Influenza aviaire : «la vaccination ne doit plus être un tabou»
Lors de son déplacement à Mont-de-Marsan, le vendredi 7 janvier, pour s’assurer de la bonne mise en œuvre des mesures de gestion face à la nouvelle épizootie d’influenza aviaire, Julien Denormandie a annoncé le prochain lancement d’une expérimentation de la vaccination. Une réunion sur le sujet est prévue le 12 janvier avec les acteurs concernés.
Alors que la France comptait le 7 janvier 63 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène dans des élevages, contre 46 la veille, la question de la vaccination dans les élevages avicoles «ne doit pas être un sujet tabou», a déclaré devant les journalistes le ministre de l’Agriculture à Mont-de-Marsan à l’issue de la rencontre avec les responsables professionnels landais et les représentants de l’administration.
Julien Denormandie a même qualifié la question de la vaccination «d’essentielle». Pour le ministre de l’agriculture, il n’y a «pas d’autre solution à terme que de se doter de la vaccination» pour lutter contre l’influenza aviaire, avant d’annoncer le début prochain d’une phase d’expérimentation de «deux candidats vaccins, dont un issu d’un laboratoire de Nouvelle-Aquitaine».
M. Denormandie a évoqué «une grande réunion avec les professionnels de la filière le 12 janvier pour déterminer les zones et les protocoles» de ces expérimentations. «Nous serons le premier pays européen à mettre (cette expérimentation) en place. Il faudra ensuite obtenir l’homologation au niveau européen et il faudra donc que j’arrive à convaincre les autres États membres de l’intérêt de la vaccination», a-t-il dit.
Une affaire européenne
La veille, dans un communiqué de presse, le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) avait demandé «de faire avancer le dossier de la vaccination des animaux pour lutter contre l’influenza aviaire qui sévit en Europe et en France, tout en préservant la possibilité de poursuivre les exportations». Pour l’interprofession, il y a urgence : «à court terme, il est indispensable de faire avancer ce dossier», insiste le communiqué de presse.
«Ce dossier doit être traité au niveau européen, car tous les pays sont touchés, et à ce titre, il doit impérativement faire partie de la feuille de route de la présidence française de l’Union européenne», ajoute le Cifog. Il demande aussi «la mise en place dans les plus brefs délais de la cellule de coordination prévue pour la gouvernance de crise sous l’autorité du préfet de région avec une réunion quotidienne» de tous les acteurs concernés.
À ce jour, selon le site internet du ministère de l’Agriculture, «aucun vaccin adapté aux oiseaux de la famille des anatidés (palmipèdes) n’est autorisé par la Commission européenne». Il en existe en revanche un pour les gallinacés (poulets, dindes).