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Kiwiculture : Sikig voit l'avenir en jaune

Malgré la bactérie PSA, Sikig continue de croire dans les nouvelles variétés.

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Apparue dans la région il y a un an, la bactérie PSA (Pseudomonas syringae actinidiae) a semé la panique chez les producteurs de kiwis. De nombreux arbres, majoritairement de nouvelles variétés, ne se sont pas relevés après son passage. Chez Sikig, si aucun verger en vert n'a été touché, 10 hectares de Gold (kiwi jaune) ont été détruits sur les 80 que comptait le groupement de producteurs. Pour autant, Julien Pédelucq, PDG de Sikig, se refuse à  condamner les nouvelles variétés. Au contraire, c'est sur elles qu'il compte baser le développement de son entreprise. « Pendant près de trente ans, le marché du kiwi s'est basé sur un seul fruit : le kiwi vert. Mais après la crise de surproduction de 1992, il a fallu trouver autre chose. Chez Sikig, nous avons choisi l'option néo-zélandaise avec la mise en culture du Zespri Gold. Et aujourd'hui, à  part le problème de la maladie que personne ne pouvait anticiper, les résultats sont exceptionnels ». 10 hectares de Gold détruits Malgré la destruction de 10 hectares de verger, la production augmente par rapport à  l'année dernière : près de 1.000 tonnes de fruits ont été ramassées contre 450 tonnes en 2010. Quant aux chiffres, ils ont de quoi faire rêver : une productivité de 40 tonnes à  l'hectare et des fruits payés plus d'un euro le kilo, quand les vergers en vert produisent en moyenne 25 tonnes à  l'hectare et leurs fruits sont payés aux alentours de soixante-dix centimes le kilo. Au niveau financier, cela représente une marge moyenne de 40.000 € à  l'hectare pour un verger jaune, contre seulement 20 000 € pour un vert. « C'est bien simple, même les producteurs qui ont perdu des arbres à  cause de PSA veulent continuer en jaune car il n'existe aucune autre production à  rapport équivalent ». Un successeur pour le gold Pour l'instant en tout cas. Car d'ici la fin de l'année, Sikig pourra peut-être mettre en culture deux autres nouvelles variétés développées par Zespri. « Nous attendons leur validation finale, et aussi de voir comment elles vont se comporter ici. Mais les chiffres néo-zélandais sont prometteurs ». Baptisée G14, la première sera un kiwi vert précoce. Mais c'est surtout sur G3, un gold précoce, que Julien Pédelucq fonde beaucoup d'espoirs. « Son premier avantage est de produire des fruits plus gros que le gold classique (HORT16A) : 105 grammes contre 96. Il est aussi super-productif : 70 tonnes à  l'hectare. Beaucoup plus rond, il est bien moins fragile et très facile à  travailler en station. Enfin, il a un cycle végétatif très court : il débourre trois semaines plus tard que le HORT16A, ce qui limite les risques de gel, mais se récolte près de quinze jours plus tôt ». Ces nouvelles variétés, développées avant l'apparition de PSA, ne sont pas immunisées contre la bactérie, et ne sont donc pas à  l'abri d'en être victime. Mais pour Julien Pédelucq, en attendant le développement de variétés résistantes - actuellement à  l'étude par Zespri - « aujourd'hui, il faut qu'on avance, car le vert est de plus en plus compliqué à  vendre du fait de la concurrence italienne et grecque. Or, notre objectif reste d'obtenir la meilleure rémunération pour nos producteurs ».
Cécile Agusti
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