Influenza aviaire : l'Anses confirme l’absence de danger pour l’homme du virus H5
Sur la base d’un avis de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), le ministre de l’Agriculture a tenu à rappeler que la souche de grippe aviaire découverte en France n’était pas transmissible à l’homme ni en consommant la viande ni au contact des volailles.
15 cas confirmés, 27 suspicions, le 14 décembre, l’épizootie d’influenza aviaire est loin d’être jugulée. Néanmoins, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll se veut rassurant. «Manger de la volaille ou du foie gras ne présente aucun risque», a-t-il martelé à plusieurs reprises devant la presse. «Il n’y aucun risque de transmission (N.D.L.R. : par voie respiratoire) aux mammifères et à l’homme» a-t-il ajouté.
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Selon l’Anses à qui le ministre a demandé une expertise dès l’apparition de la maladie, le 24 novembre, le virus serait d’origine européenne et non asiatique, comme celui qui s’est répandu, il y a quelques années en Europe.
En fait, il y a trois virus qui circulent, H5N1, H5N2 et H5N9, tous quasiment identiques à 97%, selon Gilles Salvat de l’Anses. «Le virus H5N1 n’a jamais été à l’origine de cas humains et c’est probablement le cas des deux autres», précise-t-il.
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En voulant rassurer les consommateurs, Stéphane Le Foll veut éviter une crise à la production, s’ils venaient à se détourner des achats. Pour le moment, il ne perçoit pas de panique. «La consommation est quasi normale, il n’y a pas de grosses conséquences économiques», observe-t-il.
Malheureusement, ce n’est pas le cas à l’exportation. D’ores et déjà, neuf pays dans le sud-est asiatique (Japon, Corée du Sud, Chine, Thaïlande) et d’Afrique du Nord (Égypte, Tunisie, Algérie, Maroc), ainsi que l’Afrique du Sud ont décrété un embargo partiel ou total sur les volailles et les ovoproduits français. À défaut de les convaincre de revenir en arrière, Stéphane Le Foll souhaite éviter que leur décision fasse tache d’huile et vise des marchés plus importants.
Le ministre insiste sur le respect par la France des règles sanitaires européennes et internationales de l’Office de la santé animale (OIE). À savoir l’abattage de tous les animaux dans les foyers, la création d’une zone de protection de 3 km de rayon autour du foyer, ainsi qu’une zone de surveillance de 10 km qui prévoient des restrictions de circulation des animaux, des personnes et des véhicules. Avant de rappeler que seuls les reproducteurs et les œufs à couver en provenance des zones touchées devraient faire l’objet d’un embargo, selon l’OIE.
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Reste que l’origine de l’épizootie reste incertaine. L’hypothèse «la plus probable» cible les oiseaux migrateurs qui auraient contaminé des canards. Le virus aurait circulé «à bas bruit» dans des populations de palmipèdes avant de se révéler chez les poules et les pintades, «les espèces les plus sensibles», selon Gilles Servat. Mais il n’écarte pas non plus une propagation du virus à partir de la faune sauvage.
Quid des indemnisations des éleveurs?
Les éleveurs chez qui la maladie a été découverte et dont les animaux ont été abattus seront indemnisés «sur la base de leur valeur vénale», a assuré le directeur de cabinet du ministre, Philippe Mauguin. Mais, pour l’instant, rien n’est prévu pour compenser le préjudice économique subi par les autres éleveurs (frais d’analyses, retard d’enlèvement des animaux…).
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