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Influenza aviaire: «risque d’endémisation» de la maladie qui poursuit sa progression dans l’Ouest

Après avoir sévèrement touché le bassin de l’Adour (Landes, Pyrénées-Atlantiques, Gers) en décembre et janvier derniers, l’épizootie d’influenza aviaire a ressurgi depuis un mois dans les Pays de Loire et touche actuellement la Bretagne alors que de quelques foyers sont également dénombrés en Dordogne et dans le Lot jusque-là épargnés. Cette évolution fait craindre à Gilles Salvat, le directeur général délégué au pôle Recherche et références de l’Anses, un «risque d’endémisation» de l’influenza aviaire, «par la faune sauvage ou par la survie du virus dans l’environnement».

file-La France a passé un sinistre cap cette semaine : celui des 1.000 foyers d’influenza aviaire en élevages pour la saison 2021-2022.
La France a passé un sinistre cap cette semaine : celui des 1.000 foyers d’influenza aviaire en élevages pour la saison 2021-2022.

L’épizootie en cours dans l’Ouest est «extrêmement préoccupante» selon  Gilles Salvat. Dans un entretien à Agra Presse, le responsable de l’agence sanitaire, alerte d’un risque de «faire la jonction» avec la saison hivernale, traditionnelle période à risque via les migrations d’oiseaux. «Assainir la zone des Pays de la Loire élargie peut prendre au moins trois mois» depuis ce jour, estime M. Salvat, car la gestion des animaux morts et des effluents est «très compliquée» sur le terrain.

Par la suite, «à partir du dernier oiseau malade éliminé, il faut compter un à deux mois en fonction des températures extérieures pour que le lisier soit décontaminé», explique-t-il, alors que l’Anses a rendu un avis la semaine dernière sur cette question des effluents.

Par ailleurs, selon Gilles Salvat, des hérons garde-bœufs malades de l’influenza ont été trouvés dans l’Ouest, alors que ces oiseaux sont «plutôt autochtones» et ne migrent pas systématiquement. Cet indice suggère que la contamination serait susceptible de persister dans la faune autochtone, qui pourrait jouer le rôle de «relais» de la maladie vers les oiseaux d’élevage.

Oiseaux migrateurs

Une remontée d’oiseaux migrateurs malades, une introduction dans l’environnement favorisée par les tempêtes qui ont entraîné un déplacement des oiseaux du bord de mer vers l’intérieur des terres, puis une propagation accélérée dans une zone dense en élevages et industries avicoles. C’est le scénario «crédible» dessiné par l’Anses pour le début de l’épizootie d’influenza aviaire dans les Pays de la Loire, selon Gilles Salvat. À la faveur des tempêtes Eunice (18 février) et Franklin (21 février), «les laridés (mouettes et goélands, NDLR) ont pu fuir les côtes», indique-t-il. Ces oiseaux auraient ensuite pu contaminer l’environnement, attirés par les labours ou les épandages.

Au dernier bilan officiel arrêté au 30 mars, la France comptait 1.098 foyers, dont 500 en Vendée, actuel épicentre de l’épizootie. La maladie progresse toujours dans les Pays de la Loire, notamment dans le Maine-et-Loire, où une quarantaine de cas supplémentaires ont été confirmés entre le 23 et le 30 mars. Cette progression menace à court terme les bassins d’élevage des Mauges, puis celui des volailles label rouge de la Sarthe.

La Bretagne sur le qui-vive

En Bretagne, la contamination semble plus contenue. Le moindre dérapage aurait des conséquences gravissimes dans cette région, première productrice de volailles de France. Après deux cas en Ille-et-Vilaine et autant dans le Morbihan, la préfecture du Finistère a annoncé, dans un communiqué du 3 avril, qu’un premier foyer d’influenza aviaire a été détecté dans le département, dans un «élevage de canards gavés» à Plounévézel, près de Carhaix.

Dans le Sud-Ouest, le Lot a connu un nouveau cas, confirmé le 25 mars par la préfecture dans un élevage de canards situé à Teyssieu. Trois foyers d’influenza aviaire ont également été confirmés en Dordogne, département qui était resté jusqu’alors à l’abri de l’épizootie, a indiqué le 3 avril la préfecture dans un communiqué.

L’épizootie 2021-2022 d’influenza aviaire est la plus sévère qui ait touché la France, avec plus de 1.100 foyers en élevage et plus de dix millions de volailles abattues, un record. L’ouest de la France, et spécialement le département de la Vendée (500 foyers au 31 mars), est particulièrement affecté. Au total, 34 pays européens ont été touchés cette année. Le nord de l’Italie a été particulièrement affecté, avec 18 millions de volailles d’élevage abattues.

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