Influenza aviaire : le pacte validé par la profession
Le 13 avril, le «pacte de lutte contre l’influenza aviaire et de relance de la filière foie gras» a été signé par 32 représentants des filières volaille et palmipède gras, notamment les organisations professionnelles agricoles mais aussi les Régions et les Départements concernés par le virus.
Ce pacte, présenté par Stéphane Le Foll, le jour même, comporte six grands axes de travail qui se déclinent «en actions phares» pour les années à venir et représente «un engagement de chacun». Formations des éleveurs, audits des élevages et des transporteurs, application des législations en vigueur sur la gestion des effluents d’élevage, protection vis-à-vis de l’avifaune…, le plan comprend plusieurs mesures qu’il faudra bien financer…
Ce sera à la filière de le porter financièrement, avec «une hausse du coût de production», comme l’a précisé Christophe Barrailh, président du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras, présent à la signature du pacte. Il rappelle que «l’État ne peut pas tout porter» et reconnaît que «l’Europe a été au rendez-vous» sur le plan financier (50 millions d’euros).
Une diversité de production conservée
La question du seuil du nombre d’animaux par bande en élevage sera tranchée ultérieurement par le ministre lui-même, d’ici une quinzaine de jours. Un comité de travail sur le sujet a été établi, selon lui. «Ce pacte prend en compte la diversité de la production telle qu’elle est» a bien rappelé le ministre, précisant qu’il n’y a pas eu de choix d’un type de production plutôt qu’un autre.
Christophe Barrailh a confirmé que les mesures s’appuyaient sur les réalités actuelles de la filière. En matière de systèmes de production, «nous prônons la complémentarité», a-t-il réaffirmé. Reste que certaines habitudes vont être amenées à évoluer, quel que soit le mode. «On peut comprendre les réactions d’inquiétude que cela suscite», a noté le président du Cifog.
Une partie du pacte porte sur la démarche de la France à Bruxelles pour revoir dans le code de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) «la catégorisation des virus faiblement pathogènes». Il s’agit aussi pour la France «de faire respecter par les pays tiers, à l’instar de l’UE, le principe de régionalisation pour permettre le maintien des exportations en provenance de zone indemne». De plus, le pacte souhaite la reconnaissance «par les pays tiers importateurs des «compartiments» indemnes dès lors que ceux-ci auront été reconnus par les autorités françaises», toujours dans le but de maintenir les exportations.
Plusieurs sujets éludés
Par rapport à l’avant-dernière version du pacte, les éléments concernant le confinement des animaux, la définition d’un plan de protection des élevages pour le maillon sélection/accouvage et la révision à la baisse du seuil des ICPE (installation classée pour l’environnement) ont été supprimés. Les négociations sont toujours en cours sur ces sujets. «L’obligation d’une analyse libératoire des canards prêts à gaver avant transport à partir d’un seuil de taille des lots et d’un seuil de distance de transport des animaux» a été également retirée, tout comme le «programme et calendrier de travail sur cinq ans avec rapports d’étape».
À l’occasion de sa conférence, Stéphane Le Foll a également annoncé le passage du statut de la France de «pays à risque élevé» à «pays à risque modéré», vis-à-vis de l’influenza, entraînant une diminution des contraintes dans les élevages dans un décret à paraître le lendemain. Le 14 avril, le niveau de risque a bien été abaissé sur l’ensemble du territoire de la France métropolitaine, étant donné «l’évolution favorable de la situation sanitaire observée dans la faune sauvage française et de l’absence de cas récent dans les zones de provenance des oiseaux migrateurs présents ou circulant sur le territoire national».