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Fin de la guerre du boeuf aux hormones

Le Parlement européen a tranché. Les États-Unis et le Canada ne seront plus en guerre avec l'Union européenne à  cause du boeuf aux hormones. Mais la solution trouvée – maintien de l'interdiction du boeuf aux hormones contre augmentation du quota d'importation d'une viande de haute qualité - ne plaît pas forcément à  tout le monde.

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Pendant plus de 20 ans, un conflit a opposé l'Union européenne contre les États-Unis et le Canada dans l'affaire dite du «boeuf aux hormones». Fin de la guerre, donc, suite à  l'approbation le 14 mars du Parlement européen qui a adopté à  une très large majorité (650 voix) un accord permettant à  l'UE de maintenir l'interdiction d'importer des boeufs traités aux hormones en échange de l'augmentation des quotas d'importation de viande bovine de «haute qualité» en provenance des États-Unis et du Canada qui passeront de 21.000 tonnes à  48.200 tonnes à  partir d'août 2012. Guerre commerciale Ce conflit, très médiatisé, a débuté en 1988 suite à  l'interdiction de l'Union européenne d'importer de la viande issue d'animaux élevés avec des hormones de croissance. En retour, le Canada et les États-Unis avaient imposé en 1999 des sanctions douanières à  de nombreux produits européens avec en ligne de mire le roquefort, le foie gras, la moutarde, le chocolat, etc. Ces sanctions, d'un montant annuel de 116,8 millions de dollars américains et 11,3 millions de dollars canadiens, avaient été approuvées par l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ce qui avait provoqué en France de vives réactions comme le démantèlement du Mac Donald's de Millau en 1999. Monnaie d'échange Une première phase de résolution du conflit avait été entamée en 2009, permettant à  un contingent de 21 500 tonnes de viandes bovines de haute qualité d'être ouvert en échange d'une diminution des sanctions douanières. Pour cette deuxième partie de négociation, les deux pays d'Amérique du Nord ont accepté de lever entièrement les sanctions douanières contre les pays européens en échange de cette augmentation de quota. La Fédération nationale bovine (FNB) a promptement réagi à  cette annonce. Dans un communiqué du 14mars, elle accuse le Parlement de «sacrifier la viande bovine européenne» qui sert de «monnaie d'échange à  des tractations commerciales». «Certes, les attentes des consommateurs semblent préservées en façade, avec le maintien de la position d'interdiction de viandes aux hormones sur le marché européen. Mais à  quel prix!», ajoute la FNB. D'autres conflits Selon le syndicat, l'augmentation du contingent de viandes bovines en provenance d'Amérique du Nord ne fera qu'empirer la situation des éleveurs qui «sont déjà  en situation de crise». D'autant plus que d'autres conflits transatlantiques demeurent. Comme l'embargo des États-Unis, qui, depuis la crise de la vache folle n'importe plus de viande bovine européenne. Mais des discussions seraient en cours, selon une source européenne. Par ailleurs, les États-Unis ont fait savoir à  l'UE que pour utiliser pleinement ce contingent tarifaire autonome, l'usage de l'acide lactique pour la décontamination bactérienne des carcasses et des découpes de viande de boeuf devrait être autorisé. Une question qui sera débattue dans les prochains mois par les experts des États membres au sein du comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale.
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