Influenza : quid de la prise en charge de l’arrêt d’activité?
Si l’État a d’ores et déjà déclenché des mécanismes d’indemnisation pour les abattages «foyers» et «dépeuplement», les mesures concernant la prise en charge des pertes consécutives à l’arrêt d’activité et au vide sanitaire n’ont fait l’objet, pour l’heure, que d’annonces orales.
Dans l’actuelle crise de l’influenza, les difficultés de trésorerie rencontrées par les producteurs peuvent relever des pertes liées aux abattages dans les foyers ou ceux réalisés préventivement (dans le cadre des opérations de dépeuplement), mais aussi du manque à gagner lié à une période d’inactivité.
Appelées à proposer des prêts de soutien de trésorerie, les banques jouent donc un rôle crucial dans cette crise. «Il faut absolument inciter les producteurs à anticiper d’éventuels problèmes de trésorerie», souligne Pascal Tauzin, vice-président de la Caisse régionale du Crédit agricole d'Aquitaine.
Grâce à l’engagement de l’État à fournir des attestations garantissant un octroi prochain des avances liées aux abattages (foyers et préventifs), les banques sont en mesure de proposer des prêts de soutien dans l’attente des versements effectifs de ces sommes.
Accompagnement au cas par cas
Concernant les pertes liées à l’arrêt d’activité en revanche, en l’absence de garantie officielle de l’État, les banques ne sont pas en mesure de débloquer des prêts de trésorerie. «D’où nos demandes concernant un document officiel, explique Pascal Tauzin. On est conscient que l’absence d’une date de reprise claire et la présence de périodes d’inactivité très différentes d’une exploitation à l’autre compliquent les choses. Cependant, on sera en mesure de construire des accompagnements au cas par cas…».
La grande diversité de situations est, en effet, une autre caractéristique de la crise actuelle. Lors de l’épisode 2015-2016, la durée précise du vide sanitaire avait été connue très tôt. De plus, outre les palmipèdes, de nombreux élevages de volailles sont également touchés par un arrêt d’activité.