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Formation porcine : totale réussite

La formation d'ouvrier porcin spécialisé, mise en place par l'interprofession il y a trois mois, est une totale réussite tant pour les organisateurs que les stagiaires. Les emplois promis sont au rendez-vous.

Ils étaient pourtant inquiets à  la base de leur projet de formation les responsables de l'interprofession porcine (INPAQ). Un manque de main-d'oeuvre flagrant mais personne qui ne tapait à  la porte, une formation mise en place mais un sérieux doute quant à  l'image de l'ouvrier spécialisé en élevage porcin au sein des demandeurs d'emploi, tout cela était pour le moins très peu rassurant. Certains se posaient même la question : « on se demande si les gens veulent travailler ? ». C'est du moins ce que constatait quelque peu amèrement Michel Courades, président de l'INPAQ Emploi, en mars dernier avant le lancement de l'opération.
Satisfecit généralAujourd'hui, la filière est rassurée et peut entrevoir l'avenir plus sereinement à  l'issue de cette première session délivrée à  la Maison des formations à  Arzacq. Tous les participants ont, ou vont avoir en fin de semaine, un emploi en poche. C'est véritablement un satisfecit général en période de crise.
Les recettes du succès sont le fruit d'un travail mûrement réfléchi.
En premier lieu, la filière porcine a besoin de bras. « Nous recherchons avant tout des personnes motivées, insiste Pierre Moureu, président de l'INPIG, nos élevages sont en pleine mutation, de plus en plus spécialisés et il nous faut un accompagnement ».
Le conseil régional a répondu présent en mettant sur la table quelque 30 000 €. « Nous avons ajouté 12 000 €, précisaient les responsables professionnels, afin de participer au transport et à  la nourriture ». Une formation gratuite sans préoccupation d'ordre matériel permettant de se consacrer uniquement à  l'étude, tel est l'une des clefs de la réussite. « Nous ne voulions pas que des chômeurs en fin de droit soient écartés du dispositif et nous souhaitions surtout montrer que la production porcine constitue une bonne perspective d'insertion », ajoutent Pierre Moureu et Michel Courades. C'est pourquoi, deuxième clef de réussite, l'implication des professionnels a été totale. Pour la filière, la formation visait à  répondre à  une situation d'urgence. Gràce à  la collaboration du CFFPA et des deux formateurs Michel Duquesnoy et Perrine Fouquet, les dix candidats inscrits ont reçu une formation sur exploitation de trois puis de quatre semaines en alternance avec les cours. « Ils ont assimilé les premières bases sous forme d'unités de valeur », témoignent les formateurs. Pour la plupart d'entre eux, ils sont embauchés en contrat professionnel : « cela leur permet de continuer à  se perfectionner et, d'ouvrier spécialisé, de passer à  un BEP voire à  un brevet de technicien. L'enseignement qu'ils ont reçu est un véritable passeport de formation ».
De l'image d'Épinal à  la réalitéLa moyenne d'àge de ces stagiaires est de 35 ans : pour chacun d'eux, la réussite est au rendez-vous à  l'image du doyen de la promotion (49 ans) Michel Barrère : « nous avons tout découvert sur place. Hormis l'une d'entre nous qui avait un diplôme agricole, nous n'avions aucune connaissance du milieu de l'élevage. Une jeune fille est même serveuse de formation ».
La découverte fut donc totale. « L'image d'Épinal que l'on se fait d'une porcherie est bien loin de la réalité » : un élevage porcin est en effet une entreprise de haute technicité exigeant des compétences particulières.
Tout comme les stagiaires : les responsables de la filière sont pleinement satisfaits de la formule. « Cette formation, annonce Pierre Moureu, sera donc reconduite. Au rythme de 10 personnes par an, on pourra fournir des emplois et renforcer la compétitivité et la qualité de nos élevages ». Certes les porteurs de nouveaux projets ne sont pas légion dans la filière porcine, mais les débouchés pour les demandeurs d'emplois existent car de nombreux éleveurs veulent aller de l'avant.
Philippe Delvallée
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