Influenza : la profession propose d’aller plus loin dans la prévention
Tandis que la zone d’abattages préventifs des canards a de nouveau été étendue compte tenu des derniers foyers identifiés d’influenza aviaire, les professionnels ont présenté au ministre de l’agriculture des propositions pour sécuriser le risque sanitaire et assurer la pérennité des filières avicoles
Au regard des deux épisodes successifs d’influenza aviaire, une révision des règles de fonctionnement de la filière palmipèdes apparaît indispensable. C’est pourquoi, le Cifog a élaboré un plan de sécurisation sanitaire renforcé. Son objectif est de répondre aux problématiques de chaque producteur en s’adaptant aux différents modèles de conduite des élevages. Le Cifog a conçu ce dispositif sanitaire «en tenant compte de la diversité des tailles d’élevage et de structures de production».
Tenir compte des spécificités
Ce plan de sécurisation sanitaire couvre l’ensemble des phases de production des palmipèdes, depuis l’élevage jusqu’au transport des animaux. Les principales mesures proposées visent à détecter systématiquement la présence ou non de virus hautement pathogènes avant tout déplacement des animaux grâce à des analyses afin de sécuriser le transport et d’éviter la diffusion d’un éventuel virus vers d’autres sites. Le Cifog préconise :
- Mettre en place un système d’alerte sanitaire par les vétérinaires sous l’autorité des pouvoirs publics et relayé à l’ensemble des intervenants de la filière par les professionnels.
- Rendre obligatoire la déclaration de mise en place d’animaux dans tous les élevages de la filière longue, mais également pour les producteurs à la ferme, dans le cadre de la base de données avicoles mise en place par le Cifog.
- Appliquer pour la filière longue, la règle d’élevage d’animaux d’âge identique dans un site d’exploitation, permettant ainsi de réaliser des vides sanitaires efficaces des élevages en évitant toute contamination croisée de différents lots d’animaux. Cette mesure ne concernera pas les exploitations fonctionnant en circuit fermé. Les principales organisations de production du Sud-Ouest s’engagent à mettre en place cette mesure pour être opérationnelles avant la prochaine migration d’automne.
- Mettre en œuvre l’audit de tous les producteurs par un organisme indépendant pour assurer que les mesures de biosécurité sont bien appliquées.
- Sécuriser les étapes de transport en déterminant un protocole de nettoyage et de désinfection des cages et des camions.
- Professionnaliser l’activité des intervenants extérieurs aux côtés des éleveurs dans les exploitations à travers la mise en place d’un guide des bonnes pratiques.
Selon le Cifog, «seuls l’application rigoureuse de ce plan et l’accompagnement financier de l’amont et de l’aval de la filière pour supporter les très lourdes conséquences économiques du plan d’abattage et du vide sanitaire à venir, permettront de sauver et d’assurer l’avenir des 100.000 emplois de la filière palmipèdes à foie gras».