Influenza aviaire : les producteurs de foie gras du Sud-Ouest sur le qui-vive…
Depuis le 1er décembre, plusieurs foyers d’influenza aviaire ont été décelés dans le Sud-Ouest. À chaque fois, il s’agit d’élevages de canards qui avaient reçu des lots en provenance d’un élevage tarnais voisin de celui dans lequel a été détecté le premier foyer. Toutefois, la virulence du virus H5N8, qui entraîne une forte et rapide mortalité des canards, et les mesures de biosécurité mises en place au printemps devraient favoriser son éradication rapide.
Après la détection, pour la première fois en France le 27 novembre dernier, du virus H5N8 sur des canards utilisés comme appelants pour la chasse dans le Pas-de-Calais, un premier foyer d’influenza aviaire hautement pathogène du même virus a été confirmé le jeudi 1er décembre dans une exploitation de canards, située dans le Tarn (commune d’Almayrac).
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Depuis, d’autres cas de foyers d’influenza aviaire ont été déclarés dans des élevages de canards du Gers, des Hautes-Pyrénées (commune d’Ibos) et du Lot-et-Garonne. Tous avaient reçu récemment des lots de canards, vraisemblablement contaminés, provenant d’une ferme voisine de celle du premier foyer a été décelé.
Importante et rapide mortalité
Ce virus H5N8, qualifié de “hautement pathogène” par les autorités, semble beaucoup plus virulent que celui (H5N1, N2 et N9) qui avait été détecté l’an dernier. Toutefois, les autorités sanitaires rappellent que ces cas n’impliquent aucun risque pour la consommation de foie gras produit dans la région et qu’aucun cas humain lié à ce virus n’a été signalé dans le monde à ce jour.
Cette virulence extrêmement forte, qui se traduit par une mortalité d’une grande partie des canards dans les 72 heures, pourrait favoriser son éradication rapide. En effet, le virus responsable de l’épizootie de l’hiver dernier n’était pas mortel pour les canards qui pouvaient ainsi voyager contaminés sans que cela se voie et que cela se sache.
De plus, les importantes mesures de biosécurité, comme l’installation de sas à l’entrée de chaque bâtiment recevant des animaux mises en place pour lutter contre l’influenza aviaire après la dernière épizootie, devraient éviter la propagation du virus et permettre son élimination rapide.
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Suite à la confirmation du cas d’influenza H5N8, le vendredi 2 décembre, dans un élevage de la commune d’Ibos dans les Hautes-Pyrénées (secteur du plateau de Ger, commune limitrophe des Pyrénées-Atlantiques), l’abattage des canards et la désinfection de l’exploitation ont été réalisés le même jour.
Afin de prévenir tout risque de contamination supplémentaire, les préfets des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques ont pris, dans la foulée, un arrêté interdépartemental pour la mise en œuvre des mesures de gestion et de protection prévues par la réglementation européenne.
Ces mesures prévoient une zone de protection de trois kilomètres et une zone de surveillance de dix kilomètres autour de l’élevage. Huit communes situées dans le département des Pyrénées-Atlantiques sont concernées: Aast, Barzun, Espoey, Ger, Livron, Ponson-Dessus, Pontacq, Saubole.
Les mesures de protection• Tous les mouvements de volailles sont strictement interdits. Elles doivent rester dans leur élevage. Des patrouilles dynamiques renforcées sur zone seront effectuées par la gendarmerie nationale pour contrôler l’effectivité de cette interdiction.
• Les volailles de basses-cours doivent impérativement être confinées dans les bâtiments ou des enclos avec pose de filets sur le dessus (aucun contact avec des oiseaux sauvages ou d’élevage). • Les rassemblements de volailles (foires, marchés, expositions) sont interdits |