Grandes cultures : des récoltes européennes en baisse
La chaleur et la sécheresse qui ont frappé plusieurs pays européens devraient affecter la collecte céréalière de l’Union européenne en 2017-2018, en particulier d’orge.
Avec les vagues de chaleur et la sécheresse qui ont frappé plusieurs régions de l’UE depuis le printemps, la production céréalière européenne devrait être légèrement inférieure à la moyenne en 2017-2018 pour la deuxième année consécutive, ralentissant les exportations et réduisant les stocks, résume la Commission européenne dans ses perspectives à court terme pour l’été 2017 pour le secteur des grandes cultures. Les approvisionnements mondiaux devraient être suffisants et les prix ne devraient pas augmenter considérablement.
Céréales : au-dessous des 300 Mt
Avec 56,2 millions d’hectares de céréales, la superficie européenne totale est inférieure de 1,3% à la précédente campagne (-2,3% par rapport à la moyenne des cinq dernières années). Et les rendements des cultures d’hiver comme de printemps sont inférieurs à la moyenne, légèrement pour le blé, le triticale et l’avoine (-1 à -2%) et plus fortement pour le blé dur (-6%), l’orge (-8%) et le seigle (-11%). Les rendements semblent particulièrement faibles en Espagne, où une sécheresse importante et un temps chaud et sec ont considérablement affecté le développement des cultures.
Constat comparable dans le nord-ouest de la France et en Belgique, où la combinaison d’un mois de mai sec et d’un mois de juin chaud a entraîné des conditions défavorables pour la plupart des cultures d’hiver et de printemps. Les Pays-Bas, l’Allemagne, le nord de l’Italie et l’Europe centrale ont également été touchés par une forte vague de chaleur.
La production céréalière totale de l’UE devrait donc être inférieure à 300 millions de tonnes pour la deuxième année consécutive avec 298 Mt (+1,2% par rapport à 2016-2017). La production de blé tendre s’établirait à 139 Mt (+3%). Celle de blé dur à 8,8 Mt, légèrement au-dessous de la récolte exceptionnelle de l’année dernière (-4%). La production d’orge devrait, elle, atteindre son niveau le plus bas depuis 2012-2013, à 57 Mt (-4% sur un an).
Pour le maïs, le degré d’incertitude reste important, mais la réduction des superficies laisse déjà penser que la récolte se situera autour de 60 Mt, pour la troisième année consécutive, contre 65 Mt les années précédentes.
Oléoprotéagineux en hausse
Pour les oléagineux, les superficies semées atteignent un record de près de 11,9 Mha. Les surfaces de colza retrouvent leur niveau de 2011-2012 (+3% par rapport à l’année précédente). Cette augmentation est particulièrement marquée en République tchèque (+4%), dans les pays baltes (+34%), en Hongrie (+10%), en Pologne (+7%) et en Roumanie (+18%). À l’inverse, les surfaces reculent en Allemagne (-3%), au Royaume-Uni (-5%) et en France (-6%). La récolte 2017-2018 devrait être plus élevée que les deux années précédentes, à environ 33 Mt (+8% sur un an et +6% par rapport à la moyenne quinquennale). La récolte de colza devrait atteindre près de 22 Mt (+10%).
Les surfaces de protéagineux se stabilisent au niveau relativement élevé de 2016-2017 (1,8 Mha), portées par un cadre politique favorable. En termes de production, les rendements devant être meilleurs qu’en 2016/2017, une nouvelle hausse à 4,9 Mt (un niveau sans précédent depuis 1999) est attendue. Seulement, soulignent les services de la direction générale de l’agriculture de Bruxelles, il est difficile de mesurer l’impact qu’aura à l’avenir la décision d’interdire l’usage des produits phytosanitaires sur les surfaces d’intérêt écologique.