Gros plan sur l'élevage ibérique
La Société de nutrition animale pyrénéenne (Sonap) a évoqué avec les producteurs les questions techniques tant vétérinaires que sanitaires : elle a aussi fait état de la situation du marché espagnol.
C'est désormais une tradition : éleveurs, techniciens de coopératives ou des différentes filières d'élevage se retrouvent à Arzacq, siège de la Société de nutrition animale pyrénéenne (Sonap). L'occasion de visiter le site « comportant une ligne de production monogastrique et une autre dédiée aux ruminants » comme le précisaient Dominique Luro et Didier Audonnet, responsables techniques, de même que Bruno Dupouy. Afin de coller au mieux à la demande de sa
clientèle, « nous travaillons à la carte, expliquent-ils. Outre le dosage des matières premières, des acides aminés, nous mélangeons, nous pesons et nous ensachons ». Cette visite de l'entreprise (photo cicontre) constituait le point d'orgue de ces journées d'information sur les avancées techniques en matière d'alimentation animale. Le modèle espagnol
La journée porcine (vendredi 15 janvier) mettait ainsi l'accent sur l'évolution du marché ibérique. Jesàºs E. Lumbreras, vétérinaire ITG Ganadero (groupe Anibio) faisait ainsi observer une augmentation constante du nombre de porcs produits depuis 10 ans avec une stabilisation en 2008 et 2009 du fait de la crise. La production espagnole est ainsi estimée à 26 millions de porcs en 2009 dont 10 en engraissement et 2,5 millions de truies à la reproduction. L'Espagne occupe ainsi le deuxième rang européen derrière l'Allemagne et devant la France. Paradoxalement, les régions avec le nombre le plus important d'élevages ne sont pas les principales productrices. Du fait de l'importance des tailles d'atelier, Catalogne, Aragon ou dans la région de Murcie et Navarre concentrent 75 % de la production nationale. Il n'existe pratiquement pas, sur les zones concernées, d'élevage de type familial et le système d'intégration prédomine. « Le producteur intégré est le propriétaire des installations et fournit la main-d'oeuvre tandis que l'entreprise d'intégration alimente en animaux et en besoins nutritionnels ». Ainsi, à chaque porc produit, l'intégrateur paie la quantité fixée d'où une tendance se généralisant : une intégration à plus grande échelle.
« De ce fait, la Catalogne et l'Aragon produisent la même quantité de porcs que la France, le prix du kg vif faisant référence étant fixé sur le marché de Mercolleida ». Le prix du kg vif est estimé (mi-janvier) en Espagne, à 1,09 €, celui de la carcasse (80 % de rendement) s'élevant à 1,36 €. En 2009 plusieurs tendances se dégagent telles que la baisse du prix moyen des aliments pour les reproducteurs (0,25 € en 2008 pour 0,19 € au 1er semestre 2009), la baisse du coût alimentaire par truie et par an (289,14 € en 2008 pour 224,28 en 2009), en post-sevrage la très forte baisse de mortalité, du prix des aliments en ce domaine et une forte hausse du coût alimentaire par kg produit (0,56 € en 2006 pour 0,72 € en 2008). Quant à l'engraissement, mortalité, prix des aliments et coût alimentaires par kg sont tous en baisse.
Malgré la crise, le défi espagnol pourrait être celui de nos producteurs. « L'Europe est excédentaire et s'autosuffit à 108 %. D'où une obligation d'exporter pour ne pas saturer les marchés. Il ne s'agit pas uniquement des prix mais aussi de la sécurité alimentaire et de nouveaux produits de qualités différenciées ». À cela s'ajoutent le respect environnemental, la réduction des coûts de production et la contribution à l'augmentation de la consommation en viande porcine (42 kg/ habitant et par an dans l'UE, 30,2 aux USA, 11 au Brésil et 33,8 en Chine). « L'Europe a des exigences importantes (interdiction des farines animales) qui ont un impact négatif sur l'export. En Amérique, coûts de productions et normes sont moins stricts sans parler des pays émergents ». La demande est cependant bien réelle au Japon, au sein de la Fédération de Russie ou également en Corée du Sud. Encore faut-il pouvoir lutter à armes égales avec les USA, le Canada et le Brésil.
clientèle, « nous travaillons à la carte, expliquent-ils. Outre le dosage des matières premières, des acides aminés, nous mélangeons, nous pesons et nous ensachons ». Cette visite de l'entreprise (photo cicontre) constituait le point d'orgue de ces journées d'information sur les avancées techniques en matière d'alimentation animale. Le modèle espagnol
La journée porcine (vendredi 15 janvier) mettait ainsi l'accent sur l'évolution du marché ibérique. Jesàºs E. Lumbreras, vétérinaire ITG Ganadero (groupe Anibio) faisait ainsi observer une augmentation constante du nombre de porcs produits depuis 10 ans avec une stabilisation en 2008 et 2009 du fait de la crise. La production espagnole est ainsi estimée à 26 millions de porcs en 2009 dont 10 en engraissement et 2,5 millions de truies à la reproduction. L'Espagne occupe ainsi le deuxième rang européen derrière l'Allemagne et devant la France. Paradoxalement, les régions avec le nombre le plus important d'élevages ne sont pas les principales productrices. Du fait de l'importance des tailles d'atelier, Catalogne, Aragon ou dans la région de Murcie et Navarre concentrent 75 % de la production nationale. Il n'existe pratiquement pas, sur les zones concernées, d'élevage de type familial et le système d'intégration prédomine. « Le producteur intégré est le propriétaire des installations et fournit la main-d'oeuvre tandis que l'entreprise d'intégration alimente en animaux et en besoins nutritionnels ». Ainsi, à chaque porc produit, l'intégrateur paie la quantité fixée d'où une tendance se généralisant : une intégration à plus grande échelle.
« De ce fait, la Catalogne et l'Aragon produisent la même quantité de porcs que la France, le prix du kg vif faisant référence étant fixé sur le marché de Mercolleida ». Le prix du kg vif est estimé (mi-janvier) en Espagne, à 1,09 €, celui de la carcasse (80 % de rendement) s'élevant à 1,36 €. En 2009 plusieurs tendances se dégagent telles que la baisse du prix moyen des aliments pour les reproducteurs (0,25 € en 2008 pour 0,19 € au 1er semestre 2009), la baisse du coût alimentaire par truie et par an (289,14 € en 2008 pour 224,28 en 2009), en post-sevrage la très forte baisse de mortalité, du prix des aliments en ce domaine et une forte hausse du coût alimentaire par kg produit (0,56 € en 2006 pour 0,72 € en 2008). Quant à l'engraissement, mortalité, prix des aliments et coût alimentaires par kg sont tous en baisse.
Malgré la crise, le défi espagnol pourrait être celui de nos producteurs. « L'Europe est excédentaire et s'autosuffit à 108 %. D'où une obligation d'exporter pour ne pas saturer les marchés. Il ne s'agit pas uniquement des prix mais aussi de la sécurité alimentaire et de nouveaux produits de qualités différenciées ». À cela s'ajoutent le respect environnemental, la réduction des coûts de production et la contribution à l'augmentation de la consommation en viande porcine (42 kg/ habitant et par an dans l'UE, 30,2 aux USA, 11 au Brésil et 33,8 en Chine). « L'Europe a des exigences importantes (interdiction des farines animales) qui ont un impact négatif sur l'export. En Amérique, coûts de productions et normes sont moins stricts sans parler des pays émergents ». La demande est cependant bien réelle au Japon, au sein de la Fédération de Russie ou également en Corée du Sud. Encore faut-il pouvoir lutter à armes égales avec les USA, le Canada et le Brésil.