Groupement d'employeur : salarié et employeur témoignent
Deuxième volet de la série de reportages autour des activités de l'Adefa. Focus sur les groupements d'employeurs. Au Pays basque, producteurs et salariés livrent leurs témoignages.
Du 10 octobre au 10 novembre, Jacques Etchebarne chasse la palombe sur les hauteurs d'Ordiarp, au coeur de la Soule (Pyénées-Atlantiques). Un mois de vacances bien mérité. Le reste de l'année, le jeune homme oeuvre au sein de six exploitations agricoles du canton. Il est salarié d'un groupement d'employeurs, créé au début des années 2000, à l'initiative de quelques agriculteurs locaux.
Jacques est issu du milieu agricole. Un baccalauréat professionnel en poche, il a intégré cet emploi il y a un peu plus de quatre ans. « Contrairement à ce que l'on peut penser, il a été facile de s'adapter. Désormais, les choses sont bien réglées », commente-t-il. Aujourd'hui, ses semaines sont organisées de manière régulière entre ses différents employeurs. « Le passage d'une exploitation à l'autre ne pose pas de problème. Au contraire, cela me permet de découvrir plusieurs façons de travailler ». En enrichissant ses compétences et sa capacité d'adaptation, cette mobilité est devenue une force.
Pénurie de main-d'oeuvre familiale
Les six exploitations sont regroupées dans un rayon de quelques kilomètres. Pour la plupart, il s'agit de structures de polyculture élevage, avec des brebis laitières et des bovins viande. Jean Baudéant est l'un de ces employeurs. En plus de ces productions, il est également apiculteur.
Présent dès la création du groupement, il se souvient des raisons qui ont motivé cette démarche. « Au départ, on était quatre agriculteurs à vouloir recourir à un salarié. Pour certains, il s'agissait de parvenir à concilier travail et responsabilités au sein d'un conseil municipal. Quant à moi, je faisais face à une réduction de la main-d'oeuvre familiale. Il fallait que l'on trouve une solution ».
Après une réflexion commune, la création d'un groupement d'employeurs est apparue comme la solution la plus pertinente. À eux seuls, les différents adhérents ne disposaient pas de la dimension nécessaire pour supporter un employé. En outre, seul un groupement semblait en mesure d'intéresser un salarié qualifié, en lui procurant une réelle sécurité de l'emploi. « Au début, on redoutait le coût de cette main-d'oeuvre. Mais rapidement, on s'est rendu compte que ce n'était pas un frein. Chacun emploie le salarié en fonction de ses besoins ».
En pratique, les employeurs établissent un planning chaque mois. Afin d'éviter de grandes variations d'activité, ils tàchent de maintenir une répartition stable. « La réalisation du calendrier ne pose pas de problème particulier, note M. Baudéant. En revanche, le suivi administratif demande un peu de temps et de rigueur ». Dans ce travail, il est accompagné par le service emploi de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques, pour la réalisation des bulletins de paie ou des déclarations sociales. « Une aide précieuse », confesse-t-il.
Un outil adapté au contexte local
Au fil des années, le groupement a évolué. Certains adhérents ont cessé leurs activités et de nouveaux sont venus se greffer. Au final, l'emploi a pu être pérennisé sans difficulté. Il faut dire que ce mode de fonctionnement présente de nombreux atouts. « La présence d'un salarié permet d'éviter les pointes d'activité. On n'est pas stressé à cause d'une surcharge de travail ». Aujourd'hui, Jean Baudéant se place en fervent défenseur du groupement d'employeurs. « Devant les atouts de cette formule, c'est étonnant de voir que cet outil n'est pas plus utilisé », commente-t-il. Et d'ajouter que « les groupements d'employeurs se prêtent parfaitement à nos types d'exploitations ». Le contexte régional se caractérise par des structures de taille relativement restreinte mais des productions gourmandes en main-d'oeuvre. À la fin de l'année, Jacques Etchebarne va quitter son emploi de salarié agricole. À 26 ans, le jeune homme a décidé de reprendre les rênes de l'exploitation familiale. « Sur un plan personnel, cette expérience m'a beaucoup apporté », avoue-t-il. Pour la troisième fois, le groupement va se mettre en quête d'un nouvel employé. « Jusqu'à présent, on est toujours parvenu à dénicher des personnes compétentes et fiables », conclut Jean Baudéant.
Fabien Brèthes
Au fil des années, le groupement a évolué. Certains adhérents ont cessé leurs activités et de nouveaux sont venus se greffer. Au final, l'emploi a pu être pérennisé sans difficulté. Il faut dire que ce mode de fonctionnement présente de nombreux atouts. « La présence d'un salarié permet d'éviter les pointes d'activité. On n'est pas stressé à cause d'une surcharge de travail ». Aujourd'hui, Jean Baudéant se place en fervent défenseur du groupement d'employeurs. « Devant les atouts de cette formule, c'est étonnant de voir que cet outil n'est pas plus utilisé », commente-t-il. Et d'ajouter que « les groupements d'employeurs se prêtent parfaitement à nos types d'exploitations ». Le contexte régional se caractérise par des structures de taille relativement restreinte mais des productions gourmandes en main-d'oeuvre. À la fin de l'année, Jacques Etchebarne va quitter son emploi de salarié agricole. À 26 ans, le jeune homme a décidé de reprendre les rênes de l'exploitation familiale. « Sur un plan personnel, cette expérience m'a beaucoup apporté », avoue-t-il. Pour la troisième fois, le groupement va se mettre en quête d'un nouvel employé. « Jusqu'à présent, on est toujours parvenu à dénicher des personnes compétentes et fiables », conclut Jean Baudéant.
Fabien Brèthes