Influenza aviaire : l’après-29 mai sera indemnisé
Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, devrait dévoiler, dans les prochains jours, le déblocage d’une enveloppe et les modalités de prise en charge des pertes de production post-29 mai. Les organisations agricoles du Bassin de l’Adour, fortement mobilisées sur ce dossier, saluent cette décision du gouvernement.
Plusieurs millions d’euros devraient être débloqués pour les éleveurs de volailles et de palmipèdes au sein d’un plan plus global pour les filières avicoles de la région. L’État va donc apporter une conclusion positive aux revendications et à la mobilisation du réseau syndical FNSEA et Jeunes Agriculteurs à tous les niveaux, départementaux, régionaux et nationaux.
Pour mémoire, le 23 juin dernier, en marge de l’assemblée générale du Cifog (en savoir plus), les adhérents des FDSEA et des JA du Sud-Ouest étaient mobilisés à Mont-de-Marsan pour réclamer un second train d’aides. L’objectif était la couverture des pertes postérieures à la levée des interdictions administratives. La rencontre avec les représentants des ministères se soldait par un engagement de travail auprès de l’Union européenne pour dégager une solution hypothétique aux difficultés économiques des éleveurs.
En l’absence de progrès significatifs, les FDSEA des Landes et des Pyrénées-Atlantiques avaient appelé les éleveurs à des actions sur les axes routiers. Ces actions, volontairement d’intensité progressive, ont été le levier principal de la réouverture du dossier, étayant les demandes portées par les responsables professionnels auprès des responsables politiques (en savoir plus : Les éleveurs de palmipèdes et de volailles perdent patience ou Déçus par les réponses du ministre, les éleveurs landais poursuivent l’action)
«La mobilisation forte et durable des éleveurs, et avant tout des adhérents FDSEA et JA lors des manifestations, a été le facteur décisif pour débloquer la situation. Ce sont eux qui, par leur sérieux et leur constance, ont fait comprendre à nos concitoyens l’urgence de la situation, obtenu leur soutien et donné à nos relais nationaux les éléments et la légitimité pour obtenir un accompagnement des pertes», souligne François Lesparre, président de la FDSEA des Landes, visiblement heureux et soulagé par ce dénouement.
Les plus de 5.200 signatures, recueillies par la pétition lancée par les FDSEA des Landes (en savoir plus) pour soutenir les revendications des éleveurs, attestent de ce soutien local, tout comme le rassemblement du 16 octobre à Castelnau-Chalosse à l’initiative du Conseil départemental des Landes.
Une mobilisation payante
«Ces annonces imminentes vont permettre aux éleveurs, sévèrement impactés par les abattages et les vides sanitaires nécessaires à l’éradication du virus, de regarder plus sereinement l’automne et l’hiver, période particulièrement à risque pour nos élevages. C’est un message important de reconnaissance du sens des responsabilités pour tous les éleveurs qui ont appliqué les décisions sanitaires des autorités publiques. Nous avions, dès le mois de juin, réclamé la réciprocité dans le combat sanitaire : les éleveurs ont accepté les abattages malgré le traumatisme ressenti, l’État se devait d’en accompagner les conséquences», appuie Bernard Layre, président de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques.
Les deux responsables syndicaux ont également tenu à remercier tous les acteurs du dossier pour leur action, les élus, les collectivités locales et tout particulièrement les représentants du Cifog, de la CFA (Confédération française de l’aviculture) et de la FNSEA dont l’action, auprès des autorités françaises et européennes, a contribué à cette heureuse conclusion. «Il faut remercier nos responsables nationaux pour leur action majeure sur ce dossier. À chacune de nos sollicitations, nous avons obtenu l’appui inconditionnel qui était indispensable», rappelle François Lesparre. Maintenant, le ministre est attendu pour présenter en détail le plan décidé par le gouvernement. Et pourquoi pas dans les Landes, où il est invité depuis l’été.
F. Brèthes