Gavage : une mise aux normes loin d'être bouclée
Le dossier de la mise aux normes des ateliers de gavage est loin d'être bouclé. Les producteurs peuvent encore bénéficier de financements pour réaliser leurs investissements, mais le temps presse.
À Bédeille, Sébastien Diaz, du GAEC Jougla, a ouvert les portes de sa salle de gavage, équipée depuis l'an dernier de logements PalmiStar, commercialisés par Élevage Service, filiale du groupe Maisadour. © Le Sillon
Mardi 19 février dernier, la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques organisait une journée portes ouvertes dans trois ateliers de gavage du département, équipés de cages collectives. Une façon de remettre une couche sur ce dossier éminemment important pour la filière. Il ne faut pas oublier qu'au 31 décembre 2015, toutes les installations de gavage devront avoir été mises aux normes. Si une grande frange des producteurs a déjà franchi le cap, il est clair que du chemin reste encore à faire.
Dans la continuité des rendez-vous précédents, l'idée de cette opération était de permettre aux visiteurs de se faire une idée très précise du fonctionnement de ces nouveaux équipements. Ces aperçus, en condition réelle de production, sont précieux pour les producteurs qui envisagent un achat prochain. Un moyen aussi de démystifier cette problématique.
Des témoignages rassurants
En effet, les logements collectifs n'en sont plus au stade expérimental. Voilà désormais plusieurs mois, voire plusieurs années, que de nombreux gaveurs les utilisent en routine. Partout, les discours se rejoignent. Le passage à ce mode de logement n'a pas causé de bouleversement majeur. D'autres aspects font également consensus, comme la réduction de la pénibilité du travail. Bref, on est loin des inquiétudes entendues il y a quelques années. Certains gaveurs vont jusqu'à dire que la mise aux normes leur a été profitable.
Sur le plan des performances techniques et du temps de travail, les témoignages, bien que plus contrastés, sont eux aussi généralement positifs. Pour adoucir leurs investissements, les producteurs peuvent bénéficier de dispositifs d'accompagnement. C'est le cas notamment du programme régional AREA PMBE. Les financements peuvent concerner le logement des animaux donc (lors de créations ou d'extensions de salles), mais aussi la gestion des effluents ou encore des mesures de biosécurité. Attention, ce programme se termine fin 2013 et les dossiers doivent être déposés pour le 30 juin. Il n'y a donc pas de temps à perdre.
Autre dispositif, les aides nationales attribuées par FranceAgriMer. Après deux années d'octroi, une enveloppe a été de nouveau attribuée en 2013. Son montant reste toutefois très inférieur aux précédentes, avec seulement 500.000 euros pour l'ensemble de la campagne. Le taux d'aide est passé quant à lui de 40 % à 30 %. « La profession reste très mobilisée pour que cette enveloppe soit abondée », explique Marie-Pierre Pé, animatrice de l'interprofession (Cifog). En 2011 et 2012, ces subventions ont accompagné la mise en place de 250.000 places de logement collectif.
Fabien Brèthes