Influenza aviaire : le vide en attendant la reprise fin mai
Suite à l’arrêté ministériel imposant un vide sanitaire collectif du 17 avril au 28 mai, les élevages palmipèdes dans la zone du Sud-Ouest la plus touchée par l’épizootie d’influenza aviaire sont l’arrêt pour six semaines. La reprise ne pourra se faire qu’au prix d’un strict respect de règles sanitaires.
Depuis hier, lundi 17 avril, un vide sanitaire de six semaines a été instauré dans les élevages de palmipèdes sur une grande partie des départements du Gers, de la Haute-Garonne, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées. En pratique, il va s’agir des zones de protection (ZP) et de surveillance (ZS) établies au fil de la confirmation des foyers (communes recensées au niveau du règlement européen).
Assainissement total
Cette période de vide sanitaire qui prendra fin le 28 mai doit permettre d’accélérer l’assainissement du territoire. L’obligation concerne l’ensemble des élevages de palmipèdes de cette zone. Le texte interdit les mises en place pour cette espèce dès la publication de l’arrêté et jusqu’au 28 mai.
Il précise également les mesures d’assainissement obligatoires. Ainsi, les bâtiments ayant détenu des palmipèdes doivent être nettoyés et désinfectés et maintenus vides. Les lisiers, la litière usagée, le fumier, les fientes ainsi que les sous-produits animaux issus de palmipèdes doivent être évacués avant le 29 mai des élevages dans les conditions définies par l’arrêté du 8 février 2016.
Reprise sous conditions strictes
Il ne faut pas oublier que des mesures strictes s’appliquent aux élevages foyers. Pour eux, la procédure est balisée par trois étapes de nettoyage et désinfection. Son respect constitue un enjeu majeur pour l’assainissement du territoire, mais aussi, à court terme, vis-à-vis de la remise en place des volailles de chair, dans certaines zones considérées stabilisées. En effet, au fur et à mesure de la stabilisation de l’épidémie, une remise en place des poussins peut être autorisée zone par zone, depuis le 20 mars.
Le texte détaille également les conditions de remise en place de palmipèdes à compter du 29 mai qui «ne pourra toutefois s’effectuer que dans des conditions strictes de dépistage des animaux et du respect effectif des mesures de biosécurité», insiste le ministère. Ces conditions de remises en place sont applicables jusqu’au 31 mars 2018. Elles définissent aussi des règles pour le transport des palmipèdes, avec, notamment, un protocole de nettoyage et désinfection des camions, des dispositions relative au matériel utilisé ou encore à l’organisation des circuits des transports d’animaux.
Des élevages exsangues
Si ces annonces redonnent de la lisibilité sur l’avenir de la filière, il n’en demeure pas moins que les producteurs traversent en ce moment un passage extrêmement délicat. Un des aspects les plus inquiétants concerne la situation économique des exploitations. Les paiements des aides accordées par les pouvoirs publics, qui ont démarré pour certains dispositifs, sont attendus urgemment.
De plus, sur le front de l’épizootie, quelques territoires subissent encore de plein fouet l’apparition de nouveaux foyers. Plusieurs cas ont encore été confirmés ces dernières semaines dans les Pyrénées-Atlantiques, faisant plonger les éleveurs locaux dans la difficile spirale des mesures de lutte.
F. Brèthes«