Glyphosate : feu vert pour cinq ans de plus
Après des mois d’attente et de négociations, les États membres de l’UE ont finalement adopté, à la majorité qualifiée, la proposition de la Commission européenne de renouveler pour 5 ans l’autorisation de mise sur le marché communautaire du glyphosate, lors d’un vote en comité d’appel le 27 novembre.
Dix-huit pays ont voté en faveur de la proposition de l’exécutif européen, 9 contre (dont la France et l’Italie) et un seul s’est abstenu (le Portugal). L’Allemagne (de même que la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie) est passée de l’abstention, lors du premier vote, à une position favorable ce qui a fait basculer la majorité.
La Commission européenne va, maintenant, adopter le nouveau règlement qui s’appliquera à partir du 16 décembre. «Le vote d’aujourd’hui montre que lorsque nous le voulons, nous sommes capables d’accepter et de partager notre responsabilité collective dans la prise de décision», s’est félicité le commissaire européen à la santé Vytenis Andriukaitis qui avait prévenu que si aucune majorité claire ne se dégageait, l’autorisation du glyphosate ne serait pas renouvelée.
Dans un communiqué daté du 27 novembre, la FNSEA a pris acte de «ce compromis de 5 ans qui n’a été possible que grâce au pragmatisme d’un grand nombre d’États membres européens», déplorant que la France ait «choisi de faire bande à part». Son de cloche radicalement opposé pour Générations Futures, Foodwatch et la Ligue contre le cancer, qui se disent «scandalisées».
Éviter les impasses techniques
«La Commission européenne balaie le principe de précaution et la santé du revers de la main», dénoncent les trois ONG dans un communiqué commun. Dans ce texte, elles «se félicitent que la France ait maintenu son opposition au renouvellement de cinq ans» et appellent le gouvernement français à «mener le pays vers une sortie du glyphosate, en accompagnant les agriculteurs, comme il s’y est engagé, et ce indépendamment du verdict» européen, disent-elles.
Quand à la FNSEA, elle rappelle que «le temps politique reste en décalage avec le temps de la recherche scientifique». L’organisation agricole, qui œuvre pour qu’«aucun agriculteur ne se retrouve devant une impasse technique», a donc redit «sa volonté de trouver des solutions et non des interdictions brutales».
Pour illustrer cette volonté, le syndicat a remis en avant le contrat de solution signée avec 40 organisations agricoles et de recherche (en savoir plus >>), visant à réduire les impacts et les utilisations des produits phytosanitaires. La FNSEA a invité Stéphane Travert le 27 novembre sur la plateforme d’innovation TerraLab, ex-Ferme 112 dans la Marne, pour lui présenter «les techniques et les pratiques qui font l’objet d’expérimentation et qui permettent d’envisager cette trajectoire de progrès», explique-t-elle dans son communiqué.