe, le groupe ne s'interdit pas de réaliser des opérations ciblées, en cohérence avec les métiers actuels du groupe. Cette assemblée générale 2014 était ainsi l'occasion d'acter définitivement la fusion avec les coopératives d'Oloron et de Toulouse (Coopeval). Guy Mimbielle 1,54 milliard de chiffre d'affairesLe groupe Euralis compte 12.000 adhérents et 5.105 salariés. Le chiffre d'affaires s'établit à  1,54milliard d'euros pour un résultat d'exploitation de 15millions d'euros et un résultat net de 12 millions. Le pôle agricole a commercialisé 1,35million de tonnes de céréales, dont 60% à  l'export. Le pôle semences a enregistré une progression de ses ventes de +20% en mais et de +30% en tournesol. Les activités foie gras et traiteur représentent un chiffre de 486 millions d'euros et emploient 2680 salariés. Le pôle participations et développement a réalisé 105 millions de chiffres d'affaires et emploie 140 salariés.
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